Page mise à jour le 28 décembre 2024 (voir le détail des mises-à-jour récentes en fin de page)

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Table des matières


- Les banques de sons commerciales, classées par éditeur:
Site en cours de réécriture. les liens seront à refaire. En attendant vous pouvez toujours consulter cette page.

Une première liste des orgues sur lesquels je peux jouer chez moi

(ou que j'ai eu au moins l'occasion de tester... car on ne peut tout avoir)

Cette liste est loin de représenter tout ce qui existe et n'est donc pas, comme me l'a écrit un de mes lecteurs, le "Guide Michelin de l'Orgue Virtuel". Même si quelques éditeurs que j'ai aidés dans leur travail m'ont offert des banques de sons (Sygsoft, Augustine, Sonus Paradisi) ou m'ont consenti des rabais intéressants, et que j'ai pu aussi tester à droite ou à gauche des orgues que je n'aurais pu m'offrir, mes modestes moyens ne me permettent pas de tout avoir. J'ai estimé intéressant de mentionner certaines belles banques de sons que je n'avais jamais essayées, mais dont j'avais pu apprécier la qualité par des versions de démonstration, parfois assez grosses et dont il est intéressant de parler (c'est en particulier le cas de plusieurs orgues enregistrés par Sonus Paradisi, souvent très généreux dans ses démos). Vous ne trouverez pas sur cette page, par contre, certains éditeurs importants mais dont je n'ai jamais pu m'offrir les banques de sons et qui ne proposent aucune version de démonstration permettant de les tester. Il en est cependant d'excellentes.

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- Organ Art Media:
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Vous y trouverez un assez grand nombre de banques de sons, très soignées dans leur réalisation, essentiellement d'orgues d'Allemagne mais aussi quelques beaux instruments français, italiens et espagnols dont le splendide Andréas Silbermann alsacien d'Ebersmunster (1732). Avec ses 29 jeux sur 3 claviers + pédalier, cet orgue de style français, "avec un léger accent allemand " dit OAM sonne admirablement avec une réverbération de l'ordre de 5,5 secondes.

Le Johann-Andreas Silbermann suisse d'Arlesheim (1761), un autre orgue de style français mais plus tardif qui a servi en 1970 à Lionel Rogg pour enregistrer son intégrale de l'œuvre de Bach. Il a 36 jeux sur 3 claviers + pédalier et, lui aussi, une longue réverbération.

L'orgue allemand Trost de Waltershausen (1730) est avec ses 47 jeux (dont au moins 70% des tuyaux sont d'origine) le plus gros orgue baroque de Thuringe. C'est un instrument idéal pour interpréter J.S. Bach et son acoustique assez sèche le rend également précieux pour travailler.


Les deux orgues de l'abbaye bénédictine d'Ottobeuren par Karl Joseph Riepp (1766): le Heilig-Geist à deux claviers, placé sur le jubé et 27 jeux et le Dreifaltigkeits à 4 claviers et 51 jeux placé dans le chœur. Ces orgues combinent les influences françaises et celles d'Allemagne du Sud, dans une riche acoustique dont le temps de réverbération est au moins de 6 secondes. Les deux banques de sons sont proposées sur 4 canaux depuis le 21 janvier 2024. Une mise à jour de stéréo vers surround est proposée.

L'orgue Hus Arp Schnitger de l'église St. Cosme et Damien de Stade, construit en 1675 par Arp Schnitger avec du matériel hérité de son oncle Hus est, avec ses 3 claviers et ses 42 jeux un parfait exemple d'orgue baroque du nord de l'Allemagne dont il est un des plus gros. Enregistré en stéréo pour HW 3.

L'orgue castillan de Frechilla construit en 1687-91 par Juan García puis repris et augmenté en 1788 par Antonio et Tomás Ruiz-Martinez, restauré en 19800 sous la direction de Daniel Birouste et Francis Chapelet, est un orgue type de Castille, avec son unique clavier divisé. Il possèdes de magnifiques jeux de flûte et ses puissants jeux d'anches (dont des trompettes en chamade) et ses petits jeux brillants lui donnent un éclat impressionnant. La réverbération et de l'ordre de 4 secondes. Il a été enregistré en stéréo pour HW 3.

Un autre orgue castillan, celui de l'église San Augustín de Capillas, construit en 1776 par Tadeo Ortega et reconstitué dans son état original  en 2005 par Bernard Cogez est un instrument plus petit, de 20 jeux sur un seul clavier divisé. La réverbération et de l'ordre de 3,5 secondes. Il a été enregistré en stéréo pour HW 3.

Le minuscule positif de 2 jeux, de Griebnow (1654) est un des orgues les plus anciens d'Allemagne. Très attaqué par les vers cet orgue dont la flûte de 4' est d'une envoutante beauté, a un besoin urgent de restauration. Enregistré en 16 bits et en stéréo pour HW1 il a été repris en 2010 par OAM pour HW3/4. C'est un instrument est assez sec.

L'orgue de Poblet, Catalogne a été construit en 2012 par le facteur suisse Metzler. à qui nous devons également l'orgue de Düren (proposé par Piotr Grabowski) auquel il ressemble beaucoup. C'est un gros instrument moderne de 56 jeux sur 3 claviers + pédalier, à traction mécanique, qui sur une base allemande baroque ajoute des influences Françaises et espagnole (notamment pour les jeux d'anche). Il se prête donc à un vaste répertoire, dans une très riche acoustique dont la réverbération est de l'ordre de 7 secondes.

Le Franz Caspar Schnitger de Duurwoulde Frise, non loin de Zwolle, (1723) un clavier et 9 jeux, a été restauré en 2000-2001 dans ses dispositions d'origine. La banque de sons a été faite pour HW2. C'est une toutes premières à utiliser la technique des lâchés multiples. Parfait exemple de ces délicieux petits instruments baroques qui font la fierté du nord de Pays-bas. L'acoustique est très sèche.

Dernier sorti, l'orgue Steimayer de Berlin (1925) est un gros instrument post-romantique de 71 jeux, qui se prête à tout le répertoire allemand, français et nord-américain de la fin du 19è jusqu'au début du 20è siècles. Les tremblants ont été intégralement enregistrés. Il a une longue réverbération de l'ordre de 6 secondes.

J'avais omis de mentionner l'orgue Sauer de Dortmund. Cet orgue de 40 jeux sur 3 claviers et pédalier a été construit par Wilhem Sauer en 1904 à Dortmund-Dorstfeld dans la Rurh, alors en forte croissance. Sauer avait travaillé un an comme bénévole chez Cavallié-Coll et il a adapté les concepts d'orgue français à l'orgue allemand. C'est un des rares instruments de la fin du romantisme allemand à avoir été presque entièrement conservé dans son  état d'origine après les 4 catastrophes qu'ont été les deux guerres mondiales, le mouvement de réforme des orgues allemands et un incendie de l'église. Les tuyaux du Principal 16' sont en zinc et semblent être originaux. Avec ses nombreux jeux de fond, cet instrument permet une grand variété de timbres, des plus doux au plus puissants et il convient particulièrement à la musique de Max Reger avec lequel Sauer avait de bonnes relations. La banque de sons n'est pas très exigeante en mémoire: de 3,6 To en 16 bits compressé une seule boucle à 7,3 To en 24 bits compressé avec toutes les boucle. Vous trouverez des démos intéressantes sur le site web ainsi que sur Contrebombarde.

Toutes les banques de sons de cet éditeur (sauf quelques anciennes comme le splendide orgue de Roquemaure, ou celui de Boara Polesine, qui sont restés au format Hauptwerk 1) sont sous licence et ne peuvent donc être utilisées avec une version gratuite du logiciel. Il n'y a jamais de version de démonstration.

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- Voxus Virtual Organs:
J'ai signalé son ravissant petit orgue de Gapinge, et aussi celui de Nijkerk, mais il a également produit l'orgue Müller de l'église Saint-Bavo Haarlem (62/3/P - 1738 dont environ 90% des tuyaux sont d'origine. Avec son acoustique fastueuse c'est un des joyaux des Pays-Bas. La banque de sons est proposée uniquement pour HW 5/6/7 Advanced et exige beaucoup de mémoire.

L'orgue de Dudelange au Luxembourg, construit en 1912 par Georg et Eduard Stahlhuth, disciples de Joseph Merklin, puis restauré en 1990 par le bavarois Thomas Jann est lui aussi un très gros instrument de 72 jeux sur 4 claviers+pédalier, à traction pneumatique qui convient bien à la musique romantique et symphonique allemande, française et anglaise.
La banque de sons est proposée uniquement pour HW 5/6/7 Advanced et exige beaucoup de mémoire. Les petites configurations pourront toujours se consoler avec son petit frère, l'orgue Stahlhuth d'Aix-la-Chapelle, produit par Augustine.

Celui de l'auditorium de Essen construit en 2004 par le facteur Kuhn. Avec ses 62 jeux sur 3 claviers + pédalier c'est également un instrument monumental et d'autant plus exigeant qu'il a été enregistré sur 4 canaux. La banque de sons est proposée uniquement pour HW 5/6/7 Advanced

L'orgue Van Dam de Tholen Pays)Bas, Frise (29/3/P - 1832) est un beau représentant des débuts du romantisme auquel il convient particulièrement bien. Il a eu une histoire complexe et a été maintes fois modifié jusqu'à nos jours. Il a été essentiellement conçu pour accompagner les offices de confession protestante mais peut aussi parfaitement convenir à un plus vaste répertoire. La banque de sons est proposée uniquement pour HW 5/6/7 et peut être utilisé en 16 bits dans 16 Go de mémoire

Ce sont toutes des banques de sons cryptées et sous licence.

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- Inspired Acoustics,
dont j'ai la banque de sons de Pusztaszabolcs mais qui propose plusieurs autres  beaux instruments, hongrois pour l'essentiel, accompagnés de démos intéressantes. Entre autres:

L'orgue de l'église Saint-Laurent de Weinhem. Construit en 1950 par Steinmeyer - 3 claviers + Pédalier - 43 jeux - style symphonique - Enregistré en stéréo avec les tremblants partiellement recalculés - Proposé au choix pour HW4 ou HW5 « Personal » de 43 jeux et « Trial » de 32 jeux avec licence limitée dans le temps

Le gigantesque (92 jeux!) orgues du Palais des Arts de Budapest, qui est également proposé pour Kontakt. C'est un orgue "à tout jouer" assez sec, proposé en 4 versions: Une version étendue à 151 jeux, dite "Gravissimo", une version "Professional" de 92 jeux conforme à l'instrument original, une version "Medium" réduite à 45 jeux et une version de démo de 15 jeux
soit au format HW 4 soit au format HW 5, dont la licence est valable 10 jours.

L'orgue de l'hôtel de ville de Melbourne (Hill,Norman et Beard Angleterre1929 puis augmenté par Schantz USA en 2001) encore plus gigantesque avec ses 175 jeux. Proposé en 4 versions: Une version une version "Professional" de 175 jeux conforme à l'instrument original, une version "Medium" réduite à 102 jeux, une version "Essential" de 54 jeux et une version "Inspiration" de 6 combinaisons pré-définies. La version d'essai est proposée soit au format HW 4 soit au format HW 5, avec une licence valable 10 jours.

Le Mooser d'Esztergom dans l'église de la Vierge Marie, une instrument symphonique de 77 jeux sur 5 claviers et pédalier, enregistré en stéréo avec sa très riche acoustique (plus de 9 secondes de réverbération). Il est proposé pour HW 5 en édition "Collector" étendue à 91 jeux ou en édition "Trial" de 16 jeux soit pour HW3/5 soit pour HW5. L'éditeur ne précise pas si cette version de démo a des limitations.

L'orgue de l'église Saint-Pierre de Heppenheim. construit en 1997 par Willbrand - 3 claviers + P édalier - 43 jeux - 2 tremblants - style symphonique. Enregistré en stéréo - Proposé pour HW4 ou HW5 au choix, versions « Personal » de 43 jeux et « Trial » de 43 jeux avec licence limitée dans le temps.

L'orgue symphonique de l'église Mátyás de ND de Budapest (1909-1984) qui regroupe les 42 jeux de l'orgue de chœur et les 68 jeux de l'orgue de tribune, soit en tout 110 jeux en stéréo, dont la version II uniquement pour Hauptwerk 7 est sortie début décembre 2022: un gouffre pour la mémoire et le portefeuille mais qu'on peut essayer avec une licence valable 10 jours.


L'orgue Rieger de ND de Kispest à Budapest (1927) retiré de la vente et devenu introuvable


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- Pipeloops:

Le gigantesque orgue Walcker de l'église St. Antonius de Papenburg (1927, restauré en 2020) et ses 99 jeux sur 4 claviers + pédalier est un des plus grands du nord de l'Allemagne. La banque de sons est en surround à 6 canaux et proposée sous licence, uniquement pour HW 5 et suivants. Il existe une version de démo avec une licence valable 14 jours.

C'est un autre instrument gigantesque que nous propose Pipeloops en ce début juillet 2023: celui de la Pauluskirche de Ulm. Construit en 1910 par la société Link puis restauré et agrandi en 2012-2025 par Thomas Galda qui y  ajouté 10 jeux et un 4è clavier, cet orgue est considéré comme étant un orgue romantique allemand majeur. À l'instrument original, Pipeloops a ajouté de multiples reports et accouplements qui en font une gigantesque banque de sons de 213 jeux, si je compte bien! On y trouve tout ce qu'on peut souhaiter depuis une base de pas moins de six 32' et de cinq 16'. Le tout dans une belle et longue acoustique, comme le montrent les démos déjà disponibles sur contrebombarde. Bref, un orgue acceptant un très vaste répertoire.
Enregistré sur 3 voies (proche, moyenne et arrière) cette banque de sons est, comme on peut s'en douter, particulièrement exigeante en mémoire. Il lui faut au moins 40 Go libres sur le disque dur pour être installée et au moins 32 Go pour être ouverte en surround 16 bits Le prix est en rapport mais une version d'essai avec licence valable 14 jours peut être obtenue gratuitement. Uniquement pour HW 5 et suivants.



Ce sont deux beaux baroques qui nous sont proposés par Pipeloops fin novembre 2024. Le premier est l'orgue de l'église du château  de Meisenheim, tout au nord de la Rhénanie-Palatinat. Cet instrument construit en 1767 par Johann Heinrich et Johann Philipp Stumm, héritiers d'une fameuse lignée de facteurs d'orgues, comporte 29 jeux sur 2 claviers et pédalier, avec tremblant au positif, accouplement des claviers et tirasse. Traction entièrement mécanique, y compris pour le tirage des jeux. Il n'a pas subi de modifications significatives (une remise en état en 1968 et une restauration dans son état original en 1993/94) et il convient particulièrement bien au baroque tardif, aussi bien allemand que français.



Le second est est l'orgue de l'église Matthias de Bad Soberheim. Construit en 1739 par Johan Michael Stumm père, fondateur de la lignée, puis reconstruit en 1878 et 1940 avant d'être restauré dans son état original en 2003-2005 par Rainer Müller. Cet orgue de 23 jeux sur 2 claviers et pédalier (pédalier étendu au Ré dans la banque de sons) a été enregistré sur 6 canaux (direct, mid et ambient) avec dosage par curseurs sur une page dédiée proposant également le dosage des bruits et du "random detuning" . Tremblant au positif enregistré pour chaque note. Belle présentation avec possibilités d'écrans de jambages gauche et droit.



Ces deux instruments peuvent être acquis séparément ou en "bundle". Les deux ont une version de démo, complète, avec tous les jeux mais qui font entendre de brèves interruptions périodiques du son si plus de 4 jeux sont tirés simultanément.

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Il s'agit, au demeurant, d'impressions personnelles qui peuvent être très subjectives (tout le monde n'a pas les mêmes goûts, ni les mêmes exigences). Et ces impressions varient dans le temps; ce qui m'amène à de fréquentes ré-écritures ou corrections. J'ai commencé à rédiger cette page du temps de Hauptwerk version 3, en 2007: ça fait un bail! Le logiciel a beaucoup évolué et, surtout, les auteurs de banques de sons ont acquis de l'expérience. Certaines banques de sons qui ont pu sembler extraordinaires en leur temps ont plus ou moins bien vieilli, les techniques d'enregistrement se sont affinées mais également la qualité du traitement des échantillons (filtrage, dé-bruitage, etc.) a été considérablement améliorée. La baisse constante du prix de la mémoire a aussi conduit les éditeurs à proposer des banques de sons de plus en plus complexes, jusqu'à devenir de véritables monstres qui, à mon humble avis, ne doivent guère se vendre ou être très sous-employés. D'où le choix difficile entre des paramètres aussi contradictoires que la qualité sonore, les possibilités du matériel... et le prix. Il est certainement moins glorieux d'opter pour un instrument de taille moyenne (disons 30 jeux sur 2 claviers) mais que l'on peut exploiter au mieux (entièrement chargé, en 24 bits) que de craquer pour une merveille si grosse qu'on ne pourra jamais en utiliser qu'une partie, avec une qualité de restitution ne faisant pas honneur à celui qui l'a conçue.

Il ne faut d'ailleurs surtout pas prendre le coût d'une banque de sons comme étant nécessairement un critère de qualité. Le prix demandé peut dépendre de bien des choses, comme le niveau de vie du pays de l'éditeur ou des considérations d'ordre éthique ou philosophique qui n'ont strictement rien à voir avec le travail accompli (et cela est également valable à propos des protections plus ou moins élevées, contre le piratage). On trouvera donc ci-après aussi bien des banques de sons très bon marchés (voire gratuites en page 3), tout à fait capable de rivaliser avec les meilleures, que des banques de sons proposées à des prix prohibitifs mais qui ont très mal vieilli et devraient maintenant être soldées, ou même offertes.

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Mais assez bavardé, le grand tour commence.

Par la société Milan Digital Audio (actuel propriétaire du logiciel Hauptwerk): à tout seigneur, tout honneur, quiconque achète ou télécharge le logiciel Hauptwerk reçoit en même temps la banque de sons de l'orgue de l'église Sainte-Anne de Moseley, près de Birmingham. Il s'agit d'un instrument de 30 jeux, sur deux claviers et pédalier, de type victorien, construit en 1907 et donné à titre de démonstration. Elle est utilisable même avec la version gratuite de Hauptwerk. Pour cela, l'éditeur s'est efforcé de résoudre la quadrature du cercle pour obtenir une banque de sons qui, à la fois, fasse appel à pratiquement toutes les fonctions du logiciel, tout en pouvant être utilisée sur n'importe quel ordinateur, même ancien et doté de seulement 2Go de mémoire; il a donc du renoncer à pas mal de choses. La banque de sons était à l'origine en 16 bits (actuellement, même si l'oreille a du mal à faire la différence, la plupart des banques de sons du commerce sont utilisables en 24 bits), les échantillons étaient assez courts et mono (le logiciel se chargeait lui-même de re-calculer la stéréo en fonction des indications spatiales données dans la banque de sons) et la réverbération très brève. J'avoue néanmoins qu'à la première écoute j'ai été impressionné... mais ça m'a un peu passé quand j'ai connu, par la suite, d'autres banques de sons.

NOTE: pour tenter de s'opposer au piratage, Milan Digital Audio ne propose plus aucune banque de sons au format HW 4. Il n'est possible à présent de les obtenir qu'au format HW 5.

Pour la sortie de la version 4 de Hauptwerk, l'orgue de Sainte-Anne a été entièrement ré-enregistré et une nouvelle banque de sons est proposée, en 24 bits, stéréo et tenant compte de toutes les améliorations du logiciel. C'est le jour et la nuit, croyez moi, même si l-on trouve beaucoup mieux. Cette nouvelle version de l'orgue de Sainte-Anne est également incluse dans l'installation de Hauptwerk et, à elle seule, justifierait presque son acquisition; ne serait-ce que pour s'exercer à faire la connaissance du logiciel. Mais avec 2 Go de mémoire c'est devenu trop juste. On y arrive avec 3 Go mais d'extrême justesse; je ne le conseille pas.

Par le même éditeur Milan Digital Audio :

- Une des plus belles banques de sons crées pour Hauptwerk, celle du grand orgue Mutin - Cavaillé-Coll de Notre-Dame de Metz. Un gouffre pour la mémoire et le portefeuille, mais quand on aime... Et il en vaut la peine. 38 jeux sur trois claviers et pédalier, un timbre inimitable, de splendides jeux de fond: tout pour plaire. L'acoustique est riche, très riche même, avec une réverbération de plus de 5 secondes, magnifiée par une prise de sons assez éloignée des tuyaux. Il est donné en deux versions: une version conforme à l'instrument original et une version étendue où l'on a ajouté un certain nombre de mutations et deux jeux de 32 pieds (reconstitués à partir des échantillons des jeux existants), ce qui permet (au prix de quelques entorses à la réalité historique) d'interpréter un répertoire très vaste. N'espérez toutefois pas le faire tenir avec tous ses échantillons et en 24 bit si vous en disposez pas d'une quantité considérable de mémoire. Avec mes modeste 4 Go j'arrivais toutefois à charger la version étendue, en 16 bits, avec toutes ses boucles et un certain nombre de lâchés (feu James Pressler, qui était un éminent spécialiste des orgues virtuelles, conseillait dans ce cas de privilégier le chargement des attaques et lâchés, au détriment des boucles multiples, sauf pour les mixtures où il estimait que le contraire est préférable). Avec mon mac et 8 Go la version normale se charge en totalité en 16 bit. Même avec ces restrictions cet instrument reste somptueux et la banque de sons a assez bien vieilli. Avec 16 Go tout passe en 24 bits. Attention: cette banque de sons est protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle du logiciel Hauptwerk ou, depuis HW 5 dans le dongle iLok.

- Petit frère de celui de Notre-Dame de Metz, le Mutin - Cavaillé-Coll de Saint-Eucaire de Metz est sorti fin 2012. Cet instrument plus modeste de 24 jeux (28 jeux en mode étendu) répartis sur 2 claviers et pédalier, a été construit en 1902 par Charles Mutin peu après la mort de son maître et associé Cavaillé-Coll survenue en 1899 (substituant un orgue du 16è siècle acheté à Trèves pour remplacer un instrument baroque, détruit lors de la Révolution). L'orgue actuel a été très bien restauré de 2002 à 2007 par Bernard Aubertin.
Cette banque de sons, particulièrement soignée (Milan Digital Audio étant l'éditeur du logiciel Hauptwerk ne pouvait décevoir) a une particularité qui, lors de sa sortie, était unique en son genre (mais d'autres éditeurs, dont Hauptwerk-NL (ex-Sygsoft), puis Prospectum et Augustine, se sont ensuite lancés sur ce créneau) et d'autres sont en bon chemin. Le buffet étant divisé en deux parties largement séparées, de part et d'autre de la tribune, les sensations sonores sont assez différentes selon que l'auditeur se trouve dans la nef de l'église ou à la console dans la tribune. Pour que chacun puisse y trouver son compte et se mettre à la place du public ou sur le banc de l'orgue, il y a eu deux prises de sons complètes, à ces deux emplacements. L'utilisateur de la banque de sons peut installer l'une ou l'autre ou même (si son ordinateur dispose de beaucoup de mémoire) installer les deux. Dans ce cas une  jeu de curseurs permet de choisir sa position et même de se déplacer, en temps réel, d'un endroit à un autre de l'église en dosant les deux enregistrements. Les 8 Go de RAM de mon Mac ne me permettaient pas les deux installations avec une qualité sonore correcte et j'ai choisi la prise de sons dans l'église, qui me semble plus naturelle, et en 16 bits. Le passage de mon mac en 16 Go autorise à présent un chargement en 24 bits (avec les versions 4.1 et suivantes de Hauptwerk).
Cette banque de sons est idéale pour tous ceux qui se passionnent pour la musique d'orgue française et ne disposent que de deux claviers et d'un budget modeste, car son prix est très largement inférieur (et de loin) à celui de la banque de sons de Notre-Dame de Metz. Attention: cette banque de sons est également protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle.

- Le petit Silbermann de la Marienkirche de Götha (1722) a longtemps été l'un de mes préférés. C'est un modeste instrument de 11 jeux seulement, sur un seul clavier avec un 16 pieds au pédalier (et tirasse). Dans sa version étendue, l'éditeur a très intelligemment réparti les jeux sur deux claviers, de façon à permettre un plus vaste répertoire. Les timbres délicats et si particuliers des orgues construits par Silbermann sont particulièrement bien rendus, dans leur douceur et leur parfait équilibre. Un instrument idéal pour jouer le soir, chez soi, ou pour accompagner un petit ensemble et dont le prix vient de baisser, ce qui le rend particulièrement intéressant, bien que la conception ancienne de cette banque de sons, sans lâchés multiples, lui fasse perdre un peu de son intérêt. D'autant plus que d'autres orgues construits par Silbermann et de meilleure qualité sont venus, depuis lors, s'ajouter à l'offre. Attention: cette banque de sons est protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle.

- Il est également proposé chez MDA le grand frère de cet orgue, celui de la St GeorgenKirche à Rötha également. 18 jeux sur 2 claviers + P. Également sous licence.

- Une autre très grande banque de sons est celle de l'orgue Arp-Schnitger de Cappel, C'est un des joyaux de l'Allemagne du Nord. Cet orgue avait été construit en 1680 dans un couvent de Hambourg, puis démonté sous l'occupation napoléonienne et enfin revendu, en 1816, pour une bouchée de pain, à la petite paroisse de Cappel qui n'avait pas les moyens de s'offrir un orgue neuf, ni même d'envisager une modification et s'est ainsi trouvée, sans trop l'avoir voulu et sans s'en rendre bien compte, propriétaire d'un des instruments les plus beaux au monde. C'est cet instrument que Elmuth Walcha a choisi pour enregistrer une de ses intégrales de Bach: c'est tout dire! Il est d'ailleurs bien possible que Bach, lors de son voyage à Lübeck, ait touché ses claviers Rien à ajouter, 30 jeux sur deux claviers et pédalier, des sonorités claires et puissantes, des mixtures cristallines, des timbres magnifiquement rendus. L'acoustique de cette petite église n'est toutefois pas très généreuse, pour ne pas dire sèche, et le temps de réverbération est particulièrement court. Cette banque de sons relativement ancienne ne fait pas appel aux dernières fonctions de Hauptwerk. En particulier elle n'offre pas de lâchés multiples (peu nécessaires d'ailleurs avec une courte réverbération).
Pour cette raison, mon cœur balance plutôt pour l'orgue de Leens (chez Sygsoft), un peu plus tardif mais qui lui ressemble ou encore Zwolle (chez Sonus Paradisi), conçu également par Arp Schnitger, qui est la référence en la matière. J'avoue toutefois que celui de Cappel me plaît énormément et vaut son prix. Attention: cette banque de sons est protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle.

- Une de mes premières acquisitions avait été l'orgue Buzard, de l'université de l'Illinois (1986). C'est un petit instrument de 12 jeux, dans le style baroque, sur deux claviers et pédalier, dans une acoustique très sèche. Les attaques sont intéressantes (de très beaux "tchouf" au bourdon) et le cromhorne "cruche" admirablement. La banque de sons, un peu ancienne, est en 16 bits et uniquement au format Hauptwerk 1. Tout à fait dépassée techniquement (pas de lâchés multiples, pas de choix du tempérament) mais parfaite pour accompagner dans une petite église ou pour travailler son phrasé (car ses attaques sont très précises). La réverbération, qui est celle d'un auditorium, est très courte. Ce n'est tout de même pas une banque de sons que je conseillerais à présent en priorité; on a fait mieux depuis. De toutes façons, cette banque de sons a été retirée du catalogue et n'est donc plus disponible. Ça, par contre, c'est regrettable.


- J'ai eu récemment l'occasion d'essayer chez un ami, qui en avait la licence, la banque de sons de l'orgue Hinsz de la Bovenkerk de Kampen et cela m'a donné l'envie d'en télécharger la version d'évaluation et d'en parler sur ce site. C'est probablement un des orgues les plus prestigieux des Pays-Bas (c'est aussi une des banques de sons les plus onéreuses jamais proposées pour Hauptwerk: 1260 € TTC pour le volume 3...). Construit par le facteur Albertus Anthoni Hinsz (1741 - 1743) puis revu en 1790 par les facteurs H.H. Freitag et F.C. Schnitger (petit-fils de Arp Schniger) avant d'être restauré en 2000 par les facteurs Reil, cet instrument exceptionnel de 55 jeux sur 4 claviers + pédalier est admirable et assez proche dans son esthétique de l'orgue de Zwolle, distant d'une dizaine de kilomètres seulement. Mais l'orgue de Kampen a des sonorités plus rondes et une acoustique plus ample que celui de Zwolle: il faut aimer les très longues réverbérations.
Il est proposé en 3 versions et à des prix croissants: Volume 1 - 24 jeux sur 2 claviers, Volume 2 - 41 jeux sur 4 claviers et volume 3 - les 55 jeux sur 4 claviers également. La banque de sons est cryptée et sous licence. Une belle version d'évaluation est toutefois librement téléchargeable sur le site de MDA, qui permet de se faire une assez bonne idée de l'instrument dont de nombreuses démos peuvent également être écoutées sur contrebombarde. Cette version d'évaluation est identique au volume 1 mais elle est limitée à deux octaves pour les claviers et à la première octave grave du pédalier. La banque de sons en stéréo n'est pas trop exigeante en mémoire RAM.

L'Orgue de la cathédrale de Salisbury est un autre très gros instrument, que je n'ai pas eu l'occasion de tester mais dont les démos sont nombreuses sur contrebombarde. Construit en 1877 par le père Willis c'est un orgue de 72 jeux sur 4 claviers + pédalier, typiquement romantique anglais, dans une acoustique somptueuse à la longue réverbération. Il est réparti dans deux buffets qui se font face de part et d'autre de la nef.
La banque de sons pour HW 5 et suivants, cryptée et sous licence, est proposée en 3 volumes qui peuvent être acquis séparément et qui se complètent.


À noter également deux orgues Wurlitzer de théâtre. Peu de jeux réels mais une foule d'extensions et d'effets spéciaux
- Celui de Virginia Theatre à 2 claviers


- Le Masterworks 331 à 3 claviers

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Par la société  Sygsoft Holland (qui a retrouvé son ancuien nom après avoir été Hauptwerk-NL) dont, par ailleurs, j'ai assuré  vaille que vaille pendant 17 ans la traduction du site; ce qui m'a valu le rare privilège de me faire aimablement offrir tout le catalogue, licences comprises (merci encore Fred!). ce site est en cours de ré-écritire et tous les liens seront à refaire. En attendant vous pouvez toujours consulter cette page.

Sygsoft s'est très tôt lancé dans la numérisation des petits instruments du nord des Pays-Bas, dans la province de Gronigue qui, à quelques kilomètres seulement les uns des autres, concentre une série de petits joyaux méconnus. Les banques de sons qu'il en a tirées sont toutes relativement anciennes et conçues pour des versions 2 ou 3 de Hauptwerk. Elles n'ont donc pas toujours bien vieilli et il y a actuellement des demandes pressantes pour que ces instruments soient ré-enregistrés et traités de façon plus actuelle. Je doute que Sygsoft le fasse un jour; néanmoins ces banques de sons, telles qu'elles sont, restent ravissantes et, de surcroît, assez peu coûteuses pour qu'on puisse être tenté de les acquérir.

NOTE: pour tenter de s'opposer au piratage, Hauptwerk.NL ne propose plus aucune banque de sons au format HW 4. Il n'est possible à présent de les obtenir qu'au format HW 5.Notez également qu'il n'en est jamais proposé de versions d'évaluation. Les 24 banques de sons disponibles sont proposées ici et 8 d'entre elles sont devenues gratuites.  Dans l'état actuel d'écriture du site il n'est toutefois pas encore proposé de les télécharger. Patience.

Le très intéressant orgue de Krewerd, qui se trouve à quelques kilomètres seulement de celui de Eenum date de 1531, par un constructeur inconnu. Il n'a que 7 jeux (tous d'origine) sur un seul clavier et un pédalier court suspendu mais, comme pour celui de Eenum, une version "étendue" en augmente les possibilités (sans accouplement toutefois). Les timbres, très typés, de ce petit instrument sont particulièrement riches (moi j'adore), surtout si l'on en joue avec le tempérament mésotonique original, assez dérangeant pour nos oreilles modernes, mais qui fait beaucoup mieux sonner cet orgue que ne le fait un tempérament égal. La réverbération, enregistrée dans une très petite église de campagne, est particulièrement courte et la mécanique un peu bruyante (vu son âge vénérable). Vous noterez les amusants panneaux peints en trompe l'œil, qui ferment le buffet. C'est un orgue un peu dérangeant, vu son âge, mais pour lequel j'ai toujours eu un faible. Existait en versions 1 et 2 de Hauptwerk et pouvait donc être également utilisée avec les versions gratuite ou de base de Hauptwerk et GrandOrgue pour la version HW1.

- Paru en janvier 2010, une curiosité: l'orgue de bambou de Roeselare (Roulers) en Belgique. Cet instrument, construit en Indonésie avant d'être assemblé en Belgique, est constitué de tuyaux en bambou (à l'exception de la première octave grave du pédalier, en bois). Il est l'un des trois instruments de ce type, de taille notable, dans le monde. Ce matériau naturel et léger lui donne un timbre très agréable, à la fois doux et flûté, très oriental et qui ne ressemble à aucun autre. L'orgue comporte 3 claviers (dont un clavier sans jeux propres, ne servant qu'aux accouplements) et un pédalier. Seulement 10 jeux, car le bambou ne se prête pas à toutes les fantaisies, mais de toute beauté. Et, ce qui ne gâte rien, cette banque de sons est vendue à un prix très raisonnable. Elle était compatible avec les versions gratuite ou de base de Hauptwerk 4.

- L'orgue de la Boezemkerk de Bolnes est un instrument contemporain, construit en 1959. C'est déjà un orgue plus important que les précédents puisqu'il comporte 18 jeux, sur deux claviers et un pédalier conformes aux normes actuelles. Cet orgue est assez typique du style des instruments hollandais actuels. Il est rare d'entendre un orgue avec une telle présence et surtout avec une telle précision. Cet orgue a un côté agressif, mais dans le sens positif du terme. Les attaques sont franches et nettes, voila un instrument pour travailler les détails dans l'ornementation. Les plans sonores sont bien distincts avec un positif très présent. Tout passe, c'est incisif et ça répond au quart de tour, avec une précision digne du toucher d'un clavecin. Bien que sa composition semble, à première vue, proche de celle des instruments baroques, son harmonisation et ses timbres le destinent plutôt à l'exécution de la musique contemporaine et, protestantisme oblige, à l'interprétation de psaumes. Écoutez un peu ce qu'en fait son talentueux jeune titulaire Jan Peter Teeuw. Il convient également parfaitement au baroque, surtout au baroque français à mon avis. L'enregistrement et la réalisation ont été particulièrement soignés, avec des lâchés multiples très réalistes. Existait en versions 1 et 2 de Hauptwerk sur le même DVD. J'ai même pu l'utiliser avec la version gratuite de Hauptwerk 4.1, mais en 14 bits et sans les lâchés multiples. Elle est compatible GrandOrgue dans version HW1. Cette banque de sons vendue à un prix modeste sera une belle découverte et fort utile.

- Un des derniers venus dans la collection de Sygsoft, le splendide orgue de Leens (province de Groningue - Hollande). Il s'agit d'un des plus beaux instruments baroques du nord de l'Europe, construit en 1733/34 par Albertus Anthoni Hinsz, de Hambourg, associé puis successeur de Frans Gaspar Schnitger (de la célèbre lignée de facteurs d'orgue Schnitger). Cet orgue de 27 jeux, sur deux claviers et un pédalier, est absolument somptueux et l'enregistrement fait par Sygsoft est en tous points parfait; même si certains préfèrent des prises de son un peu plus éloignées des tuyaux, afin de privilégier la réverbération qui, dans les banques de sons faites par Sygsoft ont souvent été un peu en arrière-plan. Ici la réverbération est cependant assez longue. Avec ses sonorités cristallines et brillantes, la banque de sons de l'orgue de Leens est un must, certainement une des plus belles qui ait été faite à cette époque pour le logiciel Hauptwerk. Cette banque de sons peut être chargée sur un Mac en 16 bits dans 4 Go (et donc de ce fait compatible avec la version de base de Hauptwerk), en 20 bit dans 8 Go et en 24 bits dans 16 Go: elle est alors dans toute sa splendeur. Attention: cette banque de sons est protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle. Aux dernières nouvelles, Sygsoft pourrait envisager de faire une version 2 de cette banque de sons, qui a un peu vieilli et n'est plus vraiment aux standards actuels. On verra... mais ça vaudrait le coup. En fin de comptes, c'est Sonus Paradis qui a pris les devants et propose sa propre version de cet instrument.

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- La banque de sons de l'orgue de Haringe, en Belgique a été présentée sur place. J'y étais et j'ai eu le rare privilège de pouvoir jouer un bon moment de cet instrument prestigieux. Je puis vous assurer que le fait de se trouver à la console d'un instrument aussi ancien, exactement dans l'état où il se trouvait lorsqu'il a été construit, a quelque chose de très émouvant. Le toucher des claviers est léger et précis, même si la faible longueur des touches surprend un peu au début, l'accouplement mécanique "en tiroir" (c'est une découverte pour moi) est parfait, le vénérable pédalier à la française est amusant mais peu pratique, le magnifique tremblant très bruyant à la tribune (wouf, wouf, wouf...) mais splendide d'un peu plus loin. Cela a également l'occasion de constater que les sonorités de la banque de sons (dont je disposais depuis quelque semaines déjà) sont très fidèlement reproduites même si, depuis les claviers, la perception est toujours très différente de ce que l'on entend dans la nef de l'église. Le tremblant, en particulier, tout comme les effets de la soufflerie (3 gros soufflets cunéiformes) sont d'un grand réalisme.

 La banque de sons est donc particulièrement bien faite et d'un grand intérêt. Haringe est un hameau de Flandre, non loin de Ypres, à quelques centaines de mètres de la frontière française. L'orgue, très différent des autres orgues produits par Sygsoft, est du plus pur style baroque français et, de surcroit, il n'a subi aucune modification depuis sa construction en 1778, ce qui en fait un instrument unique (la majorité des orgues classiques françaises a été, soit détruite à la révolution, soit transformée au 19me siècle). Ses 29 jeux, répartis sur 2 claviers, un petit clavier d'écho et un pédalier court suspendu (mais il y a également une version étendue, conforme à nos critères modernes) ont été remarquablement bien numérisés et l'instrument sonne merveilleusement, dans une acoustique assez sèche toutefois. L'instrument ne comportant qu'un minuscule pédalier à la française, avec un seul bourdon de 16 pieds,  Sygsoft a prévu des sortes de tirasses, non pas pour chaque clavier complet, mais jeu par jeu ce qui en rend la registration un peu compliquée, voire pénible à mon avis, mais offre de grandes possibilités. La splendeur éclatante de son plein-jeu, la douceur des jeux de flûte, le réalisme des jeux d'anche (ah, la voix humaine...), la restitution admirable de son tremblant, placent cette banque de sons au sommet des réalisation proposées par Sygsoft pour Hauptwerk. La charger en totalité dans 4 Go de RAM exige des sacrifices et des coupes sombres; elle de convient donc guère à la version de base de Hauptwerk. Avec 8 Go il n'y a plus de problème en 16 bits et, sur un mac, elle peut être entièrement chargée en 24 bits. Il est intéressant de savoir que cette banque de sons vient accompagnée d'une série de registrations préparées par son titulaire, dans le style français. Attention: cette banque de sons est protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle.

- L'Orgue de Móstoles (dans la banlieue sud-ouest de Madrid) est un concentré d'Espagne. Ce n'est pas un orgue historique, mais un instrument récent construit en 2004 par le facteur néerlandais Eppo Rynko Ottes, qui s'est établi en Catalogne. Pour la première fois, je pense, dans l'histoire de Hauptwerk une banque de sons a été entièrement réalisée sous le contrôle du constructeur de l'instrument, à tous les stades de son élaboration. Une splendide prise de son, favorisée par un accès facile à l'orgue, une ambiance très calme diminuant les besoins de filtrage des échantillons sonores, un orgue en parfait état mécanique, bien accordé et bien harmonisé, ainsi qu'une acoustique exceptionnelle ont conduit à une banque de sons particulièrement claire, fidèle et précise. La composition de cet instrument de 24 jeux sur 3 claviers (le troisième clavier, sans jeux propres, n'étant que l'accouplement permanent des deux autres) est assez variée pour qu'il puisse interpréter avec autant de bonheur la musique baroque, que romantique, voire contemporaine. Les timbres restent toutefois typiquement espagnols, avec un éblouissant jeu de trompettes en chamades qui, à lui seul, vaut le déplacement (les trompettes ont des anches en bois!). Le tout à un prix relativement modéré pour une banque de sons de cette qualité et de cette taille. Contrairement aux autres grosses banque de sons de la société Sygsoft, celle-ci n'est pas protégée par un dongle et, au prix de quelques renoncements (chargement en 14 bits, lâchés uniques) elle arrivait à être chargée par la version gratuite de Hauptwerk 4.1 et en 16 bits elle passe dans la version de base. Bien entendu, pour l'entendre dans toute sa splendeur, il vaut mieux l'avoir en entier et en 24 bits; ce qui ne pose pas de problème sur un mac équipé de 8 Go de RAM.

En bute à des attaques, aussi violentes qu'injustes (à mon avis), de la part de gens dénigrant la qualité de ses banques de sons et face à une concurence de plus en plus acharnée, Fred de Jong s'était résolu à jeter l'éponge, après la banque de sons de Mósteles. Devant l'insistance de deux de ses amis Christian Boogaard (lui-même excellent organiste et spécialiste du débruitage des échantillons sonores) et Johan van der Waal Dijk (spécialiste du traitement de ces échantillons et bon conseiller technique), qui se sont associés avec lui, une autre politique a été adoptée: moins de production, mais du haut de gamme, absolument irréprochable sur le plan technique; même si cela se réduit à une seule banque de sons par an... et encore...

- Cela nous a valu, en mars 2014, l'orgue moderne de l'église Eben Haëzer d'Apeldoom. Construit par la société néerlandaise Orgelmarkerij Steedam, en même temps que l'église, il a été inauguré en 1997. Il s'agit d'un instrument de style romantique sur lequel la majorité des œuvres destinées à l'orgue peut être jouée sans faute de goût, aussi bien des œuvres baroques que contemporaines (l'utilisation de tempéraments en accord avec les époques et les lieux apporte encore un supplément de véracité). Il comporte 19 jeux, sur deux claviers et pédalier. Les particularités de l'imposante banque de sons créée par Sygsoft et sa nouvelle équipe sont:

Ces deux perfectionnements donnent à cette banque de sons un réalisme exceptionnel. Mais il va sans dire que ce réalisme se paie par une consommation de mémoire impressionnante, pouvant aller jusqu'à plus de 30 Go lorsque la banque de sons est chargée en totalité et dans sa meilleure qualité. C'était je crois bien à l'époque la plus grosse banque de sons jamais réalisée pour Hauptwerk. Heureusement, ce logiciel est assez souple pour s'adapter à des configurations plus modestes, soit en se contentant de charger la banque de sons en 16 bits (au lieu de 24), soit en limitant le nombre de canaux et/ou en désactivant les tremblants pré-enregistrés pour se contenter de ceux calculés par Hauptwerk en temps réel. Le site de Sygsoft donne un tableau des options possibles, avec en regard l'encombrement approximatif en mémoire, selon les configurations informatiques. Cela va de 1,6 Go à 30,1 Go.
Pour fixer les idées, sur un iMac équipé de 8 Go de mémoire, Mac OS accorde (assez parcimonieusement) 4,9 Go à une banque de sons Hauptwerk. J'ai ainsi pu charger un seul canal (le canal moyen me semblait le mieux adapté à mes goûts personnels) en 16 bits, avec toutes ses boucles et tous ses lâchés, mais sans les tremblants enregistrés. En augmentant la mémoire au maximum, soit 16 Go pour ce type d'ordinateur, la mémoire utilisable est de 10,6 Go ce qui m'a permis de charger le même canal médian, mais cette fois en 24 bits avec tous les tremblants, en 20 bits seulement; et ça tient tout juste. C'est appréciable car les tremblants enregistrés, tuyau par tuyau, sont infiniment plus réalistes et agréables à écouter que ceux engendrés automatiquement par le logiciel Hauptwerk et la remarquable prise de sons ne donne tout son effet qu'avec un résolution élevée. La nouvelle version 4.1 de Hauptwerk accorde plus de mémoire mais ne permet tout de même pas le chargement de plus d'un canal complet, en 24 bits.
Même ainsi réduite à un seul canal, l'audition de cet instrument était impressionnante; d'autant plus qu'il s'agit d'un orgue neuf, parfaitement harmonisé et accordé: rien ne dépasse. Et le dé-bruitage des échantillons est certainement le meilleur réalisé par Sygsoft à ce jour. Mais je ne me trouvais, à vrai dire, pas tout à fait satisfait. L'orgue était, certes, irréprochable, mais il me semblait un peu froid. J'ai donc tenté d'autres modes de chargement et ai ainsi découvert qu'il était nettement plus intéressant de privilégier le chargement des plusieurs canaux, que la profondeur de l'échantillonnage. Après plusieurs essais j'ai donc adopté un chargement complet en 20 bits pour le canal médian et un en 16 bits pour les jeux du canal arrière et la plupart de ses tremblants (au moins les combinaisons de tremblants). Un équilibrage de 100% pour le canal médian et 80% pour le canal arrière me convient bien. Et c'est le jour et la nuit. L'instrument est devenu vivant, chaleureux, puissant. C'est donc ainsi que j'en conseillerais le chargement pour les ordinateurs limités à 16 Go.
Pour ceux qui apprécient ce style d'orgue, propre et précis comme un intérieur hollandais peint par Vermeer, cette banque de sons est un must qui les comblera. Attention: elle est assez coûteuse et protégée contre la copie par inscription de sa licence dans le dongle. Elle est livrée au choix en téléchargement (mais c'est du lourd!) ou, avec un petit supplément de prix, sur un clef USB de 32 Go, dans un coffret bien présenté.

- Au mois de mai 2015, Sygsoft nous a présenté la banque de sons de l'orgue Lohman de l'église Sainte-Catherine à Heusden. C'était au départ un instrument baroque se trouvant à Barneveld, puis transporté en 1824/1828 dans l'église Saint-Jean de Arnhem, où le facteur Lohman l'a restauré en s'inspirant d'une autre de ses créations. Neuf jeux sont d'origine. Plusieurs fois restauré (en 1894 puis en 1938) l'orgue a finalement été remonté, dans son état de 1828, au cours de l'année 1984 et régulièrement entretenu depuis. Cela donne un orgue de 34 jeux, à deux claviers et pédalier: 12 jeux au G.O + 2 jeux reconstitués pour Hauptwerk, 9 jeux au positif + 3 jeux reconstitués et 8 jeux au pédalier. Cela n'est pas énorme mais la taille de la banque de sons (qui est, elle, énorme) est un gage de perfection.
C'est un instrument hollandais typiquement baroque, assez proche dans ses timbres et sa composition de celui de Leens. Mais la réalisation est beaucoup plus précise. Des timbres magnifiques, très clairs, lumineux et un équilibre parfait. La gestion du vent et des tremblants a été particulièrement soignée; d'où un réalisme extraordinaire. Cette très grosse banque de sons (20 Mo de fichiers!) peut être soit téléchargée (mais ça prend un temps fou, avec des risques d'erreurs) soit livrée sur une clef USB, moyennant un léger supplément de prix; et je recommande vivement cette option. Comme toutes les grosses banques de sons de Sygsoft, elle est protégée par l'inscription de sa licence dans le dongle Hauptwerk.
Cette banque de sons a été faite en reprenant exactement les mêmes principes que celle d'Apeldoom: 3 canaux enregistrés séparément, la quasi totalité des tremblants enregistrés (lorsque c'était techniquement possible) et plusieurs combinaisons de tremblants soigneusement ajustés pour bien être en phase. L'encombrement en mémoire vive est du même ordre que celui exigé par la banque de sons d'Apeldoom (au maximum 46,9 Go!). Plusieurs belles démos permettent d'en apprécier la qualité exceptionnelle et je signale que pour les acheteurs de cette banque de sons, Sygsoft leur fournit ces mêmes démos au format MIDI; ce qui est une intéressante initiative.
Un peu moins volumineuse que celle d'Apeldoom, on peut la charger en entier (les 3 canaux) en 16 bits sur un ordinateur disposant de 16 Go de mémoire. Il est en effet très préférable de privilégier les canaux multiples à la profondeur des échantillons. L'essai d'un canal en 20 bits n'a pas été concluant et je pense à me réserver un peu de marge pour un futur 3ème clavier.

- Nous avons et début 2017 la parution de la banque de sons de l'orgue Bätz de la Oude Kerk de Zeist. Cet instrument a été construit en 1843, peu après la reconstruction de l'église. C'est un orgue de 24 jeux: 10 au grand-orgue, 9 au Positif + tremblant et 5 au pédalier, auxquels Sigsoft a ajouté pour Hauptwerk 6 jeux dérivés de l'existant, qui s'intègrent bien à l'ensemble et donnent du corps à l'instrument. La disposition et les timbres sont déjà franchement romantiques. Tout comme les banques de sons précédentes du même éditeur, celle-ci a été enregistrée sur 6 canaux (2 voies proches du buffet; 2 autres à quelque distance et les deux dernières au fond de l'église). Un jeu de 3 glissières permet un dosage personnalisé de chaque position et une 4è glissière dose la puissance générale du positif. La technique est bien rodée, c'est efficace et le déplacement virtuel de l'auditeur, dans l'église, est l'occasion d'entendre l'orgue sous des perpectives intéressantes. En plus de l'accouplement des claviers et des deux tirasses usuelles, il est possible d'accoupler chaque jeu du posif, individuellement, au pédalier. Enfin, le tremblant fort original pouvant être perturbant pour certains, Sygsoft a ajouté un second tremblant re-calculé, plus doux et moins dérangeant. L'encombrement en mémoire étant important; le chargement des 6 canaux n'est pas obligatoire mais, dans le cas où vous ne chargeriez pas les canaux arrière et/ou médians, Sygsoft conseille d'augmenter la pression du vent (voir le site web). La totalité de la banque de sons se charge toutefois aisément sur un ordinateur équipé de 16 Go de mémoire. Je n'ai pas encore essayé, mais je pense qu'une voie devrait pouvoir passer en 20 bits.
C'est en quelque sorte le petit frère de l'orgue de la catbédrale d'Utrecht: même facteur, même époque, même style, même région. La banque de sons est soignée et l'acoustique généreuse. L'ensemble donne une impression de puissance; avec des jeux de fond bien diférenciés et un tutti impressionnant. Cet orgue se prête, en définitive, à un répertoire bien plus varié que ne pourrait le laisser supposer la collection de psaumes proposés en démo, avec un tremblant fort assez envahissant (on adore cela aux Pays-Bas, mais pour beaucoup de gens ça fait un peu orgue de cinéma...) qui ne permettent guère de se faire une opinion générale et objective de l'instrument.
Bien que ce soit un instrument de taille moyenne, ce sont tout de même 18 Go de fichiers à télécharger (heureusement répartis en 5 éléments) ou, avec un petit supplément, à obtenir sur une clé USB. Détail intéressant, la banque de sons vient accompagné des démos sous 3 formats (wav, mp3 et MIDI). La banque de sons, comme les précédentes, est protégée par une licence à inscrire dans le dongle.

- Ce n'était plus un mystère depuis longtemps puisque la prochaine production de Sygsoft figure depuis décembre 2018 sur leur site et que plusieurs démos ont été publiées sur contrebombarde. L'orgue de la cathédrale Saints Laurent et Elisabeth de Rotterdam est enfin proposé depuis le début avril 2019. Il a été  construit en 1923 par la société 'Vereenigde Kerkorgelfabrieken J.J. Elbertse te Aalten' avec une transmission pneumatique. Dans les années suivantes, la Vox Caelestis a été remplacée par une flûte 1 1/3 Quint, l'Aeoline par un Scherp de 4 rangs et la Dolce par un prestant 4'. En 1942, lors de la restauration de l'église et de l'orgue après les bombardements de 1941, le violon a été remplacé par une Tierce 1 3/5. Au cours des années 1997/1998 cet orgue a été profondément transformé. Les travaux ont été menés par les facteurs Adema-Schreurs d'Amsterdam, avec le concours de nombreux bénévoles.
Ce gros instrument de 52 jeux, sur 3 claviers et pédalier, dans le plus pur style français, est très proche de ce que construisait Cavaillé-Coll et ses successeurs. La banque de sons est très soignée, enregistrée 24 bits, 96 kHz (ramenés à 48 kHz après traitement des échantillons). Elle est proposée en surround à 6 canaux, comme les précédentes et tout aussi parfaite. Sygsoft en propose une version étendue. Il a en effet ajouté à l'instrument original 10 jeux facilement reconnaissables au fait qu'ils sont soulignés à l'écran, dont une reconstitution du Carillon que l'on trouve dans plusieurs orgues de Cavaillé-Coll. Par la richesse de ses jeux et la belle acoustique de l'église, cette banque de sons est un must qui devait ravir tous les amateurs de musique romantique française; d'autant plus qu'elle n'a guère de concurrents de cette ampleur sauf, peut-être, la banque de sons de Bonn-Beuel (Pipeloops). Elle est proposée à 459 €, cryptée et protégée par une licence Hauptwerk à enregistrer dans le dongle. Il n'existe aucune version de démonstration ou d'évaluation. Mais une fois installée on a le droit entre 4 options (1 ou 1.1, accordée ou désaccordée "random detuned")
Le revers de la médaillle c'est que cette très grosse banque de sons exige une mémoire considérable et un processeur puissant; ce qui n'est pas à la portée de tout le monde. Avec les modestes 16 Go de mon iMac il m'a été fort difficile d'y goûter. Toutefois, en ne chargeant que 4 canaux sur les 6 (autrement dit en désactivant la voie arrière Rear) j'ai pu l'ouvrir, en 16 bits; et encore en renonçant aux lâchés multiples pour les canaux Near (proches). dont la réverbération est plus discrète, ça passe mais à condition de donner beaucoup de polyphonie (au delà de 6000) et d'éviter de trop pousser le crescendo (sinon le processeur ne suit plus), et c'est déjà très beau. et d'une grande ampleur Il est également possible (mais je n'ai pas essayé) de s'en tenir à une version strictement stéréo 2 canaux 16 bits avec boucles et lâchés multiples (Sygsoft donne dans ce cas un encombrement en mémoire de 7,6 Go.

- Début septembre 2020 Sygsoft nous popose l'orgue de la "Grote kerk" de Schiedam. Cet instrument a une longue histoire. C'était au départ un orgue à deux claviers construit en 1580 par Hendrik Niehoff, puis augmenté au fil des siècles par un 3è clavier, en 1680 et par un pédalier en 1712, lui même remplacé en 1737. Relativement épargné au XIXè siècle l'orgue avait tout de même besoin d'un sérieux relevage mais, plutôt que de le restaurer, un nouvel orgue, plus moderne et à traction pneumatique, a été commandé en 1915 au facteur Standaart, qui était alors à la mode. L'ancien buffet a été conservé mais peu de tuyaux datant de Niehoff ont réchappé. Il a fallu attendre 1974 pour que la construction d'un 3è orgue neuf, reprenant autant que faire se pouvait les disposition et les tuyaux épargnés de l'orgue historique, soit commandé à la société Flentrop, de Zaandam. C'est cet orgue que nous avons actuellement, avec quelques petites modifications et une ré-harmonisation en 1993 et 2006.
La banque de sons est très belle. les démos déjà disponibles sur le site le prouvent, ainsi qu'un CD librement téléchargeable, comportant ses fichiers midi et wave et les partitions: splendide. Elle est de pur style néo-baroque hollandais, avec 59 jeux sur 4 claviers + P. Aux 3 claviers de l'instrument original, Sygsoft a en effet ajouté un 4è clavier de récit expressif, fait à partir de 13 jeux empruntés à d'autres banques de sons, qui tente de montrer ce que pourrait être l'orgue totalement achevé, lorsque les fonds récoltés seront suffisants pour commander le devis déjà proposé. Elle se présente en surround à 3 voies stéréo, avec tous les perfectionnements auxquels cet éditeur nous a habitué. Les tremblants peuvent être au choix activés par jeu ou globalement. L'affichage se fait soit sur une fenêtre unique, soit dans des fenêtres G/D pouvant être orientées en mode paysage ou en mode portrait.
L'encombrement en mémoire est important; Sygsoft annonce 26,9 Go pour un chargement complet en 16 bits. Dans les 16 Go de RAM de mon iMac je n'ai réussi à l'ouvrir que dans sa version actuelle (à 3 claviers + P) et en ne conservant que les canaux Front, mais tout de même en 20 bits avec toutes les boucles, lâchés et tremblants enregistrés. On est loin de ce que doit donner cette banque de sons chargée en surround et en 24 bits, mais avec l'ajout d'une longue réverbération IR dans HW 5 (la réverbération dans l'église est de 7 secondes!), ça a tout de même une belle présence.
Cette banque de sons n'est proposée qu'au format Hauptwerk 5 et sous licence. Il n'y a pas de version d'évaluation.

- La banque de sons annoncée depuis un certain temps est enfin proposée. Il s'agit de l'orgue de l'église Bonifacius de Medemblick une petite cité au nord d'Amsterdam, sur les bords du Zuiderzee. On sait peu de choses sur l'origine de cet instrument mais une inscription au dos du positif nous apprend qu'il a été construit en 1671 par Pieter Backer. Une particularité de cet orgue, qui a été conservée, est un jeu de Regaal dont les anches et le résonateur sont taillés dans un seul bloc de bois (du poirier). Ce jeu est unique en son genre aux Pays-bas. Réparé et légèrement modifié en 1766 par l'organiste de l'église, l'orgue a subi une intervention plus importante en 1778-85 par le facteur Bätz, qui lui a donné une nouveau positif de dos. À nouveau "modernisé" en 1809, puis en 1853 et enfin en 1861 après avoir été endommagé par la foudre, l'orgue a été déplacé vers le mur nord de l'église. Il a finalement été soigneusement restauré en 1989, puis en 1995 par Flentrop afin de retrouver autant que possible sa configuration antérieure à 1861. Bien entretenu depuis lors, cet orgue n'a plus subi de modifications importantes.
Il s'agit d'un instrument de 22 jeux, mais 36 dans la version étendue proposée par Sygsoft, dont 13 sont des extensions empruntées à l'existant (en particulier les 6 jeux du pédalier qui n'avait pas de jeux propres). Il a 3 claviers et pédalier. C'est l'orgue baroque néerlandais typique, parfait pour accompagner les offices protestants, bien équilibré, sans excès, avec des principaux et des flûtes sonores et qui chantent bien, des petits jeux qui restent assez discrets, des mixtures qui ne masquent pas le reste et des jeux d'anche relativement doux: juste ce qu'il faut, mais tout ce qu'il faut. Sa seule particularité est d'avoir des tremblants très forts, comme on les aime aux Pays-Bas, au point que Sygsoft a donné la possibilité à l'utilisateur de pouvoir opter, selon ses convenances, entre les tremblants enregistrés et d'autres plus doux, recalculés par Hauptwerk. L'acoustique, également sans excès, est agréable. Quelques démos sur le site permettent déjà de se faire une idée de l'instrument.
Comme pour les précédentes banques de sons de cet éditeur, la prise de sons est surround à 6 canaux, depuis 3 emplacements: Front, Middle et Rear dont le dosage s'effectue au moyen de glissières. Sygsoft y a ajouté une 4è glissière agissant comme une pédale d'expression. Elle est uniquement proposée pour HW 5/6, cryptée et sous licence. Il n'y a pas de version de démo. Le prix de vente reste raisonnable.

- Fin-février 2023 un nouvel orgue est proposé sur le site de Sygsoft. Grâce à la gentillesse de Fred j'ai eu la possibilité de le tester en avant-première. Il s'agit de celui de l'église de Vlanen. Il y avait dans la Grote Kerk de Vlanen un orgue construit en 1803 par Abraham Meere, qui a été démonté lors de la restauration de l'église en 1950 et remplacé par un instrument construit par Willem van Leeuwen. Vers 2005 ce second orgue avait un grand besoin d'être restauré. Ses composants ont finalement été vendus en l'état et il a été remplacé par un orgue neuf fait, en 2010, par la société Thomas, placé dans l'ancien buffet. Il s'agit d'un orgue à 2 claviers reprenant pour l'essentiel la disposition et le style pré-romantique de celui d'Abraham Meere. Soit: 16 jeux au G.O. - 10 au Positif et 5 à la pédale. Pour la banque de sons Sygsoft y a ajouté 3 jeux empruntés à l'existant, ce qui porte le nombre de jeux à 34. Il a également ajouté à l'accouplement et à la tirasse du G.O une tirasse du Positif. Le tremblant du Posifif a été entièrement enregistré. La très grosse banque de sons (plus de 29 Go) est proposée à 6 canaux dont le dosage est possible dans un onglet à l'écran. Elle est pour HW 5 et suivants, et sous licence iLok. Il n'existe aucune version de démo, mais on peut écouter de bons exemples sur le site. Le prix est dans la moyenne, en téléchargement ou sur clé USB (avec un supplément). J'ai pu l'ouvrir en stéréo 20 bits (les canaux Middle uniquement) dans les 16 Go de mon mac, mais de justesse. C'est un instrument très hollandais, qui convient à un répertoire étendu mais devrait surtout convenir à la musique du 19è siècle et à l'accompagnement de psaumes. De beaux fonds avec des attaques agréables, des mixtures piquantes, des anches bien équilibrées et un tremblant fort comme on les aime là bas.

- À l'occasion des fêtes de fin d'année 2023 c'est un nouvel orgue néerlandais que nous propose Hauptwerk-NL: celui de la Hoflaankerk de Rotterdam. Dans cette grande église de 1842, l'orgue a été construit en 1966 par le facteur Van Vulpen, sous la supervision de Piet van den Kerkhoff dans un buffet conçu par l'architecte Cornelis Elffers. Il s'agit d'un orgue à 3 claviers et pédalier: Hoofdwerk (G.O.), Rugwerk (Positif), Borstwerk (Récit).  L'instrument original comporte 26 jeux qui ont été étendus à 35 dans la banque de sons. Avec ses tonalités brillantes, ses nombreux petits jeux, des anches puissantes et sa longue réverbération, l'orgue convient particulièrement bien à l'exécution de la musique baroque, mais la chaleur de ses fonds convient également parfaitement au répertoire romantique ou contemporain.
La prise de sons a été faite à partir de 3 emplacements: Front très proche des tuyaux, Middle à une distance des tuyaux 3 fois plus grande et Rear nettement plus loin. Trois curseurs permettent de doser la puissance sonore de chacune des voies et un quatrième actionne les volets du coffre où se trouvent les tuyaux du clavier III. Les auteurs de la banque de sons n'appréciant que modérément le tremblant du Borstwerk (surtout en position Front) ils ont ajouté un voyant lumineux cliquable en regard des jeux: s'il est bleu on entend ce tremblant tel qu'il a été enregistré, s'il est jaune c'est un tremblant modifié. Il est également possible de doser les vents, dans une fenêtre dédiée. J'ai pu sans difficulté ouvrir cet orgue dans les 16 Go de mon mac, canaux Front et Middle 16 bits avec toutes les options et je dois dire que ça sonne admirablement.
Cette banque de sons, cryptée et sous licence, exige au minium Hauptwerk 5 (et suivants). Elle peut être obtenue par téléchargement ou, moyennant un supplément, sur un clé USB. Il n'y a pas de version de démo mais une licence provisoire valable 2 semaines peut être demandée à Hauptwerk-NL

- Sorti fin septembre 2024, voici l'orgue de la Hervormde kerk de Hoogbokland dans la province de Hollande Méridionale, qui avait été enregistré il y a deux ans. Construit au départ par Van den Bijlaardt en avril 1900 c'était un instrument de 10 jeux sur un clavier et pédalier attaché. Cet orgue avait été augmenté en 1976 par Jan Hoogenes. En 2002 Henk van Eeken a refait un nouvel orgue de 11 jeux sur 2 claviers et pédalier dans l'ancien buffet en réutilisant une partie des anciens tuyaux.
La banque de sons proposée par Sygsoft est une extension de cet orgue, portée à 21 jeux sur 2 claviers et pédalier, pour en faire un bel instrument néo-baroque. Elle a été enregistrée depuis 3 positions: Front, Middle et Rear (proche des tuyaux, à moyenne distance soit environ 3 fois plus loin et arrière, loin de l'instrument). Trois curseurs en haut de la page d'affichage simplifié des jeux, ou en bas à droite de la page
"Origineel" permettent un dosage de ces trois positions, selon vos goûts. Sur la page "Origineel" vous pouvez également afficher sur le pupitre 18 couvertures de partitions différentes, au moyen la molette de la souris survolant ce pupitre (ou du doigt); petit gadget mis là juste pour le plaisir des yeux. Deux autres onglet pour un affichage basique des jeux (sans grand intérêt) et le réglage des vents. La banque de sons est pour Hauptwerk 5 et suivants. Il n'y a pas de version de démo, mais le prix est très doux.
J'ai eu la privilège de pouvoir la tester en avant première et ce petit orgue de campagne, très typé, m'a séduit. J'ai testé plusieurs configurations pouvant être ouvertes dans les 16 Go de mes macs. Celle qui me convient le mieux, à titre personnel, c'est l'instrument complet avec la position Front en 20 bits et tout le reste en 16 bits. C'est un peu limite, mais en augmentant légèrement la polyphonie ça ne craque pas chez moi et ça sonne bien.

- J'ai également la banque de sons du petit orgue de la Vloedshuur, construit en 1959 et qui se trouve actuellement dans une communauté religieuse. C'est un instrument plus banal de 16 jeux mais assez représentatif de la facture d'orgue hollandaise du 20ème siècle. Cette banque de sons, qui n'est plus disponible, n'existait qu'au format Hauptwerk 1.

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Par Johan van der Waal van Dijk

Il s'agit d'un nouvel éditeur néerlandais qui, poussé par Fred de Jong (société Sygsoft) et en suivant ses conseils, nous offre là un "galop d'essai" avec la banque de sons de l'orgue de Mijdrecht, Pays-Bas. Cet instrument a été construit en 1840 par la société J. Batz & Co (Utrecht) pour l'église réformée de cette cité. Il a ensuite été modifié en 1915, 1961 et 1972; et enfin restauré en 1998-2001 par Van Vulpen. Il comporte actuellement 16 jeux sur 2 claviers et un pédalier, auxquels l'éditeur a ajouté 7 jeux, obtenus par des emprunts, de façon à ce qu'il convienne non seulement à l'exécution de musique romantique (pour laquelle il a été construit) mais également à la musique baroque. Quoique l'éditeur semble s'excuser de n'avoir pu enregistrer l'instrument tel qu'il aurait souhaité le faire (la banque de sons est en 16 bits, alors que la plupart des éditeurs les proposent actuellement en 24 bits), le traitement rigoureux des échantillons et un filtrage qui reste discret en font une banque de sons très agréable à jouer et à entendre, dans une acoustique assez sèche qui conviendra à ceux qui cherchent plus la précision du son que le plaisir de la réverbération. Le tout pour un prix si modeste qu'il serait vraiment inexcusable de s'en priver. Souhaitons bonne chance à cet éditeur et restons à l'affut de ses nouveaux enregistrements: il promet beaucoup. Aux dernières nouvelles Johan van der Wall van Dick s'est associé à Hauptwerk.NL pour le traitement des échantillons et conseils techniques et son site a été supprimé. Cette banque de sons est devenue introuvable.

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Par la société néerlandaise Voxus et pour les tout petits budgets aux oreilles exigeantes, je signale le ravissant petit orgue de Gapinge (à quelques kilomètres au nord-ouest d'Anvers) que j'ai eu récemment l'occasion de tester. C'est une des ces petits bijoux baroques qui font la fierté de Pays-Bas. Construit probablement par Ludovicus de Backer ou un de ses élèves, vers 1760, ce modeste intrument ne comporte que 7 jeux, sur un unique clavier. Deux jeux (prestant 8' et quinte) n'existent que dans l'aigu, à partir du do3 alors que le cornet, assez curieusement, n'est présent que dans le grave. Un pédalier avec tirasse permanente est également proposé dans la banque de sons. C'est peu, mais assez judicieux et bien harmonisé ce qui autorise déjà bien des registrations intéressantes. La très courte réverbération, presque imperceptible, rend cette banque de sons idéale pour l'étude chez soi ou l'utilisation dans une église. La prise de sons et la réalisation sont parfaites et le réalisme très poussé. Vendue moins de 20€ et pouvant être chargée sans encombre dans la version gratuite de Hauptwerk, cette banque de sons (non protégée par une licence) est très séduisante.


- Dernier sorti chez Voxus, mi avril 2019, l'orgue de Nijkerk. Construit en 1754 par le facteur Matthijs van Deventer, dans un  buffet d'Andries van Bolder, cet instrument régulièrement entretenu n'a pas subi de modifications jusqu'en 1812 par Abraham Meere, puis en 1844 par Carl Friedrich August Naber. Il a été restauré en 1953 par l'entreprise Koch, puis en 1988 et après diverses modifications par l'entreprise Gebr. Van Vulpen qui lui a redonné la composition, les timbres et une couleur proches de l'origine:. Avec 12 jeux au GO, 10 au positif et 6 au pédalier (dont un basson 16' ajouté par l'éditeur) cet instrument est typique de la facture néerlandaise de XVIIIè.

Il n'est pas dans mes habitudes de commenter les banques de sons que je nai pu tester personnellement ou qui ne proposent pas au moins une version de démo. Mais la qualité des exemples proposés m'incite à faire une exception et à au moins mentionner ce qui au premier abord semble être une très belle réussite. Le prix est relativement abordable.

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Par la société tchèques Sonus Paradisi dont j'ai longtemps assuré la traduction d'une grande partie du site web en français, avant que l'éditeur n'y renonce car cela était devenu trop lourd à gérér:

- Dans le même style italien que l'orgue de Brescia, mais de la seconde moitié du XVIIIème siècle et avec une prise de son plus récent bénéficiant donc des toutes dernières techniques proposées par Hauptwerk, le petit orgue slovène d'Izola (sur la côte Adriatique, à une encablure de Trieste). C'est un instrument modeste de 7 jeux (dont 3 divisés) sur un seul clavier et pédalier accouplé en permanence. Un jeu d'anches, en façade, est particulièrement savoureux. De plus, il sonne merveilleusement, dans une prise de sons particulièrement réussie et une acoustique très généreuse. Peu exigeant en mémoire et non protégé, il peut sans problème être utilisé sans restrictions avec les versions gratuite ou de base de Hauptwerk. Existe en 3 versions: réverbérante (wet), surround (si vous disposez de l'équipement audio nécessaire) et sèche (dry, pour une utilisation dans un lieu naturellement réverbérant, comme une église). Bref, un orgue pour se faire plaisir (peu coûteux de surcroît).

- L'orgue du monastère de Zlata Koruna, (1699) avec sa réverbération impressionnante. Il s'agit d'un orgue de 20 jeux, sur deux claviers et pédalier, dans le style très caractéristiques des orgues baroques de Bohème; sans jeux d'anche, avec des fonds assez "gambés" et des mixtures fortes. Cette banque de sons étant déjà assez ancienne, l'éditeur est retourné sur les lieux pour la ré-enregistrer et la nouvelle version est enfin sortie. La seconde version de cette banque de sons, qui fait appel à toutes les ressources techniques ajoutées depuis par Hauptwerk (lâchés multiples en particulier) et dont l'enregistrement est très soigné, est tout simplement somptueuse. Les jeux y sont plus précis et plus présents que dans la version précédente et l'acoustique est toujours aussi belle (Zlata Koruna est la plus vaste église de la République Tchèque). Une version gratuite de démonstration se trouve en téléchargement sur le site de Sonus Paradisi (onglet "Free stuff") : 4 jeux du Grand-Orgue, 1 jeu du positif et 1 jeu à la pédale. La qualité du nouvel enregistrement rend cette banque de sons très attractive (au prix de multiples ajustements, la version étendue est en effet utilisable avec la version gratuite de Hauptwerk avec les réglages suivants: 14 bits, toutes les boucles mais un seul lâché pour les 8 - 4 et 2 pieds, une seule boucle mais tous les lâchés pour les mutations et mixtures, les 16 pieds en mono. Bien entendu c'est sans problème et en entier dans la version de base).
La réalisation 2 existe également en version sèche (sans la moindre réverbération, mono et enregistrée au plus près de chaque tuyau) qui convient particulièrement à l'exécution dans un lieu naturellement réverbérant, ou encore à une utilisation par HW 5 avec ajout de réverbération IR.

- Dans le même style mais avec des sonorités beaucoup plus tendres, le petit orgue de l'église de Peruc (1766 par Johann Ignaz Schmidt). C'est un ravissant petit instrument de 12 jeux sur deux claviers et pédalier, peu encombrant en mémoire car en 16 bits (il tient à l'aise dans 2 Go de RAM). Comme pour la précédente, la banque de sons est relativement ancienne mais, faite avec soin, elle tient encore bien la route. Son prix est, par ailleurs, modeste. Il a depuis été enregistré à nouveau et un version plus moderne avait été annoncé, mais n'est jamais sortie. Existait en version Hauptwerk 1 et 2.  Je la recommande donc chaudement à tous ceux qui ont un ordinateur un peu ancien et doté de peu de mémoire. Fonctionne sans problème avec la version gratuite de Hauptwerk. Elle est également compatible GrandOrgue dans version HW1. Actuellement et dans l'attente d'une nouvelle version, cette banque de sons a été retirée du catalogue; ce qui est bien dommage.

- Également retiré du catalogue (et c'est aussi bien dommage) il y avait l'orgue de Doksy-Kruh, un adorable petit instrument dont le constructeur nous est inconnu, qui remonte 1627 avec un jeu très sonore de Regal en façade. et un pédalier de 2 octaves, ce qui était inhabituel à l'époque. Il a été vendu en 1787 à la paroisse de Kruh où il est resté bien entretenu pendant tout le 19è siècle. Après la guerre 1914-18 les habitants de Kruh, majoritairement d'origine allemande, ont été expulsés de chez eux et l'orgue est resté à l'abandon jusqu'en 1995 où il a été soigneusement restauré dans son état origina par Vladimit Slajch grâce aux dons des anciens habitants allemands.
9 jeux sur un clavier + 2 jeux au pédalier (4' et 1'), un tremblant et une tirasse. Il existait une démo de 5 jeux + tremblant, prenant très peu de place et fonctionnant parfaitement dans la version gratuite de Hauptwerk. Elle était compatible GrandOrgue dans version HW1.

Qui sait, en insistant un peu auprès de Sonus Paradisi, ces deux banques de sons pourraient peut-être re-devenir accessibles. Mais l'éditeur semble de plus en plus intéressé par de gros (et même très gros) instruments.

- Arrivé plus récemment dans la collection, l'orgue dit d'Allemagne du Sud. Il s'agit en fait de celui de Notre-Dame de Tyn à Prague, auquel on a ajouté (dans une version étendue) quelques jeux d'anche empruntés à l'orgue du Klosterneuburg, près de Vienne, afin de constituer un instrument représentatif des grandes orgues baroques d'Allemagne du Sud telles qu'en a parfois connues et pratiquées Jean-Sébastien Bach. Cela donne un instrument de 30 jeux, sur deux claviers et pédalier, dont l'enregistrement est soigné, avec attaques et lâchés multiples (au prix d'un réel encombrement en mémoire et donc, avec 4 Go de RAM, l'obligation de renoncer à un certain nombre de boucles et d'utiliser une profondeur de 14 bits seulement). Les timbres sont riches et puissants, la réverbération très longue. Même 8 Go ne suffisent pas pour un chargement intégral de la version "étendue" en 24 bits (en 20 bits ça passe). Il faut en fait un ordinateur équipé de 16 Go pour l'avoir intégralement en 24 bits. Existe en version Hauptwerk 1 (sur demande) et 3.
Une nouvelle version, mieux équilibrée, est venue ensuite. Il ne s'agit pas d'un nouvel enregistrement mais d'un travail en profondeur, en studio, sur les échantillons existants (l'auteur, qui est acousticien, est particulièrement habile dans ce domaine). Pour cette version 2, les lâchés des jeux d'anches empruntés au Klosterneuburg ont été entièrement revus afin que les acoustiques des deux églises puissent se fondre en une seule (ce qui n'était pas vraiment le cas pour la version 1). De nouveaux lâchés ont été artificiellement ajoutés et une ré-harmonisation générale de l'instrument a été faite. Autant la version 1, un peu agressive et pas toujours bien équilibrée, ne me satisfaisait que moyennement autant la version 2 est admirable et sonne magnifiquement. Pour ceux qui possèdent déjà la version 1, cette mise à jour (très peu coûteuse) s'impose absolument. Pour les autres, ce sera l'occasion de découvrir un des instruments les plus prestigieux de la république Tchèque. Les 2 DVD viennent accompagnés d'une version pour Hauptwerk1 (que je n'ai pas encore testée). Il existe une version démo de cette banque de sons (onglet "Free stuff" limitée aux deux octaves médians de l'instrument et cryptée et fait appel au dongle (donc inutilisable dans la version gratuite de Hauptwerk) 4.

- Dans la foulée, Sonus Paradisi nous a également gratifié de la très belle banque de sons de l'orgue de Forcalquier. Plutôt qu'un orgue historique, il faudrait plutôt parler d'une très belle reconstitution d'orgue de style classique français car, de l'instrument original, il ne subsiste plus que 4 jeux (sans doute fortement ré-harmonisés) sur les 37 jeux actuels, répartis sur 3 claviers et pédalier. L'instrument a en effet été très remanié aux XIX et XX siècles, par divers facteurs. Mais il ne faut pas bouder son plaisir. Autant certaines banques de sons peuvent sembler un peu trop parfaites et froides, autant celle-ci offre une présence stupéfiante. L'éditeur s'est, en particulier, appliqué à utiliser toutes les ressources du logiciel Hauptwerk pour modéliser une soufflerie à l'ancienne (3 soufflets cunéiformes non électrifiés et donc actionnés par des souffleurs) dont l'effet (au moins dans l'Édition Avancée de Hauptwerk) est saisissant.  J'ai appris que l'instrument avait été entièrement ré-harmonisé depuis le passage de Sonus-Paradisi. Un de mes amis, qui connaît bien cette banque de sons, a récemment eu le privilège de pouvoir jouer sur l'instrument réel et m'a dit qu'elle lui a paru être très réaliste (le titulaire de l'orgue semble partager cet avis). Trois mises à jour successives sont venues depuis en améliorer certains détails (claviers plus étendus, ajouts des bruits, très discrets, du mécanisme et de la soufflerie et augmentation des possibilités de registrations préparées). J'ajoute que de toutes les banques de sons préparées pour Hauptwerk celle de Forcalquier me paraît être une de celles qui a la plus grande personnalité: il suffit de 2 ou 3 note pour l'identifier sans équivoque. Tout comme pour l'orgue de Prague, cette banque de sons est très exigeante en mémoire et oblige à des sacrifices douloureux pour pouvoir être chargée entièrement dans 4 Go de RAM. Elle se charge de justesse en 24 bits 16 Go (avec la version 4.1.1 de Hauptwerk). C'est une des rares banques de sons de cet éditeur qui n'ait pas de version démo.

- sortie fin 2009, la banque de sons de Rabštejn nad Střelou en république Tchèque. Construit en 1793, il s'agit d'un instrument de taille relativement modeste: 12 jeux, auxquels ont été ajoutés 6 jeux re-créés virtuellement par dérivation des jeux existants, sur 2 claviers et un pédalier, pour une version "étendue". Mais il a un sonorité exceptionnelle, pure et brillante, dans une acoustique très généreuse (le temps de réverbération dépasses les 4 secondes!). La composition originale de sa mixture, basée sur les tierces, ainsi qu'un salicional un peu gambé lui apportent le timbre très typique des orgues de cette région. Cet instrument revient de loin. Peu entretenu et longtemps laissé à l'abandon dans une église désaffectée, avec une soufflerie que l'on ne s'était jamais donné le mal d'électrifier, il est devenu pratiquement injouable. Mais il parle encore et ses tuyaux ont pu être numérisés, avec soin. Le résultat est somptueux, même si vous n'aimez pas les mécaniques très bruyantes (la transmission est non seulement vétuste, mais très longue étant donnée la position des deux buffets du grand-orgue, la console se trouvant au dessus du positif, face au chœur). De toutes les banques de sons que je connais c'est probablement celle qui vous donnera le plus l'impression d'être aux claviers d'un orgue historique tant son réalisme est grand; un réalisme encore accentué par un très faible débruitage puisque les souflets, faute de moteur électrique, ont été activés manuellement, ce qui les rend très discrets. C'est aussi une de celles dont les petits jeux (quintes, tierces et mixtures) sont les plus puissants, plus encore que sur certains instruments espagnols: allez y avec prudence. Bref c'est la comtesse aux pieds nus.
L'éditeur en propose plusieurs versions, sur deux DVD: une version dite "directe", qui privilégie le son propre des tuyaux tout en conservant une réverbération assez présente (c'est celle que je préfère), une version dite "diffuse" plus flatteuse, qui reproduit mieux l'ambiance entendue depuis la nef, une version "surround" à 4 voies (2 canaux avant et 2 canaux arrières) si vous êtes bien équipés, mais l'effet est saisissant et deux versions totalement sèches (pour utilisation dans un lieu naturellement réverbérant, ou avec une réverbération artificielle) dont une répartissant les tuyaux dans l'espace tels qu'ils sont entendus depuis le banc de l'organiste. Cette banque de sons, au prix relativement modeste, est un must. Chargée en 14 bits et avec une seule boucle par tuyau elle peut être utilisée avec la version gratuite de Hauptwerk sans trop perdre de son éclat, mais en 24 bits, un chargement complet exige 8 Go de mémoire. Par contre, en 16 bits elle passe dans la version de base. Il n'existe aucune version de démo de cette banque de sons.

Notez que, pour ceux qui possèdent déjà les banques de sons de Forcalquier et de Rabštejn nad Střelou, l'éditeur Augustine avec l'accord de Jiri Zurek propose gratuitement une compilation de ces deux instruments sous forme d'un énorme orgue baroque de 61 jeux sur 3 claviers et pédalier. L'arrangeur s'est en effet amusé à exploiter à fond les possibilités de Hauptwerk. Il a créée de nouveaux jeux, par dérivation des jeux existants et mis en place tous les accouplements, tirasses et expressions imaginables. Au prix d'une légère perte de puissance sonore et d'une réverbération probablement très corrigée (mais assez réussie), on retrouve reproduits assez fidèlement les timbres des deux orgues: de la belle ouvrage. Bien entendu cela ne fonctionne que si les deux banques de sons originales sont préalablement installées et que si vous disposez d'assez de mémoire vive pour charger simultanément ces deux grosses banques de sons. Sur mon Mac équipé de 16 Go de RAM, cette compilation arrive à se charger en 24 bits mais au prix de quelques limitations (16 bits au pédalier, mono pour le 32 pieds et certains 16 pieds, les graves étant de toute façon peu directifs). Je n'ai pas testé mais je pense que sous Windows, moins exigeant que Mac OS dans l'attribution de la mémoire vive, il devrait pouvoir passer de justesse en 24 bits sur un PC équipé de 16 Go.

Il propose de même, et sous les mêmes conditions, une compilation des orgues de Vélésovo et Ménestérol: 64 jeux sur 3 claviers et pédalier. Le principe est le même mais le résultat est, à mon avis plus neutre et moins convaincant que la compilation Forcalquier - Rabštejn nad Střelou. L'encombrement en mémoire vive est également considérable: c'est à peine si avec 16 Go de RAM j'ai pu charger cette instrument composite en 16 bits. Bref et même si c'est un beau tour de force, je pense que les originaux pris séparément valent mieux que leur copies conjointes; mais il s'agit là d'un avis tout personnel.

- Augustine nous offre également trois belles compilations entièrement gratuites, assembléees à partir de diverses démos de Sonus Paradisi et avec sa bénédiction:

• En utilisant les démos des orgues de Utrecht, Doesburg et Cæn, il a créé une magnifique et très imposante banque de sons nommée "Great Romantic composit". Tenez-vous bien, 68 jeux sur 3 claviers et pédalier, avec toutes les options d'accouplements et tirasses! Les orgues utilisés se prêtaient bien à l'exercice. C'est parfaitement équilibré, l'acoustique est intéressante avec une longue réverbération et les timbres sont bien préservés. Mais cette banque de sons est si grosse qu'avec mes malheureux 16 Go de RAM je ne peux la charger en entier qu'en 16 bits (en travaillant bien la question on devrait pouvoir en charger une partie en 20 bits car il s'en faut de peu; mais il n'est pas certain que la différence vaille le coup).

• Avec les démos de Rotterdam, Velesovo et Menesterol, Augustine a créé la banque de sons nommée "Modern composit", à peine plus modeste: seulement 52 jeux sur 3 claviers et pédalier. Elle vaut également le détour et peut être chargée en entier en 20 bits dans 16 Go de RAM. J'ai choisi 24 bits pour les claviers et 20 bits pour le pédalier: ça passe de justesse dans mes 16 Go!.

• Il existe de même un "Great baroque" que je n'ai pas installé car avec ses 73 jeux sur 4 claviers et pédalier, il dépasse un peu mes possibilités matérielles. Augustine dit qu'il peut être chargé entièrement en 16 bits dans 16 Go mais que lui-même n'ayant pas un ordinateur mieux équipé n'a même pas pu tester cette banque de sons en 24 bits... Cette gigantesque banque de sons est faite à partir des démos de Zwolle, Dom Bédos, Saint-Maximin, Palma, Saint-Michel et Smecno; rien que ça. Les démos sonores sonnent bien.

- Construit en 2007, par le facteur Tomaš Močnik, pour l'église slovène de N.D. d'Adergas puis remonté à
Vélésovo, ce bel instrument a été fait dans le plus pur style des orgues de Thuringe à l'époque de J.S. Bach. Sa facture (mis à part l'électrification de la soufflerie) est en tous points conforme à celle des orgues sur lesquels Bach a joué toute sa vie (du moins des plus gros instruments qu'il a connus); aussi convient-il particulièrement bien à l'exécution des œuvres de ce compositeur et de ses contemporains d'Allemagne du sud. De l'avis des utilisateurs du forum de Hauptwerk, c'est une des meilleures (sinon la meilleure) banque de sons qui existe actuellement pour jouer Bach.
Harmonisé très doux, avec une pression d'air assez basse, l'orgue de Vélésovo comporte 14 jeux au grand-orgue, 14 jeux au positif et 11 jeux au pédalier (39 en tout) ce qui est fait un instrument puissant et très complet . Il a même un jeu de 32 pieds au pédalier, ce que Bach n'a probablement jamais connu de sa vie. Un bourdon et un basson de 16 pieds, ainsi qu'un trompette de 8 pieds, au grand-orgue sont des choses rares en Allemagne du sud, mais appréciables. Il comporte des tremblants à chaque division y compris au pédalier et tous les accouplements et tirasses nécessaires. La réverbération est assez longue, dans une belle acoustique. La banque de sons est proposée en versions "wet" (réverbérante) et surround pour ceux qui disposent de l'équipement nécessaire. Elle existe également en version sèche (vendue séparément).
On trouve également au téléchargement sur le site de Sonus Paradisi une version de démonstration gratuite de cet orgue, pleinement fonctionnelle (wet et surround) mais limitée à 10 jeux: au GO Principal 8', Octava 4', Octava 2', Mixture; au positif Gedackt (bourdon) 8', Salicional 4', Waldfloete 2', Quinte 1 1/3'; au pédalier Subbass 16', Octavbass 8'; tremblants pour les 3 divisions, accouplement Pos-GO. Cela suffit pour disposer d'un très intéressant petit orgue dans le style allemand du sud, très bien réalisé et particulièrement agréable à écouter... mais qui donne bigrement envie d'acquérir la version complète (pas donnée, mais tout de même abordable en comparaison des prix pratiqués par certains autres éditeurs). Une belle initiative de Sonus Paradisi, qu'il faut saluer au passage.

- Toujours chez Sonus Paradisi, nous avions depuis longtemps une ravissante démonstration de 4 jeux du petit orgue tchèque de Smecno (1587). La banque de son, au format Hauptwerk 1, était librement téléchargeable. Peu de chose, mais gratuit et les timbres étaient très beaux.
Depuis la création de cette page, la restauration de l'orgue de Smecno a été poursuivie. Puis un positif de dos néo-baroque, complètement indépendant de l'instrument ancien, a été ajouté en 2009-2010, et sponsorisé par les ventes de l'ancienne banque de sons, par Sonus Paradisi: initiative qui mérite d'être saluée bien bas. La banque de sons ré-enregistrée et entièrement refaite a ensuite été reprise pour tenir compte des nouvelles possibilités de Hauptwerk. L'ancienne démonstration a donc été retirée pour être remplacée par une autre, particulièrement étendue puisqu'elle comporte à présent l'ancien instrument tel que restauré dans sa totalité: 10 jeux sur un clavier et 3 jeux au pédalier (versions réverbérante et surround).  Les timbres de cette nouvelle version, totalement ré-équilibrée sont encore plus beaux que ceux de la version 1: un vrai régal pour la musique de la Renaissance. Cette démo gratuite, pour peu que l'on évite de charger les canaux arrières (rear), inutiles pour qui ne dispose pas d'un équipement surround, est parfaitement utilisable avec la version gratuite de Hauptwerk, ce qui la rend particulièrement intéressante (et donne envie d'acheter la version complète: 2 claviers et pédalier, avec accouplement et tirasse, dans les deux versions: avant et après restauration - intéressante initiative car elle permet des comparaisons très instructives, voire le dialogue entre les deux orgues, sur deux claviers différents).
Cette version payante inclue donc, outre l'ancienne disposition et une version totalement "sèche" pour utilisation dans des lieux naturellement réverbérants, les 6 jeux du positif baroque de dos que l'on peut voir sur cette photo, devant l'ancien grand-orgue de 1587, ainsi qu'un version de l'orgue avant restauration. Le tout est réparti sur 3 claviers, avec tous les accouplements et tirasses qui n'existent pas dans les instruments originaux, mais rendent bien service. Une mise à jour récente a ajouté un savoureux jeu de régale sur le 3ème clavier (il faut bien le chercher, tout en haut à droite de l'écran).  Un grand plaisir pour un prix assez doux.

- De la même façon, Sonus Paradisi avait sorti la banque de sons du magnifique orgue Isnard de Saint-Maximin, en Provence, l'un des très rares orgues français de facture classique qui nous soit parvenu intact. Cette banque de sons, initialement au format Hauptwerk 1 puis portée sur Hauptwerk 2 avait un peu mal vieilli en comparaison de ce que la technique actuelle permet d'obtenir. Sonus Paradisi l'a donc entièrement refaite pour Hauptwerk 3/4, en surround, sur la base d'enregistrements nouveaux, après accord et ré-harmonisation de l'orgue et il faut bien avouer que c'est une réussite, même si elle s'avère être assez éloignée de la première version dite St Maximin deLuxe, plus authentique et très conforme à l'instrument original, mais à l'harmonisation un peu "brute de décoffrage". Cette première version, à ma connaissance, n'a jamais été commercialisée, mais je l'ai découverte installée sur le disque dur d'un ami récemment décédé, à qui elle avait été offerte, je crois, en prime d'un achat particulièrement important.
Il s'agit d'un gros instrument à 4 claviers, comportant de nombreux jeux d'anche qui le rendent impressionnant. L'acoustique de la basilique étant parfaite (malgré au moins 7 secondes de réverbération!), cette banque de sons est un vrai régal pour ceux qui peuvent la charger (voir les besoins en mémoire sur le site de l'auteur) et qui disposent d'une console à 4 claviers... Il faut toutefois signaler que le concepteur de cette banque de sons a estimé devoir ré-harmoniser, sous la conduite d'organistes réputés, un grand nombre de tuyaux à bouche (en particulier les mixtures) qui en avaient grand besoin nous dit-il, afin de nous restituer cet instrument tel qu'on pense qu'il devait sonner à sa création. L'initiative est louable et le résultat parfait, mais elle pourrait choquer certains puristes ou des amateurs inconditionnels de cet instrument.
La présentation de la banque de sons original ayant été trouvée particulièrement confuse, une extension plus facilement utilisable a été proposée et, au passage, quelques jeux dérivés ont été ajoutés. L'instrument complet, en version étendue wet et sans les voies arrières (rear) peut être chargé en 20 bits sur un ordinateur ayant 16 Go de mémoire.

Pour les autres ou tout simplement pour tous ceux qui voudraient au moins pouvoir y goûter, Sonus Paradisi a mis en ligne une très belle banque de sons en démonstration gratuite (à télécharger sous ce lien). Il s'agit en fait de la totalité des jeux du Positif, sur un seul clavier (sans pédalier, mais par un clic droit sur le pédalier à l'écran, votre pédalier peut être reconnu comme accouplé en permanence au clavier). Un beau cadeau qui, de plus, a le bon goût de parfaitement fonctionner avec la version gratuite de Hauptwerk, pour peu qu'on évite de charger les canaux arrières (rear) de la version surround.

- Toujours pour ceux qui ne peuvent où ne souhaitent s'offrir la (très) grosse banque de sons de l'orgue néerlandais de Zwolle (4 claviers!), il en existe sur le site de Sonus Paradisi une somptueuses version de démonstration, limitée à 11 jeux, répartis sur les 4 claviers, mais qu'il est impossible d'ouvrir avec la version gratuite de Hauptwerk, même au prix de grosses restrictions. Cette banque de sons est proposée avec réverbération-surround mais également en version sèche. Un enregistrement sans défaut et une très belle acoustique.
La version complète est vrai régal.... mais c'est du lourd! Cet orgue commandé au grand facteur allemand Arp Schnitger en 1709 a été construit par ses deux fils Frans Caspar et Johann Georg et achevé en 1721. Malheureusement modifié en 1837 par Petrus van Oeckelen il a été restauré dans son état d'origine, après la guerre entre 1953 et 1955, par Dirk Andries Flentrop. En 2007 il a été proposé à Sonus Paradisi de le numériser, afin de pouvoir conserver une témoignage précis de l'instrument, en cas de futures modifications. L'instrument ayant été accordé au tempérament égal en 1837, il n'a pas été possible de le rétablir dans son tempérament original. Mais un jeu de tempéraments anciens est fourni avec la banque de sons.
Cette banque de sons est proposée en 3 versions: surround, wet et dry. Il faut tout de même près de 26 Go de mémoire libre pour en charger la version surround en 24 bits (échantillons compressés). La version wet complète extended (non surround) peut toutefois être chargée sans encombre en 24 bits sur un ordinateur ayant 16 Go de mémoire. Et c'est déjà impressionnant. Une intéressante démo de 11 jeux sur 4 claviers, avec les tremblants enregistrés est également offerte: elle vaut largement la peine d'être essayée.

- J'ai eu récemment l'occasion de tester chez un ami la banque de sons de l'orgue de l'église de la Sainte-Croix à Litomysl. C'est une banque de sons qui a déjà quelques années, mais qui a bien veilli. Cet instrument de l'est de la Bohème, baroque à l'origine (Frantisek Pavel Horakj en 1780), a été entièrement reconstruit en 1902 par Joseph Kobrle (1851 - 1919), puis à nouveau refait à neuf en 2011 par Vladimir Grygar. Autant dire que pratiquement rien ne subsiste des orgues précédents et qu'il s'agit d'un instrument moderne. Avec ses 4 claviers et ses 51 jeux, c'est déjà un monument, puissant, aux timbres très variés, parfaitement servi par une longue réverbération et une splendide acoustique. Avec une grande variété d'accouplements, expression, crescendo, tremblants, il peut attaquer n'importe quel répertoire. On y trouve aussi bien tout l'éventail des jeux baroques, qu'une grande variété de jeux de fond très romantique, ainsi qu'une véritable artillerie d'anches en chamades à faire pâlir d'envie les plus gros instruments espagnols (on y trouve même une trompette impériale de 32 pieds!). Tout cela peut-être au prix d'un certain manque de personnalité, ce qui est souvent la caractéristique des grandes orgues modernes. Mais l'instrument est très beau. La prise de sons est impeccable et cette banque de sons dispose de toutes les fonctions récentes de Hauptwerk (double écran, page d'harmonisation, crescendo programmable, accord fin des jeux "célestes", nombreuses boucles et lâchés, etc.). Cette banque de sons a été retirée du catalogue de Sonus Paradis. Il n'y avait pas de version de démo pour cet instrument.


- J'ai eu l'occasion d'essayer la banque de sons de l'orgue Walcker de la Martinikerk de Doesburg, une des plus grosses banques de sons faites par Sonus Paradisi (en septembre 2013) et c'est somptueux. Cet énorme instrument romantique de 75 jeux, répartis sur 4 claviers + pédalier, a été construit entre 1914 et 1916 pour l'église de la Nieuwe Zuidekerk de Rotterdam par le facteur allemand Oscar Walker puis, après démolition de l'église en 1968, déplacé à son emplacement actuel, en remplacement d'un orgue détruit pendant la guerre. Il offre la plus grande variété de jeux de fonds qu'on puisse imaginer, ce qui permet de nuancer très finement son jeu. Il fait par contre l'impasse quasi totale sur les mutations. Bien que typiquement allememand, cet instrument est également fortement inspiré, pour les jeux d'anche, de la facture de Cavaillé-Coll et ses brillants cornets et mixtures font expressément références à ceux de Silbermann, dont Walcker a même gravé le nom sur un des tuyaux. Il vient accompagné de toute une armada d'accouplements/tirasses, de pas moins de 3 boîtes d'expression et d'un impressionnant rouleau de crescendo, à 64 pas, très bien composé et dont les transitions sont particulièrement subtiles. L'acoustique, avec sa très longue réverbération (jusqu'à 6 secondes), est splendide.
Bien entendu, tout se paye et outre le prix assez élevé de cette banque de sons elle est également particulièrement exigeante en mémoire, surtout en mode surround où ça peut vous occuper jusqu'à 38,3 Mo! Il est toutefois possible de la charger entièrement dans un ordinateur équipé de 16 Go (il vous en restera un solde de 3 Go environ) si vous l'ouvrez en 16 bits et sans les voies arrières. Il vous faudra également demander à Hauptwerk de vous accorder nettement plus de polyphonie que d'ordinaire si vous en voulez pas avoir des notes qui se perdent en route ou entendre des bruits bizarres. Une très belle démo de 20 jeux sur 2 claviers + pédalier permet de se faire une bonne idée de l'instrument. Cette démo gratuite passe en 20 bits dans 16 Go de mémoire. Il ne faudrait pas passer à côté d'un tel cadeau!
Pour les fêtes 2020, Sonus Paradisi a totalement récrit cette banque de sons, pour HW 6, en tenant compte de ses acquis et des possibiltés offertes par les récentes versions de HW. Il a, en particulier, privillégié les canaux proches semi-secs qui, employés seuls mais avec un réverbération par IR, font merveille tout en économisant beaucoup de mémoire (cette version sèche chargée en 24 bits n'occupe que 9,2 Go de RAM). Une petite dose de ces canaux proches a également été joutée auxc canaux arrières, ce qui donne plus de présence à l'instrument. C'est incontestablement meilleur que la version 1. La grosse démo de 20 jeux est toujours proposée, mais récrite en version 2 (non cryptée) et il est posssible aussi d'obtenir gratuitement une version complète de la banque de sons avec une licence provisoire valable 7 jours (cela devient la mode pour les banques  de sons licenciées). Ces deux démos peuvent être obtenues sur demande sur le site de Sonus Paradisi, après un cheminement tortueux que je n'ai pas trouvé évident.

- Tous les amateurs de musique baroque française l'attendaient avec impatience. Sonus Paradisi l'a fait. Voici enfin un des rares instruments du "Grand Siècle" qui nous soit parvenu intact. L'orgue de l'abbaye Saint-Michel-en-Thiérache, construit par Jean Boizard en 1714 dans le nord de la France, a échappé à plusieurs incendies, aux démolitions de la Révolution de 1789 et aux "embellissements" plus ou moins malencontreux du 19ème siècle. Et le voici dans toute sa splendeur, magnifiquement restituée par la très belle banque de sons de cet éditeur tchèque. Il comporte 31 jeux, répartis sur 4 claviers et pédalier (dont un clavier de récit et et un d'écho ne faisant entendre chacun qu'un seul cornet). Une sonorité brillante, probablement plus "Grand Siècle" que celle de Saint-Maximin, dans une acoustique remarquable. Et ce sont tous les fastes de la cour du Roi Soleil qui vous sont offerts. Nous avions déjà d'autres banques de sons d'orgues français du XVIIIème (Saint-maximin, Forcalquier, Haringe), mais c'est pratiquement la seule jusqu'à présent qui puisse nous faire entendre les sonorités si particulières du XVIIème, dans toute leur pureté: remarquable. Cette banque de sons peut être chargée sur un Mac en 16 bits dans 8 Go et en 24 bits dans 16 Go (ce qui exclu donc toute utilisation avec la version de base de Hauptwerk). Attention: Sonus Paradisi a ajouté quelques notes (du Do#5 au Sol5) empruntées à des notes inférieures. Si on s'en tient à l'accord original de l'orgue, installé par défaut, ces notes ajoutées ne sonnent pas à la hauteur jouée mais à celle des emprunts, une quinte plus bas en général. Pour entendre la 5è octave telle qu'on la joue, il faut charger un autre tempérament, par exemple le tempérament "St. Michel-en-Thierache, a=393Hz, meantone" qui est installé en même temps que l'orgue. Cela est dit sur le site de Sonus Paradisi mais ça échappe à bien des gens... et à moi le premier.

Pour en avoir une idée, chacun peut télécharger librement la banque de sons (non surround) que Sonus Paradisi propose en démonstration: 8 jeux du clavier de grand-orgue (dont la voix-humaine et son tremblant); pas de pédalier, mais par un clic droit sur le pédalier à l'écran, votre pédalier peut être reconnu comme accouplé en permanence au clavier) qui vous feront découvrir gratuitement la beauté de cet instrument et de son plein jeu, même sur la version gratuite de Hauptwerk (attention: une version 4 de Hauptwerk est nécessaire, aussi bien pour la banque complète que pour sa démo).

- L'orgue de l'église Saint-Étienne de Caen est l'un des plus beaux instruments construits par Cavaillé-Coll. Sonus Paradisi en avait édité une très belle banque de sons qu'il a récemment retravaillée et qui vient accompagnée d'une exceptionnelle démo gratuite (elle en est à la version 2.66); certainement une des plus grosses banques de sons offertes gratuitement, pour Hauptwerk: 6 jeux du grand-orgue, 3 du positif, 5 du Récit et 3 du pédalier. Ce sont en tout 17 jeux, et des plus beaux, qui sont proposés au téléchargement pour vous constituer un remarquable instrument égalant et même surpassant bien des banques de sons coûteuses. Bien entendu il ne faut pas espérer, même en rusant, imaginer de pouvoir charger cet orgue en totalité avec la version gratuite de Hauptwerk, même en 14 bits et avec des boucles uniques:  cette démo est réservée à ceux qui possèdent déjà une version licenciée du logiciel. Ou alors ils faut en retrancher une bonne partie. Un utilisateur me signale que la version complète de cette banque de sons peut être chargée dans Hauptwerk 4.1 et suivantes en 20 bits, avec 16 Go de mémoire, avec les restrictions suivantes: les canaux arrières (rear) désactivés et les jeux enregistrés sur deux canaux (L - R) chargés en mono.
Un amateur éclairé qui publie sur le forum US de Hauptwerk sous le nom de "Soubasse" propose sur demande de belles extensions de cette démo, régulièrement améliorées et augmentées, mais qui ne sont pas tout à fait gratuites.

On trouve également un autre composite faisant appel aux versions de démo de Caen V 2.5 et de Rotterdam. Il suffit, après les avoir installées de recopier un ODF dans le même répertoire que les autres. Je n'ai pas retrouvé d'où provenait cet ODF mais à tout hasard vous pouvez le télécharger (compressé au format rar) sous ce lien. Vous obtiendrez ceci: un instrument de 52 jeux sur 3 claviers + P qui est parfaitement accepté par Hauptwerk 5.


- Un monument de la facture d'orgue hollandaise, la banque de sons du grand orgue de l'église Saint-Laurent (Laurenskerk) de Rotterdam est sortie en 2013 chez Sonus Paradisi. Construit par Marcussen et fils en 1973 (car après la guerre il ne devait plus rester un seul tyau d'orgue debout, à Rotterdam), cet orgue de 85 jeux sur 4 claviers et pédalier, basé sur un 32 pieds, dans le style néo-baroque et à traction entièrement mécanique (probablement le plus gros instrument au monde à traction mécanique) a été remarquablement enregistré, avec sa très longue réverbération (jusqu'à 6 secondes) et en trois versions: stéréo sèche ou réverbérante et surround, avec deux prises de son séparées pour les tremblants (gauche et droite); ce qui ajoute encore au réalisme. Il est bien évident que seuls les ordinateurs très richement pourvus en mémoire peuvent exploiter cette banque de sons dans toute sa splendeur (jusqu'à 60 Go peuvent être nécessaires en surround et 24 bits). Ce n'est hélas pas le cas de ma configuration, loin de là... et le prix de vente est en conséquence. Sonus Paradisi indique toutefois sur son site comme
cette banque de sons peut être chargée dans Hauptwerk en 16 bits, sur un ordinateur diposant de 16 Go de mémoire, avec les restrictions suivantes: les canaux arrières (rear) désactivés et les jeux enregistrés sur deux canaux (L - R) chargés en mono; il précise même que dans ce cas, une  partie des jeux peut être utilisée en 20 bits.
Cet orgue a la particularité presque unique d'avoir presque tous ses principaux de 16, 8 et 4 pieds formés de plusieurs tuyaux à l'unisson; ce qui leur donne une vie étonnante mais a nécessité des échantillons de 9 à 11 secondes, particulièrement délicats à boucler correctement. Une autre particularité de l'instrument est d'avoir des mixtures composées d'un nombre important et inhabituel de rangs. D'où une richesse sonore inégalée. La cimballe du Bovenwerk contient même une quarte et une sixte. Un ensemble de jeux d'anches en chamade, divisés, et une pédale d'expression apportent à cet orgue des possibilités qui dépassent, de loin, la musique strictement baroque.
Pour nous consoler de la taille gigantesque de cette banque de sons (et de son prix élevé), Sonus Paradisi a le bon goût de nous offrir gratuitement le téléchargement d'une version de démonstration de cet orgue, réduite à 24 jeux; ce qui n'est pas si mal. C'est même je crois la plus grosse démo jamais offerte par un éditeur (encore plus grosse que celle du Cavaillé-Coll de Caen). Et même ainsi il vous faudra un minimum de 16 Go pour la charger au complet en 20 bits. Avec mes 8 petits Go, j'ai dû me résoudre à rester en 16 bits (la qualité des CD du commerce tout de même) et à me passer de la plupart des jeux tremblants. Il faut bien se faire une raison. Mais en respectant les instructions de l'éditeur (Hoofdwerk + Bovenwerk réunis sur le clavier de Grand-orgue et Rugwerk + Borstwerk réunis au positif) je me trouve avec un splendide instrument à la sonorité magnifique et aux vastes possibilités. À conseiller vivement à tous ceux qui peuvent l'installer. Évidemment il n'est pas question de vouloir l'utiliser avec la version gratuite de Hauptwerk 4!

- l'église Saint-Laurent (Laurenskerk) de Rotterdam possède un second instrument dans son transept, de taille plus réduite (quoique tout de même 31 jeux sur 3 claviers et pédalier; ce qui n'est pas rien). Cet orgue a été construit en 1959 par Marcussen et fils (l'ancien ayant totalement disparu dans les bombardements de 1940) dans un buffet renaissance provenant de l'église St Barthélémy de Schoonhoven, qui était assez semblable d'après les peintures que nous avons de l'église avant guerre, mais auquel a été ajouté un positif de dos à l'avant de la tribune, l'octave grave du 16 pieds étant dans un petit local à l'arrière de l'orgue. Cet instrument se caractérise par une régale de 16 pieds, placée horizontalement. Sonus Paradisi nous gratifie depuis novembre 2014 de pas moins de 3 versions de cette banque de sons, vendues séparément ou en groupe: une version sèche, une version réverbérante "wet" directe, sans bruits de mécanisme et sans tremblant au récit (pouvant être chargée en 24 bits dans 12 G o de mémoire) et une version surround regroupant deux prises de sons (proche et diffuse) pouvant être dosées au choix de l'organiste mais qu'il est presque impossible de charger entièrement dans 16 Go de mémoire (en 24 bits elle occupe 30 Go!). Une réalisation très soignée dont l'éditeur nous propose un avant goût avec deux démos (wet et surround) limitées cette fois à 3 jeux du Rugwerk plus un très beau tremblant, ce qui permet juste de se faire une petite idée mais laisse un petit goût de trop peu. Les deux démos, aussi bien la "wet" que la surround peuvent être chargées dans la version gratuite de Hauptwerk et une récente mise à jour autorise à présent une tirasse, et donc l'usage du pédalier.Les versions Surround et Dry sont destinées à Hauptwerk V et sont cryptées. La version Wet stéréo n'est pas cryptée et peut être utilisée aussi bien par Hauptwerk 4 que par Hauptwerk 5
Un amateur éclairé qui publie dans le forum français de Hauptwerk sous le pseudo de Gilles nous a concocté, à partir de cette démo, une extension où le clavier a été divisé et deux jeux ajoutés (dessus de quinte et de tierce); ce qui commence à être intéressant. L'installation de cette extension, un peu rustique, se fait en recopiant ce petit fichier dans votre dossier "Hauptwerk/HauptwerkUserData/CustomOrganDefinitions"
(sans vous tromper de dossier, comme cela m'est arrivé bêtement) puis en allant le chercher sous Hauptwerk, par le menu  Design tools / Load custom organ ... L'orgue peut alors être ouvert normalement.

- sorti en juin 2014 le très intéressant Cavaillé-Coll de Saint-Omer. C'est un des premiers orgues construits par ce facteur, en 1853-1855, sur la base d'un instrument plus ancien dont quelques jeux (ré-harmonisés et ré-accordés un ton plus haut) ont été utilisés; Mais dans la quasi totalité des jeux, dont la totalité de ceux du récit, sont de Cavaillé-Coll. Cela donne un instrument de 45 jeux sur 4 claviers et pédalier (13 au positif, 9 au Grand-Orgue, 9 au clavier de résonnance, 12 au récit et 6 au pédalier), plus une grande variété d'accouplements, tirasses, appels d'anches, tremblant. La banque de sons, très volumineuse, a été enregistrée sur 4 voies (surround) avec 3 lâchés par tuyau. Il va sans dire qu'elle est aussi très exigeante en mémoire. Mais avec ses timbres magnifiques et une belle réverbération de 4 à 5 secondes, elle vaut largement le prix demandé. Cette banque de sons est cryptée et exige l'inscription de sa licence dans le dongle Hauptrwerk
Fidèle à ses habitudes, Sonus-Paradisi nous allèche par une somptueuse démo gratuite. Elle comporte 19 jeux (les 13 du positif, 3 au Grand-Orgue et 3 au récit); dommage qu'il n'y ait pas au moins un jeu de 16 pieds au pédalier): magnifique mais demandant déjà pas mal de mémoire, et une version licenciée de Hauptwerk. Un utilisateur averti de Hauptwerk, qui publie sous le pseudo de Subass32, a mis en ligne, avec l'autorisation de Sonus Paradisi,  une très belle extension de cette démo qui étend largement les possibilités de cette banque de sons, en y ajoutant des jeux dérivés (en particulier au pédalier), des tirasses et une présentation plus facile à exploiter. Cela nous donne une magnifique instrument de 25 jeux, sur 3 claviers et pédalier et qui ne coûte rien.

Mais le site a été fermé. Alors je prends le relai et mets en ligne à mon tour les deux fichiers d'extension, que j'avais pris la précaution d'archiver:
- ici le premier
- ici le second

- En procédant de la même façon, un autre amateur ayant pour pseudo "josq" nous avait concocté une très belle compilation des démos de Saint-Omer, Cæn et Rotterdam, ce qui donne un gros et très intéressant instrument dans le style Cavaillé-Coll, parfaitement gratuit, avec 52 jeux sur 3 claviers et pédalier. Pour cela il vous faudra tout d'abord télécharger sur le site de Sonus Paradisi les 3 démos en question et les installer dans Hauptwerk. Puis télécharger un tout petit fichier dont le lien est malheureusement rompu et qui est devenu introuvable. Son utilisation n'était pas évidente. Il fallait lui ajouter l'extension .rar puis le décompacter avec un utilitaire reconnaissant le format .rar (ils sont légion). On obtient alors un fichier dont le nom est Cavaillé-Coll composite.Organ_Hauptwerk_xml qui devait être recopié tel quel dans votre dossier Hauptwerk/HauptwerkSampleSetsAndComponents/OrganDefinitions. Notez que ce fichier de définition d'orgue est prévu pour fonctionner avec la version 4.1 et que si vous utilisez encore la 4.0 il vous faudra éditer la première ligne du fichier pour modifier le numéro de version. Même si les auteurs de Hauptwerk ne recommandent pas ce type d'opération, des utilisateurs disent dans le forum que ça fonctionne (mais d'autres s'y sont cassé les dents... et y ont laissé des plumes. Moi je n'ai pas essayé). Il n'y avait plus ensuite qu'à ouvrir l'orgue, de la façon habituelle. Petite astuce: un grand nombre de jeux sont enregistrés sur deux voies indépendantes: L et R (gauche et droite). Il est parfaitement inutile de charger ces jeux en sétéréo, puisqu'ils le sont déjà. En les chargeant en mono on économise pas mal de mémoire. Pour charger le tout en 24 bits, avec l'ensemble des attaques, boucles et lâchés il vous faut tout de même un ordinateur équipé d'au moins 18 Go de RAM. Mais le résultat était paraît-il à la hauteur de la promesse; pourquoi s'en priver?
Attention: la dernière version de la démo de Cæn (version 2.5) est nécessaire; avec une version précédente (version 2.0 par exemple) l'orgue refuse de s'installer.

Fin mars 2018, JOSQ a rajouté 6 jeux à cette banque de sons composite, en faisant appel à la démo gratuite de Brasov (ou au moins le fichier 1723). cela vous permettra de passer votre banque de sons "Cavaille-Coll Composite" å 58 registres (une soubasse 32, une anche 10-2/3 une flute 4',  deux Quintes 2 2/3, un cor anglais 16' et un Clairon 4' en plus). Voici le nouveau lien obtenu grâce à l'obligeance de Louison Muller sur le forum français de Hauptwerk.

- il a été question plus haut de l'orgue de la cathédrale d'Utrecht (Domkerk) qui a servi de base à diverses compilations. La banque de sons est d'octobre 2013. Cet instrument, construit par le facteur Bätz dans la première partie du XIXè siècle, puis modifié à diverses reprises, est un orgue romantique typique des Pays-Bas; autrement dit une composition proche de la composition baroque (avec toujours de belles flûtes, très sonores et des principaux puissants) mais également avec des jeux de fonds (magnifiques) dont la sonorité s'apparente un peu (mais de loin) à ceux des orgues françaises de la même époque. Cet instrument est remarquable de clarté, malgé une très ample réverbération (la plus longue réverbération à ce jour de toutes les banques de sons de cet éditeur). Le résultat est absolument impressionnant: un must!. Plusieurs présentations des jeux sont proposées: ensemble des jeux et claviers, jambages gauche et droit et une présentation simplifiée mieux adaptée aux écrans tactiles. L'orgue a été enregistré en surround, pour ceux qui peuvent l'utiliser dans cette configuration et diposent d'assez de mémoire car, même en supprimant tous les canaux arrière, y compris les tremblants (rear) cette banque de sons ne peut être chargée en entier qu'en 16 bits sur un ordinateur dispoant de 16 Go de mémoire. Sonus Paradisi indique toutefois que, pour cette configuration, il est possible d'ouvrir quelques jeux en 20 bits, car il y a de la marge. Une démo gratuite de 12 jeux, sur 3 claviers et pédalier, est disponible sur le site de l'éditeur; c'est déjà en soi un instrument remarquable.

- l'année 2011 a été particulièrement féconde chez Sonus Paradisi puisqu'elle nous a apporté deux très beaux instruments:

L'orgue construit par Bartolomeo Fromentelli en 2007, à la demande du pape Benoît XVI pour l'église St. Domenico de Rieti (près de Rome). Cet orgue a cela de remarquable qu'il a été fait selon les plans, très précis, du fameux traité de facture d'orgue (1766 - 1770) du facteur d'orgues Dom Bedos, considéré comme une bible par tous les constructeurs d'orgues, encore de nos jours. Dom Bedos ayant peu construit et aucun des instruments faits par lui ne nous étant parvenu dans son état original, il s'agit d'un témoignage extrêmement précieux. C'est un gros instrument à 5 claviers et pédalier dont la banque de sons exige un équipement qui n'est pas donné à tout le monde (surtout en mode surround) mais dont l'organiste Frédéric Deschamps a dit: "C'est un orgue fabuleux qu'il faut avoir dans sa collection mais aussi se déplacer pour aller l'entendre et le jouer !"
Comme à son habitude, Sonus Paradisi a mis en ligne une belle démo gratuite: quatre jeux du grand-orgue (1 - 8 - 4 - 2), cinq jeux du positif ( 8- 4 - 2 - 2 2/3 et cromhorne) et la magnifique trompette de bataille en chamade du clavier de résonance. Pas de jeux au pédalier mais par un clic droit sur le pédalier à l'écran, votre pédalier peut être reconnu comme accouplé en permanence au clavier. Cette démo est libre et peut être chargée en entier avec la version gratuite de Hauptwerk 4.1.1 (ce qui n'était pas les cas avec la 4.0) .

L'orgue délicieusement baroque de Krzeszow (ça se prononce Kjechou m'a t-on dit), en Silésie polonaise, construit entre 1732 et 1737 par Michael Engler. Sa composition est caractéristique des orgues de cette partie de l'Europe, avec de nombreux jeux de fond (en particulier des jeux gambés), de riches mutations et des mixtures à base de tierces. les anches du clavier sont très douces mais il possède par contre de nombreux jeux d'anches au pédalier, dont un Posaune de 32 pieds! Il a 3 claviers et un pédalier. Autre particularité de cet instrument: le positif et 4 jeux du pédalier sont transpositeurs afin de pouvoir accompagner les ensembles accordés selon le "ton de chambre" ou "Camer Ton", plus bas que celui de l'orgue; la banque de sons vient donc avec deux séries d'accouplements qu'il ne faut pas confondre, sous peine de cacophonie. La présentation des jeux étant particulièrement confuse et difficile à lire, je vous conseille l'utilisation des extensions télé-chargeables sur cette page (en particulier la version Bodoni 72 bold, qui est très lisible). Une autre présentation très lisible se trouve sur le site d'Almorse.
Comme toujours, cet orgue vient accompagné d'une banque de sons libre, en démo, qui est utilisable avec la version gratuite de Hauptwerk (mais en 14 bits et avec des attaques uniques): quatre jeux au grand-orgue (1 - 8 - 4 et cimbel) - quatre jeux au récit (8 - 8 quinte et 2), quatre au positif (8 - 8 2 - 1) et trois jeux au pédalier (1 - 8  et trompette 8'). La transposition au "Camer Ton" est également possible. Cela constitue déjà un bel instrument. et la prise de sons est remarquable.

La petite ville de Montpon-Ménestérol (Dordogne) est un peu la capitales des orgues depuis que Francis Chapelet (1934), fils de Roger Chapelet, organiste international, y a rassemblé une collection de six orgues. Mais c'est l'orgue de la belle église romane de Saint-Pierre-aux-Liens (XIIè siècle) qui est le plus connu. Construit en 1980-82 par Gerhard Grenzing, à l'initiative de Francis Chapelet, il réutilise le buffet de l'orgue construit à Colmar, en 1842, par Valentin Rinckenbac pour le Temple Saint-Mathieu, qui tombait en ruines. Le reste est neuf, dans le style allemand du nord sur le modèle des orgues de Schnitger tels qu'on peut en trouver par exemple à Grasberg, Pellworm, Noordbroek ou Uithuizen. Il comporte 23 jeux, répartis sur deux claviers et un pédalier. C'est cet instrument, très bien équilibré, aux sonorités pleines mais sans agressivité, qui a été superbement numérisé par Sonus Paradisi, sous la direction de l'organiste Frédéric Deschamps. Sonus Paradisi en propose une belle banque de sons, à un prix défiant toute concurrence. Elle est livrée sur 3 DVDs ou en téléchargement, dans trois versions: une version mixte (réverbérante et surround,, pour ceux qui disposent de cet équipement), une version semi-sèche enregistrée depuis le banc de l'organiste, qui convient bien à une exécution chez soi et une version pratiquement sèche pour l'utilisation dans des églises ou des lieux naturellement réverbérants.
Pour peu que l'on ne charge pas les canaux surround arrières (rear) et que l'on renonce à quelques boucles ou lâchés, cette banque de sons peut sans difficulté être ouverte en 16 bits par la version gratuite de Hauptwerk; ce qui vu son prix la rend particulièrement attractive, en particulier pour les inconditionnels de Bach et de la musique allemande.
Arrivée récemment et sans fanfare, il existe une version de démo de cette banque de sons, Elle comporte la totalité des jeux mais sur seulement 4 canaux (au lieu de 6 dans la version commerciale). Cette démo se trouve sous l'onglet Free Stuff du site de Sonus Paradisi.


C'est également en 2011 qu'ont été présentées deux banques de sons d'orgues espagnols, que je viens seulement d'avoir l'occasion de  tester:

- en avril 2011, l'orgue de Santanyi (Majorque), un instrument de 40 jeux divisés, construit en 1762 par Jordi Bosch et restauré par Grenzing. C'est un orgue assez déroutant, je dois dire, pour qui n'est pas un peu familier avec les instruments ibériques. Il a certes deux claviers (de 49 notes dans la version Hauptwerk) et un petit pédalier mais ce sont des claviers séparés (main gauche - main droite) et le fait que les noms de jeux soient affichés en catalan ne simplifie pas les choses. Le mieux est encore de s'en remettre à leur traduction et aux commentaires proposés sur le site de Sonus Paradisi. Il est également très intéressant de consulter ce fichier, qui est ma traduction d'un article du musicologue Stuart Frankel, également pointé dans le site de Sonus Paradisi. Le pédalier est un petit truc à 10 boutons, dont deux affectés au Teratremol - tremblement de terre (qui doit être pratiquement injouable dans la réalité, sans un entrainement spécifique). Le reste est une seule octave diatonique (sans # ni b). Ce pédalier a été, de plus, transposé d'une octave pour Hauptwerk, de telle sorte que là où on s'attend à trouver un do2 on entend un do1. Bref, faut s'accrocher et se le réserver pour un répertoire très ciblé. J'ai toutefois été agréablement surpris de voir combien la musique baroque française, non seulement pouvair parfaitement s'accommoder des jeux de Santanyi mais s'y trouver mise en pleine lumière de façon surprenante.
Reste que les jeux sont magnifiques et typiquement espagnols: des flûtes douces et lumineuses, des mixtures (plé) qui "arrachent" et une véritable artillerie de jeux d'anches énergiques (la plupart en chamade) à faire trembler les murs. La réverbération est ample et l'acoustique très belle. Bref, un petit saut dans l'inconnu qui vaut largement l'effort d'adaptation qu'il exige: pour moi une merveilleuse découverte. Il n'existe pas de version de démo de cette banque de sons.

- en septembre 2011, ce fut le tour de l'orgue du couvent de la Mare de Déu del Socors, (Sant Agusti), à Palma de Majorque. Il a été construit en 1702 par les frères Caimari et très respectueusement restauré par Gerhard Grenzig en 1969-70. C'est un instrument à 3 claviers de 49 notes et un petit pédalier de deux jeux, aussi insignifiant que celui de Santanyi, accouplé au grand-orgue en permanence. Pour ne pas trop perturber les utilisateurs, Sonus Paradisi en propose deux versions:

La prise de sons est à mi chemin entre le sec et le réverbérant; ce qui permet un phrasé très précis tout en conservant une acoustique plaisante (mais beaucoup moins riche que celle de Santanyi). Les timbres de ces deux instruments ont proches, ceux de l'orgue de Palma étant peu plus variés et peut-être plus voisins de ceux des orgues du début du XVIIIè siècle français, quoique avec un équilibrage tout à fait différent. Les jeux d'anches, qui vont du 8' au 2' sont superbes et les mutations nombreuses et assez "pyramidales" comme dans les instruments italiens. L'orgue de Palma sait se faire doux et tendre mais il excelle dans le grand spectacle. Sonus Paradisi propose une petite version de démo de cette banque de sons: un seul clavier coupé (6 jeux à chaque mains), qui sonne bien et est intéressante.

Sorti en septembre 2014, toujours par Sonus Paradisi, l'imposant instrument de l'église noire de Brasov, au chœur de la Transylvanie (actuellement roumaine), construit en 1839 par le facteur berlinois Carl August Buchholz. C'est un orgue de transition, plus vraiment baroque mais pas encore tout à fait romantique. Il ne comporte pas moins de 63 jeux, répartis sur 4 claviers et pédalier! L'enregistrement a été fait en mode surround ce qui lui fait occuper une place en mémoire de 34,7 Go pour un chargement complet en 24 bits (battant sur le fil le record de poids de l'orgue d'Apeldoom); heureusement, la version stéréo conventionnelle peut être entièrement chargée dans 12,6 Go en 24 bits, ce qui est déjà assez conséquent. Une ample réverbération d'environ 5 secondes vient napper le tout. Une belle démo de 18 jeux, avec toutes les possibilités de surround, est proposée au téléchargement. Cette démo est également répartie sur 4 claviers et pédalier mais pour les petites consoles l'éditeur propose d'utiliser l'Oberverk comme clavier principal et de regrouper les 3 autres claviers (unterwerk, Hauptmanual et Rohrwerk) sur un seul: une démo gratuite qui, à elle seule, constitue un bien bel instrument et déjà complet dans sa composition (il a même un 32 pieds)


l'année 2015 a été moins féconde que les précédentes, chez Sonus Paradisi, mais nous a tout de même apporté une perle: le splendide Silbermann de la Petrikirche de Freiberg. Moins connu que celui de la cathédrale, cet orgue parfaitement entretenu et soigneusement restauré est un exemple parfait du génie de Silbermann dans la dernière partie de son existence et de ses couleurs sonores si caractéristiques. Miraculeusement épargné, avant son montage, lors de l'incendie qui a ravagé les ateliers de Silbermann, il a été (en petite partie) offert par lui à la Petrikirche, en remerciement du vœu qu'il avait fait alors. L'orgue comporte 32 jeux, sur deux claviers + pédalier, y compris de somptueux jeux d'anches et même un voix humaine au positif, ce qui n'est pas si fréquent pour les instruments d'Allemagne du sud ainsi que deux types de tremblants. On peut être un peu gêné par la sobriété des jeux du pédalier (qui comporte tout de même un jeu de 32 pieds) mais une tirasse du grand-orgue apporte un certain confort dans ce domaine. Rien n'empêche d'ailleurs l'utilisation des petites palettes de Hauptwerk pour ajouter virtuellement à cet orgue d'autres types de tirasses ou accouplements.
La prise de sons est parfaite, assez subtilement débruitée, ce qui conserve un bruit de soufflerie très présent qui pourra en gêner certains; mais là encore le réglage des bruits , proposé en standard par Sonus Paradisi, est de nature à contenter tout le monde. La banque de sons initiale (version 2) proposait deux variantes: une version réverbérante, au choix "diffuse" avec une ample réverbération, ou "direct" enregistrée assez près des tuyaux; les deux en mode surround (mais rien n'empêche de désactiver les voies arrières). Il y a également une version sèche, qui peut être utile. Une mise à jour en version 2.5 ajoute la possibilité de charger les deux voies (diffuse et direct), avec un dosage des deux au moyen de curseurs. Cette technique lourde en mémoire, mais de plus en plus souvent proposée (par exemple pour Saint-Eucaire chez MDA ou les deux dernières banques de sons de Sygsoft) permet à l'auditeur de se déplacer virtuellement dans l'église, selon ses  goûts et les œuvres jouées. Cette version 2.5 revoit également le calcul des tremblants (qui ne sont pas enregistrés, mais re-créés par Hauptwerk) et propose une présentation simplifiée de la console, pour une meilleure lisibilité.

Une démo, pas facile à trouver, se trouve sur le site de l'éditeur.
Sonus Paradisi, l'éditeur pour Hauptwerk certainement le plus piraté, a fini par se résoudre à adopter un certain niveau de protection de ses banques de sons. Celle-ci est donc entièrement cryptée, ce qui n'en autorise l'usage qu'avec une version récente de Hauptwerk (4.2.1 au minimum) accompagnée de son dongle, la version Avancée étant fortement conseillée, voire nécessaire. Alors: Zöblitz ou Freiberg? entre les deux mon cœur balance, mais pas mon porte-monnaie... Les deux sont beaux. Freiberg étant peut-être un peu plus présent que Zöblitz et, surtout, offrant une plus grande variété de jeux et donc, par conséquent, nettement plus de possibilités.


Pour les très, très gourmands, Sonus Paradisi propose depuis le début du mois d'octobre 2015 la plus grosse banque de sons - et de loin - jamais réalisée pour Hauptwerk: le "Sonnenorgel" de Goerlitz. Ce gigantesque instrument est une tentative moderne de reconstitution d'un instrument de1703 de Eugenio Casparini, confiée à la société suisse Mathis Orgelbau. L'instrument orginal, de 57 jeux, était déjà énorme, au point que J.S. Bach avait dit de lui qu'il fallait une force de cheval pour pouvoir en jouer; et on en a encore ajouté pour qu'il puisse convenir au répertoire le plus étendu. L'orgue a actuellement 87 jeux! répartis sur 4 claviers plus pédalier. Mais ce n'est pas tout. Sonus Paradisi l'a enregistré non pas sur 2 canaux stéréo, ni même sur 4 canaux surround, mais sur 6 canaux! avec une table de mixage dans un onglet dédié à cela. Vous imaginez la chose? Entièrement chargé en 24 bits, il va vous bouffer pas moins de 85 Go de mémoire...
Il est heureusement proposé en plusieurs versions: la totale de 87 jeux, une moyenne de 58 jeux (seulement)  sur 3 claviers, une petite de 31 jeux, sur claviers également. Une démo gratuite de 10 jeux sur 2 claviers est également disponible, qui est également enregistrée avec les 6 canaux. Cette démo tient à l'aise dans 16 Go de mémoire, chargée en entier avec ses 6 canaux et en 24 bits. Très propre mais un peu décevante, à mon avis, quant au choix des jeux proposés, qui ne reflètent pas la brillance de l'instrument, cette démo est tout de même intéressante par son mécanisme de balance entre les différents canaux. Les deux plus grosses versions sont cryptées et exigent l'installation d'une licence dans le dongle de Hauptwerk, les deux autres non. Les prix sont élevés mais bien étagés selon les versions. À chacun de voir selon sa gourmandise, ses besoins et ses moyens. Les démos enregistrées sont magnifiques, je dois dire.


Toujours infatigable, Sonus Paradisi a sorti à temps pour Noël 2015 la banque de sons de l'orgue de Dingelstaedt. Construit en 1932/3 par Anton Feith et récemment restauré par Karl Brode, ce gros instrument romantique allemand de 45 jeux sur 3 claviers + P. Elle arrive accompagnée d'une foule d'accouplements, tirasses, expressions, crescendo etc. qui lui apportent d'immenses possibilités. Elle est enregistré en surround sur 6 canaux. C'est un peu le pendant (en beaucoup plus cher) de l'orgue de Komárom proposé quelques jours plus tôt par Augustine.

La grosse démo gratuite qui est proposée avec (pas facile à charger sans un logiciel spécialisé, par exemple iGetter pour mac, est à elle seule une banque de sons impressionnante à côté de laquelle il serait impardonable de passer sans y jeter au moins un coup d'œil. Elle a tout de même besoin d'un ordi avec 16 Go pour un chargement complet 24 bits surround:
- Clavier I: prinzipal 8, flautamajor 8, octav 4, octav 2
- Clavier II: quintatön 8, clarinette 8
- Clavier III: flöten cornett 8, lieblich gedeckt 8, aeoline 8, vox coelestis 8, konzertflöte 4, nachthorn 2
- Pédalier: subbass 16
7 registration préparées (très bien faites, allant du pp au fff), tremolo, un grand nombre d'accouplements et tirasses. Comme sa grande soeur elle est également en surround à 6 canaux. Cette démo, contrairement à la banque de sons commerciale, n'est pas cryptée.
Et ça sonne du tonnerre de Zeus!

• Sonus Paradisi vient de sortir, ce 6 juin, la banque de sons de Rozay-en-Brie, dont de bien belles  démos se trouvaient sur Contrebombarde depuis quelques jours. On ignore qui a construit cet instrument, probablement au dernier quart du XVIIè siècle (peut-être L. A. Cliquot) mais on est à peu près certain que les trois frères Couperin, qui habitaient à proximité, en ont joué; d'où le nom "Orgue des Couperins" qu'on donne généralement à cet instrument. Restauré en 1723 par François Deslandes, puis après sa mort probablement par Louis-Alexandre Cliquot, l'orgue a été remis en état dans les années 30 par Gabriel d'Alençon, puis en 1996 et avec un grand respect par Yves Cabourdin sous la direction de Michel Chapuis. L'orgue est classé Monument Historique depuis 1957. De style français, il comporte 26 jeux (dont 3 coupés en basse et dessus) sur 3 claviers de 48 notes (60 dans la version Hauptwerk) et un pédalier de 30 notes (le clavier III de récit n'ayant qu'un seul jeu de cornet), plus divers accessoires: deux types de tremblants, vielle, rossignol.... Double affichage, vertical ou horizontal au choix et affichage simplifié. Les démos disponibles (qui augmentent chaque jour) laissent entendre un plein jeu d'une grande clarté, un magnifique principal de 8, seul avec tremblant ainsi que des jeux d'anche de toute beauté - le cromorne tout seul avec le tremblant est une révélation - le tout dans un tempérament mésotonique savoureux qui se prête parfaitement à la musique de la Renaissance. Cette banque de sons non cryptée est proposée en surround sur 6 voies (au prix d'un encombrement assez important de la mémoire vive) avec une table de mixage pour doser les différents plans sonores, mais rien n'oblige de la charger ainsi, surtout si on ne dispose pas de l'équipement correspondant. À peu près contemporaine de Saint-Michel-en-Thiérache, la comparaison entre les deux instruments est intéressante. Cette banque de sons n'est pas donnée non plus, mais il y a pire.

J'ai enfin pu l'essayer. Contrairement à ce que je pensais c’est finalement assez différent, comme banque de sons, de St-Michel-en-Thiérache. L’équilibre des jeux n’est pas du tout le même; il est plus contrasté, avec des jeux très puissants au pédalier faisant oublier l’absence de 16 pieds, un cromorne d'une grande tendresse et un cornet au clavier III à décorner les bœufs. Le tremblant doux est à damner un ange. La prise de sons est remarquable. La technique a fait bien des progrès depuis Saint-Michel.
On arrive, de justesse, à charger la totalité des voies « Front » (direct et diffuse) en 16 bits dans 16 Go de RAM. N’essayez pas d’aller au delà, si vous n’avez pas plus de mémoire.
Mais même avec cette configuration, la superposition des voies direct et diffuse (réglable au moyen de curseurs) apporte beaucoup de présence et permet vite de faire oublier qu’on est en 16 bits.
Sonus Paradisi a également mis sur son site (onglet "free stuff" comme toujours) une version de démonstration, limitée à 3 jeux du  G.O. ( 8 - 4 - 2), les deux tremblants, la vielle et le rossignol. Elle est surtout destinée à tester les fonctions surround à 6 voies et leur intéressant système de balance. Cette démo a également le grand mérite de mettre en valeur le tremblant doux, entièrement numérisé (le tremblant fort est re-calculé par Hauptwerk). Une comparaison
, pour les mêmes jeux et le tremblant doux, avec la banque de sons plus ancienne de Saint-Michel-en-Thiérache - un instrument très similaire mais qui a été numérisé sans ses tremblants - montre la grande supériorité de cette technique. En se servant judicieusement des petites palettes d'accouplement de Hauptwerk on arrive à ajouter des tirasses et des accouplements aux octaves inférieures et supérieures; ce qui permet l'usage du pédalier et une utilisation plus large de cette mini banque de sons.


Après quelques indiscrétions sur le forum US de Hauptwerk et de très belles démos sur le site de Contrebombarde, Sonus Paradisi nous propose un des plus fameux instruments baroques des Pays-Bas, l'orgue de la Walburgkerk de Zutphen. Construit en 1639 par Henrick Bader, puis restauré et déplacé par Johannes Wilhelmus Timpe en 1813, cet orgue a ensuite subi diverses modifications (dont le remplacement de certains tuyaux en 1824) avant d'être scrupleusement reconstruit, selon les plans de 1639, par le facteur Reil, en 1996. Actuellement l'essentiel du Grand-Orgue et du Positif est constitué des tuyaux originaux de Bader et presque tout le Récit provient de Timpe. Sur les 5 soufflets cunéïformes, 4 sont d'origine. Cet orgue a 38 jeux (10 à chaque clavier et 8 au pédalier), trois tremblants par clavier et un tremblant général, 2 accouplements et 3 tirasses. Il est au diapason 443 et a son propre tempérament. Le temps de réverbération de l'église est d'au moins 8 secondes.
La banque de sons, dont seule la version surround est cryptée, exige une version au moins 4.2 de Hauptwerk. Elle est proposée dans deux versions pouvant être acquises séparément: une version demi-sèche (moist) enregistrée à peu de distance du buffet mais qui laisse entendre un peu de la réverbération naturelle du lieu et une version surround à 6 canaux avec autant de curseurs pour le dosage de chacun d'entre eux. La version surround est réservée à ceux qui ont les moyens de la charger (elle ne passe pas en entier dans 16 Go de RAM et en exige plus de 60 en 24 bits!). La version semi-dry est un peu moins gourmande mais ne pourra toutefois être ouverte qu'en 16 bits avec 16 Go de RAM. Il lui en faut plus de 21 pour passer en 24 bits. Autant dire que cet orgue n'est pas donné à tout le monde. La version surround de cette banque de sons est cryptée et exige l'inscription de sa licence dans le dongle Hauptrwerk, la semi-dry n'est pas cryptée. Une petite démo de 4 jeux du positif est proposée, comme toujours sous l'onglet Free stuff. Son intérêt est essentiellement de montrer les possibilités de paramétrage du surround à 6 voies et la qualité du tremblant. Mais également de faire un peu saliver devant une acoustique somptueuse et de bien beaux timbres. Cette démo est beaucoup trop grosse pour être acceptée par la version gratuite de Hauptwerk, même en supprimant les voies arrières.


C'est un petit bijou que nous présente cet automne Sonus Paradisi: l'orgue de la basilique Saint-Denis et Saint-Valentin de Kiedrich (Rhénanie - Allemagne). Cet instrument serait, avec ceux de Rysum, Sion et Ostönnen, un des plus anciens orgues encore jouables au monde. Modifié plusieurs fois au cours des siècles, il est le plus vieil instrument de l’Hesse et est souvent décrit comme étant le plus vieil instrument d'Allemagne. Mais tout n'est pas d'époque. Les jeux les plus anciens remonteraient à environ 1500. Il s'agissait probablement d'un instrument à un seul clavier. Un positif a été ajouté en 1652-53 par  Johann Wendelin Kirchner, lors d'une restauration; puis un pédalier indépendant en 1722. Vers l'an 1800, l'orgue est muet. Il est jugé irréparable, mais, faute de moyens financiers, il ne sera pas remplacé par un nouvel instrument. Re-découvert par Sir John Sutton en 1857, ce mécène décide de le faire restaurer par le facteur belge Louis-Benoît Hooguy (entre 1858 et 1860). La dernière restauration, par la firme suisse Kuhn a été menée entre 1985 et 1987 selon l'orgue de Sir John Sutton, toute interprétation d'un état plus ancien paraissant trop hypothétique.

Sonus Paradisi nous en livre une version particulièrement soignée, enregistrée en mode surround sur 6 canaux, ce qui au passage ne rend pas la banque de sons de ce petit instrument accessible à toutes les configurations d'ordinateur. Pour un chargement complet, comptez 10,5 Go en 16 bits, 16,9 Go en 20 bits et 19,1 Go en 24 bits. Il est possible de l'utiliser avec 16Go de RAM, par exemple avec tous les jeux avant (direct) en 20 bits et le reste en 16 bits. Il n'a que 6 jeux au positif (clavier I), 8 au grand-orgue (clavier II) et 7 au pédalier, allant du bourdon de 16' à la super-octave 1' dans une disposition assez surprenante (voire dérangeante pour certains). Les tuyaux du positif et du pédalier sont effet placés à l'arrière, dans la tour, ce qui leur donne un aspect lointain et une grande différence de puissance avec ceux du clavier principal. Cela oblige à des registrations qui ne sont pas vraiment celles que l'on utilise généralement pour les instruments baroques, avec positif de dos ou en hauteur. Le beau tremblant doux, qui affecte tout l'instrument, a été intégralement enregistré. Double affichage pour les jambages droite et gauche et affichage simplfié pour les petits écrans. Accouplement I/II. Au besoin les palettes de Hauptwerk permettent d'ajouter les tirasses, qui n'existent pas sur l'instrument original.

Une petite version de démo est proposée. Elle ne comporte que 2 jeux (principal 8 et flûte 4'), mais sur 6canaux et avec leur tremblant; c'est peu mais ça donne une idée de la qualité de la réalisation et permet de jouer avec les curseurs de position. Cette démo a été prévue pour pouvoir être utillisée entièrement dans la version gratuite de Hauptwerk. Les enregistrements mis en ligne sur le site de Sonus Paradisi sont magnifiques et permettent d'apprécier les effets apportés par différents types de réglages du positionnement des canaux. La banque de sons n'est pas cryptée.

Une très belle banque de sons mais qui sort nettement des sentiers battus. L'orgue de Kiedrich, avec son tempérament ancien, ses petites mutations et mixtures perçantes ainsi que la puissance de son plein-jeu ne conviendra pas à tout le monde, mais certains auront le coup de foudre. À réserver aux connaisseurs, que la franchise un peu directe de la Renaissance n'effraie pas. On pense aux portaits de ces gens de cour du XVIè siècle, couverts d'or et de perles mais ayant la dague ou le poison aussi faciles que le sourire charmeur.

Mi-septembre 2017 c'est un orgue hollandais très romantique que nous propose Sonus Paradisi: celui de l'église Sainte Gertrude à Berg-op-Zoom, une ville se trouvant sur la frontière, à une vingtaine de kilomètres au nord d'Anvers. Cet orgue, construit en 1864 dans l'église Sainte Marie par les facteurs allemands Rudolf et Richard Ibach était à l'origine un gros instrument de 41 jeux sur 3 claviers + pédalier. Il a été profondément transformé en 1915 en un petit orgue à traction pneumatique, de 25 jeux sur 2 claviers où seul le pédalier avait conservé les tuyaux originaux. En 1988, il a été décidé de transférer cet orgue dans l'église Sainte-Gertrude où il s'est vite avéré trop petit. La mécanique étant, de plus, en très mauvais état, on a estimé préférable de reconstituer l'instrument dans sa disposition originale. Ce travail a été mené par le facteur Verschueren et le nouvel orgue a été inauguré en 2011. Il comporte actuellement 42 jeux sur 3 claviers + pédalier, dans une disposition qui est pratiquement celle d'Ibach, un peu modernisée. Il n'y a pas de tremblant

La banque de sons est proposée en 3 versions: semi-sèche, wet-distante et surround. Les versions semi-sèches et surround sont également proposées en démo, dans une composition plus limitée. La version wet -distante est librement téléchargeable, en entier et sans aucune restriction. Vous l'achetez si elle vous convient. Tout comme la version semi-sèche, elle peut être ouverte en 16 bits dans 8 Go de mémoire et en 24 bits si vous disposez de 16 Go. La versions surround, par contre exige plus de 16 Go, même en 16 bits. Une version Hauptwerk d'au moins 4.2 est nécessaire; toutefois j'ai vérigfié qu il est posssible de charger la version wet-distante dansHauptwerk 4.0 au prix de quelques manipulations (décompactage et installation manuelle du package 2083 et modifications de l'ODF: pour amateurs éclairés seulement). Le temps de réverbération (environ 7 secondes) est particulièrement long (d'où cette version semi-sèche qui conviendra mieux à certains). La réalisation, comme toujours chez Sonus Paradisi, est sans défaut.

La version wet-distante, pour ainsi dire gratuite, a immédiatement subi un feu roulant de critiques sur le forum US de Hauptwerk. Certains utilisateurs particulièrement pointilleux lui reprochent des attaques de notes un peu floues et un mauvais équilibre des jeux, due à des résonnances architecturales. Sonus Paradisi s'est pourtant bien expliqué, sur son site, des raisons qui l'ont conduit à proposer (brader) cette version. Estimant que l'acoustique particulièrement riche et complexe de l'église se prétait à un enregistrement en 3 voies stéréo (proche, arrière et d'ambiance) Sonus Paradis a donc fait son enregistrement avec 3 paires de micros; ce qui devient un standard pour les banques de sons récentes. La prise de son d'ambiance a ensuite servi d'outil de travail et a été mixée à la voie arrière, dans la verion surround. Mais l'éditeur a pensé que cette prise de son d'ambiance utilisée seule pouvait intéresser certains organistes, en particulier pour des improvisations, et servir également de support publicitaire, malgré ses (petites) faiblesses. D'où sa diffusion, dans des conditions tout à fait exceptionnelles: il faut parfois savoir ne pas bouder son plaisir et accepter les cadeaux sans s'en plaindre. Sinon, rien n'empêche d'acheter les autres versions, dont les démos prouvent qu'elles sont irréprochables.

Dans un tout autre registre, Sonus Paradisi nous annonce en ce début novembre 2017 la sortie de l'orgue d'Albertus Antoni Hinsz à Midwolda, province de Groningue, Pays-Bas. Construit en 1772 c'est, avec ses 33 jeux, le plus gros instrument et un des derniers construits aus Pays-Bas par ce facteur, associé puis successeur de Frans Gaspar Schnitger (de la célèbre lignée de facteurs d'orgue Schnitger), surpassant en taille celui de Leens de 1733 (27 jeux) qui avait fait l'objet d'une banque de sons de Sygsoft il y a déjà quelques années. Plusieurs fois restauré, il a tout de même pu conserver au moins 95% de ses tuyaux d'origine. Quelques démos publiées sur contrebombarde donnent une idée de la splendeur de cet orgue.

La comparaison entre ces deux instruments s'impose. Il me faudra bien sûr attendre d'avoir la banque de sons de Sonus Paradisi pour avoir un jugement objectif, mais dès à présent les démos publiées et la version de démonstration librement téléchargeable permettent de se faire un début d'opinion. Les deux sont magnifiques et, manifestement, très proches dans leurs sonorités. La banque de sons de Sygsoft est un peu désuète dans sa présentation et n'est proposée qu'en stéréo. Celle de Sonus Paradisi offre tout le pannel des écrans auxquels nous commençons à être habitués et après avoit été enregistrée par 6 micros, elle est présenté en surround à 4 voies, avec des curseurs pemettant le dosage avant/arrière. L'encombrement en mémoire est donc totalement différent, au point que celle de Midwolda ne peut être chargée entièrement en surround 16 bits, sur un ordinateur équipé de 16 Go de RAM, qu'en renonçant aux lâchés multiples de la voie avant. Toute cette démesure se paye et cela en fera réfléchir plus d'un. Celle de Leens est à l'aise partout. La différence de prix varie aussi pratiquement du simple au double (même en tenant compte que, pour Midwolda, il s'agit d'un prix de lancement). Les deux banques de sons sont cryptées; celle de Leens est, en plus, sous licence.

Pour nous faire saliver un peu, Sonus Paradisi nous propose une petite version de démo gratuite, surround et non cryptée, de 6 jeux sur 2 claviers (mais avec un tirasse permettant l'utilisation du pédalier). J'avoue que la comparaison des jeux de même nom, entre cette démo et la banque de sons de Leens, ne me permet pas encore de déceler une différence bien nette entre elles. Elle se télécharge sous ce lien et si vous l'ouvrez en 24 bits elle vous occupera tout de même 6,5 Go de RAM!

Les banques de sons arrivent en rafales chez Sonus Paradisi. Un mois après celle de Midwolda c'est le tour de l'orgue de l'église St. Nicolas d'Altenbruch une petite cité du nord de l'Allemagne, sur l'embouchure de l'Elbe. Cet instrument a une longue histoire. Elle remonte à un premier instrument de 6 jeux construit en 1497 par Johannes Coci, à côté du maître-autel. Un certain nombre des tuyaux originaux existent toujour. Cet orgue a été agrandi en 1647 par Hans Christoph Fritzsche. Quatre des jeux de ce second instrument se font encore entendre sur le clavier d'Oberwerk (GO). En 1698, c'est Matthias Dropa qui augmente à nouveau l'orgue, dont 7 jeux ont été conservés. Le choeur de l'église devant être refait c'est Johann Hinrich Klapmeyer qui entre 1727 et 1730 a été chargé de déplacer cet instrument sur la tribune tout en lui ajoutant quelques nouveaux jeux, portant leur nombre à 35, sur 3 claviers et pédalier.

C'est donc un orgue typique de l'Allemagne du nord qui nous est présenté: 12 jeux au Rückpositiv (dont deux anches), 9 pour l'Oberwerk (dont deux anches), 6 au Brustwerk (dont 1 anche), 8 au pédalier (dont 3 anches). Quoique postérieur à celui de Cappel et plus fourni que lui, son esthétique, ses timbres et sa courte réverbération évoquent beaucoup la banque de sons produite par Milan-Digital-Audio. Mais c'est une banque de sons faisant appel à des techniques plus récentes (multi-lâchés et surround en particulier) et qui a fait l'objet d'un soin tout particulier de la part de Jiri Zurek qui, rouge de plaisir, précise dans le forum US que plusieurs testeurs lui ont dit que c'était la meilleure banque de sons faite par Sonus Paradisi. Les démos sur le site sont effectivement de toute beauté et très convaincantes.

Chacun peut se faire également une opinion grâce aux deux grosses versions de démo (semi-dry et surround) proposées gratuitement sur le site: 5 jeux de l"oberwerk et 6 jeux du brusterk, ainsi qu'un amusant zimbelstern et accouplement des deux claviers. Ces démos n'ont aucun jeu au pédalier mais il est assez facile de profiter des petites palettes de Hauptwerk pour ajouter deux tirasses. La banque de sons elle-même est proposée en deux versions, qui peuvent être acquises séparément. La version surround de cette banque de sons est cryptée et exige l'inscription de sa licence dans le dongle Hauptrwerk, la semi-dry n'est pas cryptée.

• Il manquait un orgue anglais dans la collection de Sonus-Paradisi. Avec l'orgue Hill de Burton paru début août 2018 c'est chose faite. Cet instrument a été construit dans les années 1860 - 1870, pour l'église Saint-Paul de Burton, par William Hill, un facteur qui a profondément marqué la facture d'orgue anglaise de la seconde moitié du XIXè siècle par ses innovations (étendue des claviers augmentée, haute pression d'air pour les jeux d'anches, utilisations de jeux restés jusque là typiquement allemands). Hill souhaitait avoir un orgue brillant et qui convienne à une grande variété de styles, de J.S. Bach aux grandes compositions orchestrales tout en étant bien adapté à la liturgie anglicane et, en particulier, à l'accompagnement des choeurs d'enfants qui sont une des gloires du royaume. Après un siècle et demi de bons et loyaux services,  à Burton, l'orgue a été démonté et cédé en 2015 à l'église Saint-Afraz de Gesundbrunnen, à Berlin.

Cet  instrument très romantique a 3 claviers (11 jeux au I: Choir, 12 jeux au II: Great, 16 jeux au III: Swell et 11 au pédalier); donc 50 jeux en tout. Choir et Swell sont expressifs et ont un tremblant. Un crescendo est également proposé ainsi qu'une grande variété d'accouplements et tirasses. La réverbération est de l'ordre de 2 secondes. Une belle version de démo de 14 jeux en surroind à 6 voies est offerte (3 jeux de 8' du Great et la totalité des jeux du Choir). C'est la seule que j'ai pu tester et elle est déjà impressionnante, tous commes les démos du site. Trop grosse pour la version gratuite de Hauptwerk vous pouvez tout de même y gouter en vous limitant par exemple à la position "front diffuse" et à condition de ne pas charger les tremblants.

La banque de sons est proposée en surround à 6 canaux, avec réglage de la position d'écoute. Elle n'est ni protégée, ni cryptée, mais exige beaucoup de mémoire (sauf à se limiter à ne l'ouvrir qu'en version semi-sèche) et elle vendue à un prix qui reste encore raisonnable.



• Début décembre 2018 nous avons un orgue romantique italien: celui de Santa Maria in Campagna à Piacenza (Ste Marie en Campanie, à Plaisance). Cet instrument a été construit en deux fois (1825 puis 1838) par les frères Serassi, de Bergame, sous la direction du célèbre Padre Davide. C'est un exemple accompli, de la facture d'orgue italienne du XIXè siècle et un des plus gros instruments italiens de cette période, visant à imiter l'orchestre, jusque dans ses percussions (timbales, cloches, etc.). Conformément aux usages du pays, le clavier de Grand Orgue est divé en basse et dessus. Tout cela donne un instrument très particulier convenant particulièrement bien à la musique très expressive (ou même d'opéra) en vogue en Italie à cette époque.
L'orgue a deux claviers: un clavier de Grand-Orgue coupé en basse et dessus pour la plupart des jeux de basse (une douzaine auxquels s'ajoutent 9 jeux sur tout le clavier; si je compte bien car les jeux de basse et de dessus n'ont pas toujours le même nom) et un clavier d'écho de 10 jeux avec expression.
Pédalier de 7 jeux, en comptant les cloches. et timbales. Un régal pour les amateurs, dans une belle acoustique qui sonne.
La banque de sons, très bien faite, a été enregistrée en surround à 6 canaux et même en 16 bits elle ne peut être ouverte en totalité en surround à moins de 32 Go de RAM. Elle exige également une polyphonie élevée dont Sonus Paradis donne le détail sur son site. La banque de sons est cryptée et sous license.
Il existe une démo (pas facile à trouver) sur cette page. Quatre jeux du GO: Principale secundo basse/dessus, Ottava basse/dessus, Quintadecima, Due di Ripieno XXIX-XXXIII et un jeu de l'écho: Viloncello Soprani.
On y trouve également un bouton de Tiratutti. Cette démo n'est pas cryptée et peut être chargée surround dans la version Free de Hauptwerk si on désactive la voie arrière (REAR). À elle seule elle est très plaisante.

• L'orgue de Saint Pons de Thomières, enregistré en 2014, vient seulement d'être publié fin février 2019, par Sonus Paradisi, qui devait attendre le moment propice et s'en excuse sur son site. Cet instrument, un des plus beaux de la région, construit en 1771 par Jean-Baptiste Micot, père te fils, est un parfait représentant de l'orgue français méridional à la fin de la période baroque. Très peu modifié depuis (Clavel en 1830, puis Puget en1870), il a retrouvé son état d'origine en 1981 - 1982, avec les facteurs Barthélémy et Paul Manuel Formentelli.

C'est un instrument à trois claviers: 14 jeux au G.O, 10 au Positif, 2 au récit et 4 au pédalier - avec une registration très classique permettant d'aborder tout le répertoire français des XVII et XVIIIè siècles. Sonus Paradisi a ajouté au pédalier un Bourdon-Montre emprunté au G.O. ce qui porte le nombre des jeux à 31. La réverbération d'environ 4 secondes est très belle. ATTENTION: la banque de sons est cryptée et protégée par la licence Hauptwerk. Elle a été enregistrée en surround à 6 canaux, avec les tremblants réels; ce qui en fait une grosse banque de sons, impossible à charger en entier surround, même en 16 bits, sur un ordinateur équipé de 16 Go de RAM. Elle se charge par contre sans difficulté en 24 bits, dans cette même mémoire, si on ne garde qu'une voie stéréo (par exemple Front Direct). Pour une utilisation surround, un ensemble de curseurs permet de doser finement l'équilibre entre les canaux. Comme pratiquement toutes les banques de sons récentes, il y a une possibilté d'affichage de jambages Gauche/Droit, verticalement ou horizontalement. La réalisation, très soignée comme toujours chez cet éditeur, la beauté et la clarté des timbres rendent cette banque de sons incontournable pour tous les amateurs de musique baroque française qui peuvent se permettre cet achat et dont le matériel est assez puissant.

Une intéressante version de démo, surroud à 6 canaux elle aussi, est proposée gratuitement sur le site de l'éditeur. Elle offre 9 jeux du G.O., qui forment déjà un plein-jeu impressionant auquel s'ajoute une trompette de 8'. En utilisant les palettes de Hauptwerk il est possible d'obtenir un pédalier en tirasse, à l'unisson du Grand-Orgue ou à l'octave inférieure. Mais j'avoue qu'il est bien difficile de se faire une opinion valable sur la banque de sons d'un orgue français de cette époque, en se basant sur un seul clavier, sans avoir accès au cromorne, ni au cornet. La version de démo me laisse donc un peu sur ma faim, même si les démos postées sur contrebombarde et le site de Sonus Paradisi sont très encourageantes. Cette version de démo pèse à elle seule près de 10 Go et n'espérez pas pouvoir l'ouvrir dans la version gratuite de Hauptwerk, même en ne conservant que deux canaux. Elle s'ouvre par contre en entier, surround et 24 bits dans 16 Go de RAM.

Pour Noël 2019, Sonus Paradisi nous propose une nouvelle banque de sons, celle de l'église Martini de Groningue (Pays-Bas). cet instrument a une histoire assez mouvementée. Elle remonte à 1450 avec un instrument de Maître Hermannus, agrandi en 1482 par Johan, puis Damme d'Appingedam. Le buffet original date de 1542 mais maintes fois remanié et agrandi. L'orgue a été l'objet de travaux en 1564 par Andreas de Mare, puis en 1627 par Anthoni et Adam Verbeeck et de 1685 à 1690 par Jan Helman, qui mourut avant d'avoir achevé le travail, repris par le célèbre facteur allemand Arp Schnitger. En 1728 son fils Franz Caspar continua les travaux et en 1730 l'instrument fut complété par Anthoni Hinz, portant le nombre de jeux à 54. Au XIXè siècle l'orgue fut profondément modifié par Lohman et ensuite par Van Oecklen qui en firent un instrument romantique avec de nouveau soufflets et un traction électrique. Finalemenr, les modes ayant changé, l'orgue a retrouvé sa tonalités baroque et remis dans sa disposition de 1740 des années 1976 à 1983 par le facteur Jürgen Ahrend de Leer. Il ne restait pas grand chose des tuyaux d'origine, qui ont été reconstitués à partir de ce qui a pu être retrouvé et les 32 pieds, comme au XVIII7 siècle moulés sur des mâts de bateaux...
C'est la première banque de sons conçus spécifiquement pour Hauptwerk 5 (elle est toutefois utilisable dans Hauptwerk 4). L'orgue a 3 claviers plus pédalier et comporte 16 jeux au Rugwerk, 14 jeux au Hauptwerk, 8 jeux au Bovenwerk et 16 jeux à la pédale (dont un basson de 32' en extension): en tout 54 jeux. les tremblants du Rugwerk et du Bovenwerk ont été intégralement enregistrés. Cette banque de sons est proposée en plusieurs versions: Wet surround à 4 ou 8 canaux, Wet diffuse, Wet distant et Semi-dry (la seule de ces version à ne pas être cryptée) mais à des prix indécents, à mon avis, s'étageant de 599 à 1529 €. Elle est protégée par le nouveau système iLok.
Une version de démo gratuite de 10 jeux est offerte (soit en semi-dry, soit en surround), qui permet de se faire une petite idée des sonorités de l'instrument et qui est acceptée aussi bien par Hauptwerk 4 que par Hauptwerk 5. C'est la seule que j'ai pu essayer. Très propre, bien présentée avec des fonctions de réglage et d'équilibrage des divisions auxquelles Sonus Paradisi ne nous avait pas habitué jusque là. Rien à dire,sinon le prix!

Ce mois de mai 2020, Sonus Paradisi nous propose une énorme banque de sons, celle de l'orgue de la cathédrale St Ludger de Billerbeck (Allemagne). L'église de cette petite ville de Rhénanie du Nord (11500 habitants), construite en 1892-98 n'a eu pendant longtemps qu'un relativement modeste instrument de 32 jeux, construit par Friedrich Fleiter, de Münster, qui se trouve à présent dans l'église d'Aulendorf, sauf le buffet qui est resté à Billerberck. En 2011 une association a commencé à lever des fonds pour la construction d'un nouvel orgue, de taille nettement plus importante dont la réalisation a été confiée à la société Orgelbau Fleiter et achevée en 2014. C'est cet orgue de 72 jeux répartis sur 4 claviers (dont deux sont expressifs) et pédalier qui nous est proposé. Combinant les influences françaises et allemandes l'instrument est néanmoins très inspiré de nos Cavaillé-Coll mais comporte quelques jeux assez particuliers, comme la Vox Ludgeri (une sorte de clarinette). La très longue réverbération est de l'ordre de 6,5 secondes.
La très grosse banque de sons n'est pas protégée, pour une fois et ses échantillons sont donc au format wave. Sonus Paradisi explique que la taille même de cette banque de sons est sa meilleure protection, les impécunieux souhaitant la pirater étant précisément ceux qui n'ont pas les moyens de se payer le matériel nécessaire pour l'utiliser... Les tremblants ont été intégralement enregistrés. Elle est utilisable à partir de Hauptwerk 4.2 mais elle est acceptée également par Hauptwerk 5. Elle est en surround à 6 canaux auxquels Sonus Paradisi a ajouté deux canaux semi-dry pouvant le cas échéant être utilisés seuls, en stéréo pour ceux ne disposant pas au minimum de 32 Go de RAM... Mais en 24 bits et au complet il ne lui faut pas moins de 86 Go: un record absolu à ce jour. Le prix reste assez correct et en dessous de ceux auxquels Sonus Paradisi nous avait habitué.
Une somptueuse démo gratuite de 31 jeux (encore un autre record) est également proposée au téléchargement, à condition d'avoir un compte chez Sonus Paradisi et d'en faire la demande: parcours du combattant à vrai dire. Soit 8 fichiers à télécharger, occupant 32,5 Go tout de même. En voici la composition. On arrive de justesse à ouvrir la version stéréo semi-dry de cette démo  en 20 bits, dans 16 Go de RAM. C'est déjà somptueux mais je regrette de ne pas pouvoir vous en dire plus car la taille de cette banque de sons - et même celle de sa démo - excède largement les possibilités de mon matériel. Folie des grandeurs...

début juillet 2020 nous arrive l'orgue Sauer de la Lutherkirche de Chemnitz. Cet orgue a été construit en même temps que l'église, en 1908 par le facteur Wilhelm Sauer (Francfort-sur-Oder) deux ans avant qu'il ne prenne sa retraite. Il s'agit d'un instrument de 50 jeux sur 3 claviers + pédalier. Modifié en 1938 par Jehmlich (Dresde) il a été rétabli dans son état original en 2007 par Christian Scheffler (Sievendorf) qui a pu reconstitué les tuyaux de façade qui avaient été fondus pendant la guerre pour en récupérer le métal, mais dont on avait les plans précis. Instrument néo-romantique, très inspiré du style de Cavaillé-Coll (dont Sauer avait été l'apprenti) il se caractérise par une abondance de jeux de fond (destinés à être utilisés ensemble et rarement en solo), très peu de petits jeux et mixtures et un seul jeu d'anche par clavier. Les jeux se retrouvent presque à l'identique sur chaque clavier, mais avec des niveaux sonores différents, ce qui permet de rapides contrastes sonores en écho ou en crescendo. Il ne comporte pas de tremblant mais a une pédale de crescendo. Le style des jeux, d'inspiration très française a été mal reçu et critiqué à une époque où les relations entre l'Allemagne et la France étaient assez tendues et Sauer a même été traité de "franchouillard" (Frenzöselei). L'acoustique de l'église est riche (environ 4 secondes de réverbération, bien présente dans la banque de sons).
Cette banque de sons est en surround à 8 canaux! (3 canaux avant et 2 canaux arrière) avec des possibilités de dosage et de répartition sonore au moyen d'une table de mixage intégrée. Cela se paye par un encombrement important de la mémoire vive (de 22,9 à 43,7 Go en surround mais qui peut être réduit à 6,5 jusqu'à 12 Go si on ne charge que 2 canaux arrière en stéréo). Elle est au format Wave, non encodée et acceptée aussi bien par Hauptwerk 4.2 que par Hauptwerk 5
Une grosse démo de 14 jeux (la seule que j'ai pu tester à ce jour) est offerte sur requête aux personne ayant un compte chez Sonus Paradisi (l'obtention est toujours un tantinet compliqué). Il s'agit de l'intégralité des jeux du clavier I, avec ses 8 canaux et tous les réglages. Avec une petite palette de Hauptwerk, on peut obtenir deux tirasses au pédalier (à l'unisson et à l'octave supérieure). L'impression est celle d'un bel instrument, ample et doux, dans une magnifique acoustique. La banque de sons est parfaitement écrite et très soignée.

Pour la mi-août 2020 Sonus Paradisi nous gratifie de deux orgues espagnols de la collection privée de Francis Chapelet. Le premier provient de l'ancien monastère de Mondoñedo, Galice et est l"œuvre d'un facteur anonyme de la fin du XVIIè. Il a été restauré par Pierre Chéron en 1977. Il comporte 9 jeux sur un seul clavier divisé entre le Do3 et le Do#3. Un instrument espagnol typique avec son étagement de petits jeux basés sur une flûte de 8 et 3 puissants jeux d'anches. Il est en surround à 4 canaux et se charge aisément 24 bits dans un ordinateur n'ayant que 8 Go de RAM. C'est fort bien fait mais l'acoustique est assez sèche. Au besoin l'ajout de réverbération dans HW 5 peut lui donner l'ampleur qui lui fait défaut. Cet orgue est proposé gratuitement sur le site de l'éditeur, pour ceux qui sont inscrits, après quelques détours fastidieux.


Le second orgue a été récupéré par Francis Chapelet dans une église de Castille en ruines, juste avant qu'elle ne soit démolie. Il n'en restait plus que les tuyaux de façade et et un des sommiers. Une inscription sur le buffet le date de 1736. L'orgue a été restauré et agrandi par Gerhardt Grenzing en 1978. C'est maintenant un instrument de 18 jeux sur 2 claviers et pédalier avec tous les accouplements et tirasses nécessaires. Il est proposé à un prix modeste de 68 € H.T. (81,6 € TTC) avec l'orgue galicien, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de le tester. Aucune de ces deux banques de sons n'est cryptée.


Resté muet pendant quelques mois, Sonus Paradisi nous fait la surprise début février de l'orgue néerlandais de Noordbrooek. Cette église avait reçu vers 1695/96 un orgue à deux claviers et pédalier construit par Arp Schnitger, le grand facteur du nord de l'Allemagne. D'importantes réparations ont été faites par son successeur Albertus Antoni Hinsz en 1752, puis en 1768, avec une nouvelle soufflerie, ajout de 3 jeux, agrandissement du buffet et des claviers neufs. L'orgue a été à nouveau augmenté en 1809 par Heinrich Hermann Freytag, essentiellement au pédalier, avec ajout de tourelles latérales de part et d'autre du buffet. Quelques jeux du positif ont été modifiés en 1855/56 par Petrus van Oeckelen. En 1955 l'instrument a ét restauré dans son état original sous la direction de Cor Edskes puis de Winold van der Putten et il a été accordé au tempérament Werkmeister.
L'orgue actuel de 24 jeux est de style Nord-Allemand. De nombreux tuyaux sont d'origine. Il comporte 4 jeux d'anche, dont deux au pédalier. Il est servi par une acoustique exceptionnelle et une réverbération d'au moins 4 secondes qui le met bien en valeur.
La banque de sons est  proposée en surround à 8 canaux, au format Hauptwerk 4 mais peut être aussi bien utilisée par les version 5 et 6. Cela se paye évidemment par un fort besoin de mémoire qui réserve cette version surround aux grosses configurations. En ne chargeant que 2 canaux (par exemple Front-direct) il est toutefois possible de l'ouvrir en 20 bits sur un ordinateur ayant 16 Go de RAM. La banque de sons n'est ni cryptée, ni sous licence. Son prix est relativement abordable, surtout si on tient compte de la qualité de cet instrument.
Sonus Paradisi propose, sur demande uniquement, une somptueuse version de démo de 8 jeux, sur un clavier, également en surround à 8 canaux, qui permet de se faire une bonne idée de cet orgue.

C'est probablement le plus ancien orgue d'Italie que Sonus Paradisi nous propose en cette fin de mars 2021; celui de l'église du Saint Corpus Christi de Valvasone. Cette orgue a été construit en 1532 -33 par Vincenzo Colombi et le buffet et la tribune réalisés et décorés entre 1535 et 1538, puis ornés de peintures en 1539. Au fil des temps cet instrument, modifié à maintes reprises, avait fini par devenir inutilisable. Il a subi une première restauration par Alfredo Piccinelli en 1972-74 puis remis dans son état original, y compris la soufflerie, par Francesco Zanin en 1999.
L'orgue ne comporte que 8 jeux formant un plenum italien typique, dont une flûte de 4', sur un seul clavier de 47 notes, avec un petit pédalier accouplé en permanence. Il comporte un tremblant (Fiffaro) et est accordé La3 = 490 Hz. Pour la banque de sons, il a été étendu jusqu'au Do1
La banque de sons est proposée en surround à 10 canaux et peut être entièrement ouverte en 16 bits avec un ordinateur équipé de 16 Go de mémoire (en 24 bits. Au complet elle exige 19,8 Go à elle seule). Elle n'est pas protégée et peut être utilisée à partir de HW 4 et suivants. La réverbération originale est de l'ordre de 3 secondes. Une démo gratuite est proposée, avec les 10 canaux et toutes les fonctions, mais limitée à un seul jeu: Tenori 12' étendu à 16'. Un peu juste pour se faire un opinion, mais les démos sur le site sont magnifiques.

Début mai 2021, c'est l'orgue prestigieux de l'église Saint-Louis du Prytanée militaire de la Flèche que nous propose Sonus Paradisi. Cet établissement d'enseignement fondé en 1621, au départ pour la formation des serviteurs du roi et de la reine est devenu ensuite un collège militaire. Il compte en particulier René Descartes parmi ses anciens élèves. Le buffet de l'orgue construit en 1638 par Pierre Frileux et Pierre Cornet, est sa partie la plus ancienne. L'orgue lui-même a été fait en 1640 par Ambroise Levasseur avec, pense-ton, certains ré-emplois de jeux existants (mais on n'en a pas la liste). En 1772 Jean Dangerville a procédé à quelques ajouts (trompette du G.O. et un clavier d'écho); ce qui a donné un orgue à 4 claviers et pédalier. Après avoir subi diverses modifications au 19è siècle, l'instrument a été restauré en 1927. De 1935 à 1963 la société Gonzales est également intervenue et finalement ce sont les facteurs Benoist et Sarelot qui ont très scrupuleusement rétabli cet orgue dans son état original. Il a ensuite été harmonisé par Jean-Pierre Conan au tempérament Werckmeister III. Environ 1/3 des tuyaux sont d'origine.
La banque de sons proposée par Sonus Paradisi est d'une qualité exceptionnelle, si j'en juge par les démos du site et celles qui sont déjà sur contrebombarde. À tel point que Jiri Zurek, pour ne pas lui faire de tort, propose maintenant des rabais substantiels sur ses autres orgues baroques français... Elle est à 8 voies, ce qui en fait un monstre qui ne sera pas à la portée de n'importe qui: au maximum il faut 66 Go pour l'avoir en entier et en 24 bits. Le site dit toutefois qu'en se limitant à une seule voie stéréo (de préférence Front Direct) cet orgue peut être chargé sur un ordinateur n'ayant que 16 Go de RAM. Pour ceux qui peuvent l'ouvrir en surround, une fenêtre d'onglet donne de vastes possibilités de mixage des canaux, au moyen de curseurs. Dans cette même fenêtre on trouve le choix entre la version originale (claviers de 49 notes, sans Do# grave et pédalier court) et la version étendue claviers complets de 54 notes et pédalier normal).
Sonus Paradisi a utilisé pour cette banque de sons une technique d'asservissement des tuyaux (Pipe Coupling) utilisée par lui depuis Doesburg, qui tente de corriger les effets de battements produits par  le système de dés-accordement aléatoire de Hauptwerk ; cela est également réglable dans la fenêtre de mixage. L'orgue a 10 jeux au Positif, 16 au G.O. un cornet au récit, 4 jeux à l'Echo, ainsi qu'au pédalier. Soit 35 jeu en tout. Accouplement Pos/GO et tirasse GO/Ped. Trembants doux et forts. La somptueuse réverbération est d'environ 5,5 secondes.
Sonus Paradisi nous offre une belle version de démo gratuite, limitée aux 10 jeux du Positif, sans possibilité d'utilisation des autres claviers ou du pédalier et sans tremblant. Elle constitue à elle seule un beau plein-jeu, agrémenté d'un cromorne puissant et efficace. À tester sans réserves.
Cette banque de sons, tout comme sa version de démo, ne sont pas protégées. Elles peuvent donc être utilisées avec les versions 4.2 de Hauptwerk et suivantes (HW 5 et HW 6)

C'est un bel orgue historique du Nord de l'Allemagne que nous propose Sonus Paradisi en cette fin d'été 2021: celui de Lüdingworth. Il s'agit d'un des tous premiers instruments construits par le célèbre facteur Arp Schnitger, qui a ré-utilisé pour cela toute la tuyauterie du GO et du Positif d'un orgue plus ancien fait par Antonius Wilde en 1598/99. Cela signifie que l'orgue convient particulièrement pour la musique de la Renaissance mais également pour toute la musique allemande du Nord de la fin du 17è siècle.
Basé sur un Quintaton de 16 pieds, cet orgue de 35 jeux sur 3 claviers et pédalier permet d'entendre une puissante trompette de 8' et une cymbale faite de quartes et de sixtes, très caractéristique de l'esthétique de Schnitger. Le GO est accompagné d'un petit positif constituant un plenum où les tierces dominent et qui repose sur une belle Dulciane de 16 '. Le pédalier est en soi une division indépendante dont un trombone 16' et une trompette de 8' donnent une base solide à cet instrument. Le Brustwerk (récit), de style typiquement Renaissance, repose sur une Régale de 8'. Un Zimbelstern et un Rossignol complètent cette composition qui a été étendue à 36 jeux par l'éditeur, par ajout d'un bourdon de 8' au pédalier.
Parfaitement entretenu, cet orgue avait traversé les siècles sans encombre jusqu'à une désastreuse restauration en 1960-61. IL a été soigneusement remis dans son état antérieur par Jürgen Ahrend en 1981-82. le tempérament mésotonique original a été rétabli avec un diapason assez haut, d'environ 469 Hz.
La banque de sons, très propre et bien présentée est proposée en surround à 6 canaux. Elle peut être ouverte en entier en 16 bits avec un ordinateur équipé de 32 Go de RAM ou bien avec 2 canaux mais en 20 bits dans 16 Go de RAM. la réverbération est relativement courte (environ 2 secondes) ce qui en fait un instrument d'une redoutable précision. Tous les tremblants ont été enregistrés. Elle au format Wave standard, non cryptée et donc utilisable à partir de Hauptwerk version 4.2 et suivants.
Une version gratuite de 10 jeux, sur 2 claviers et un bourdon de 16' à la pédale se trouve en téléchargement sur le site de l'éditeur. C'est la seule que j'ai pu tester. Un peu frustrante par sa taille et l'absence de jeux d'anche elle permet toutefois d'apprécier la qualité et l'originalité des mixtures ainsi que les 6 canaux. J'ai pu l'ouvrir en stéréo 16 bits, 2 canaux, dans 8 Go de RAM.


Pour le printemps 2022 nous avons droit au gros néo-baroque de Bückeburg, Basse-Saxe, une petite ville située à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Hanovre. Son église principale avait autrefois un orgue construit en 1617 par Compenius le vieux. Cet instrument a complètement disparu lors d'un incendie en 1962. Il avait alors été reconstruit à l'identique par Emil Hammer, puis remplacé en 1993 par un autre orgue de Rudolf Janke qui en avait réutilisé un certain nombre de tuyaux. Ré-harmonisé en 1997 dans le style baroque d'Allemagne centrale il a retrouvé sa splendeur d'origine.
Il a actuellement 47 jeux (dont 7 jeux d'anche) répartis sur 3 claviers et pédalier avec accouplements et tirasses (la version de Sonus Paradisi y a ajouté une accouplement III/I). Tremblants pour chaque clavier (dans l'orgue original le tremblant est commun aux claviers I et III). la réverbération naturelle est de l'ordre de 3 secondes. Un bel instrument, parfaitement équilibré, dans une acoustique plaisante sans être envahissante.
La banque de sons est proposée en surround à 6 canaux ce qui exige beaucoup de mémoire vive et une réglage de polyphonie de 4000 à 8000 voix. Ne comptez pas la charger avec toutes ses boucles et lâchés si vous ne disposez pas d'au moins 32 Go pour l'avoir en 16 bits ou 64 Go si vous la voulez en 10 ou 24 bits. Compatible avec toutes les versions de Hauptwerk depuis la 4.2 jusqu'à la 7. Elle est vendue à un prix très raisonnable et, particulièrement généreux, Sonus Paradisi vous en propose même une version de démonstration gratuite avec la limitation suivante: clavier III et pédalier avec seulement 4 canaux. Armez vous toutefois de patience car ce sont 8 gros fichiers à télécharger: plus de 32  Go! Les démos ne sont plus ce qu'elles étaient; mais ça en vaut la peine.

C'est un de ces joyaux qui font la gloire de la province de Groningue, dans le nord de Pays-Bas, que nous présente Sonus Paradisi début juin 2022: l'orgue Huis - Freitag - Lohman de l'église Saint Sébastien de Noordwolde. On ignore tout de l'ancien orgue dont une grande partie des tuyaux a toutefois été réutilisée par Hendrick Huis lorsqu'il a construit un nouvel instrument (3 claviers et 27 jeux) en 1658. Il a été revu en 1695 par Arp Schnitger puis est resté en l'état jusqu'à ce qu'il soit remonté en 1802 par Hermann Freytag sous forme d'un orgue de 20 jeux et deux claviers reprenant pratiquement tout l'ancien matériel encore utilisable. En 1833 Antoni Lohman a remonté à nouveau l'instrument et en a changé le tempérament. Ce n'est qu'en 2004-2006 que l'orgue a été restauré par la société Mense-Ruiter, dans son état de 1833. Il s'agit donc d'un orgue historique ayant conservé la plus grande partie de ses tuyaux d'origine.
Dans le style des orgues de l'Allemagne du Nord, il se caractérise par un beau chœur de principaux au G.O, des flûtes splendides et très chantantes au Positif, avec une voix humaine expressive. Au 19è siècle on y a ajouté une viole;de gambe et, à la pédale, un bourdon de 16'. Le Basson de 16' du pédalier est probablement d'origine. Une particularité de ce pédalier est d'avoir un beau cornet de 4' qui rend particulièrement bien dans le chant des chorals. Accouplements des claviers à la basse et au dessus et un puissant tremblant pour tout l'instrument.
La banque de sons est, comme toutes les précédentes de Sonus Paradisi, très soignée et offerte en 8 canaux: Un voix "Direct" prise à proximité des tuyaux, une voix "Diffuse" un peu plus loin, une voix "Distant" à bonne distance et une voix arrière "Rear". Une page d'onglet permet le dosage précis de ces canaux, ainsi que des bruits et de la force du tremblant. Présentation dans une ou deux fenêtres, soit de façon réaliste, soit de façon simplifiée: rien ne manque. Bien entendu tout ce luxe de paye par une forte occupation en mémoire mais l'orgue complet peut toutefois être ouvert en 20 bits dans 29 Go de RAM.
Vendue à un prix raisonnable, cette banque de sons est également proposée sous forme d'une démo gratuite de 8 jeux (y compris le cornet 4' du pédalier) avec tous les canaux et les tremblants enregistrés. Il y manque les 16' et les anches mais cette version de démonstration permet de se faire une idée assez précise de l'instrument et est déjà en soi un orgue très agréable et complet. Elle se charge aisément en surround 4 canaux et 20 ou 24 bits, dans un ordinateur ayant 16 Go de RAM.

C'est à Arnstadt que le jeune J.S. Bach a obtenu à 18 ans son premier poste d'organiste. Il y resta de 1703 à 1707 et joua sur un orgue neuf construit par Johann Friedrich Wender. Son séjour, perturbé par divers conflits avec les musiciens et étudiants locaux et coupé en 1705 par son séjour à Lübeck auprès de Buxtehude, ne semble pas lui avoir laissé de très bons souvenirs. C'est toutefois à Arnstadt et bien que l'instrument ne soit pas de très grande taille que Bach composa un certain nombre d'œuvres qui sont considérées comme majeures.
Cet orgue ne nous est pas parvenu entier. Transporté dans un musée local en 1864 il n'en subsiste environ que 25% des tuyaux originaux. Il a été remonté dans l'église et complété en 2000. C'est à présent un orgue de 21 jeux sur deux claviers et pédalier, avec les accouplements nécessaires et divers accessoires (cloches) que nous propose Sonus Paradisi dans une remarquable réalisation surround à 8 canaux assez exigeante en mémoire mais dont les premières démos disponibles prouvent la finesse et le brillant; avec de beaux fonds, des mixtures chatoyantes et des anches puissantes.
Une démo de 9 jeux (mais sans jeux d'anche), avec les 8 canaux est proposée gratuitement et permet de se faire une petite idée.


Fin septembre 2022, Sonus Paradisi nous propose l'orgue tchèque de Polná. Ce bel instrument de 31 jeux sur deux claviers et pédalier est l'un des quatre plus gros qui aient été construits par le facteur Johann David Sieber. Il a été fait en 1708. Très attaqué par des vers de bois, l'orgue a été soigneusement démonté en 2017 par un groupe de facteurs tchèques pour être traité. Il a été restauré et remonté dans l'église par Jan Mach, exactement comme il était lors de sa construction, y compris les soufflets et avec son tempérament mésotonique original qui a pu être retrouvé. Le clavier du haut, avec ses 16 jeux, est typique des pleins jeux tchèques ou d'Allemagne du sud, avec un organisation pyramidale couronnée par des mixtures et cymbale brillantes. Mais on y trouve aussi des jeux de flûte doux et une gambe de 8' remplaçant curieusement le bourdon absent. Le clavier du bas, avec ses 8 jeux, est un écho plus doux de celui du haut. Le pédalier de 18 marches est puissant et - fait rare pour un orgue tchèque - il propose deux jeux d'anches (16 et 8 pieds) avec des résonateurs en bois. La réverbération est de l'ordre de 5 secondes.
La banque de sons est proposée en surround 8 canaux. Elle demande donc beaucoup de mémoire pour être chargée en entier par Hauptwerk (un ordinateur de 32 Go est nécessaire, même en 16 bits) mais bien des aménagements sont possibles pour de plus modestes configurations. Elle est conçue pour HW 4.2 et supérieur et n'est pas protégée.le pédalier qui a 18 marches mais ne fait entendre que 12 notes sur l'instrument original a été étendu à 2 octaves pour Hauptwerk qui propose également dives accouplements et tirasses qui ne sont pas d'origine.
Les démos du site permettent de se faire une opinion de la façon dont sonne ce magnifique instrument, mais Sonus Paradisi propose gratuitement le téléchargement du premier des deux volumes, soit 13 jeux (8 au G.O. 4 au Positif et une sous-basse de 16' à la pédale), en surround 8 canaux) ce qui permet déjà d'apprécier l'orgue a sa juste valeur, sans les jeux d'anche du pédalier toutefois.


Les fêtes approchant les sorties de nouvelles banques de sons se bousculent. Il est va être temps de casser sa tirelire. En cette mi-novembre Sonus Paradisi nous propose l'orgue Sauer de Francfort-sur-Oder (Frankfurt a/ Oder). Cette ancienne manufacture d'orgues basée à Francfort-sur-l'Oder, surtout connue pour ses instruments romantiques, a survécu aux vicissitudes de la partition de l'Allemagne qui s'est achevée avec sa réunification de 1990. En 1975, voguant sur la grande mode du néo-baroque, la société Sauer a construit ce gros instrument dans ce style néo-baroque, dans l'auditorium Carl Philipp Emmanuel Bach, ex-église d'un ancien monastère franciscain. Il en est un exemple particulièrement représentatif, avec une composition franchement baroque mais une harmonisation moderne facilitant l'exécution d'œuvres contemporaines: prédominance des jeux de flûte pour les fonds, jeux d'anche relativement discrets et ne convenant guère à un usage en solo, mixtures et petits jeux riches en aigus.
Sonus Paradisi a peu modifié l'instrument original dont il a repris les dispositions de la console construite en 1975 et remplacée depuis par une console mobile. Il a toutefois ajouté sur le clavier III un Schwebung qui, ajouté au Salicional, donne un jeu ondulant. Il a également ajouté deux jeux de 32 pieds à la pédale: une soubasse et un Untersatz acoustique ainsi que quelques accouplements. Tous les tremblants ont été enregistrés. Cela nous conduit à un orgue très complet de 51 jeux sur 3 claviers + P (14 jeux à la pédale, 10 jeux au clavier I, 12 jeux au clavier II et 15 jeux au clavier III expressif; tremblant sur chaque clavier). La prise de sons a été faite sur 8 canaux: "Direct", "Diffuse", "Semi-Dry" et "Rear". Cela nous donne un instrument très équilibré, apte à un vaste répertoire, avec un belle réverbération de l'ordre de 3 secondes. Sonus Paradis recommande de l'ouvrir au moins en 20 bits, les échantillons 16 bits n'ayant pu être parfaitement dé-bruités des échos provenant du dallage et de la voûte. Cela se traduit, bien sûr, par une énorme consommation de mémoire qui en interdit le chargement complet, même en 16 bits, sur tout ordinateur ayant moins de 32 Go de RAM. Mais en ne sélectionnant que certains canaux, tout devient possible. La banque de sons est pour HW 4.2 et suivants et n'est pas protégée. Elle est proposée à un prix relativement raisonnable, soit en surround à 6 canaux, soit stéréo semi-dry, soit les deux.
Sonus Paradisi offre également gratuitement en démo le volume 0, qui comporte sur 6 canaux 15 jeux avec leurs tremblants sur 3 claviers+ P, bien choisis pour donner une idée de l'instrument, avec mixture au II et Oboe au III. À elle seule cette démo est un instrument néo-baroque complet et intéressant qu'il ne faudrait pas négliger. Son encombrement en mémoire est important mais n'est pas un obstacle pour une petite configuration. À titre indicatif j'ai pu l'installer en stéréo Front Diffuse 20 bits sur un mac n'ayant que 8 Go de RAM.

Les anglais, contrairement aux autres européens, n'ont chez eux à ma connaissance aucun orgue antérieur à 1658, date de la mort de Cromwell et du rétablissement de la monarchie avec Charles II. Les puritains les ont tous détruits. Les seuls témoignages que nous ayons de leur style sont les orgues construits Bretagne par Robert Dallam qui avait fuit  la révolution puritaine pour se réfugier à Roscoff, dont le fameux orgue de Lanvellec à l'inauguration duquel, par Gustav Leonhardt, j'avais eu le privilège d'assister en 1986.

Pour les fêtes de Noël Sonus Paradisi nous propose donc le plus ancien orgue anglais encore à peu près authentique, celui d'Adlington, Cheshire. Nous ignorons qui a construit cet instrument en 1693, généralement attribué au père Bernard Smith mais ce pourrait aussi être Renatus Harris. Quoi qu'il en soit, l'orgue a été restauré par Noel Mander en 1958-59, puis à nouveau en 1975 après être resté au moins un siècle à l'abandon. Il a tenté de refaire parler coûte que coûte d'anciens tuyaux en fort mauvais état, même si leur sonorité peut parfois sembler étrange. L'orgue a deux claviers (G.O de 12 jeux dont une trompette et une Voix Humaine et Chaire de 3 jeux dont un basson) sur un unique sommier et un petit pédalier suspendu, à la française, qui n'est probablement pas d'origine et a été remplacé par un autre par Sonus Paradisi, qui reprend les deux octaves graves du G.O. À l'écoute elle se montre assez brillante du fait de ses jeux d'anche et de petits jeux (tierce, neuvième, un pied) qui se comportent un peu comme une composition pyramidale à l'italienne

Sonus Paradisi en a tiré une banque de sons assez sèche (le temps de réverbération est d'environ 1,8 secondes), respectant scrupuleusement les sonorités enregistrées par lui, mais offrant la possibilité de substituer aux tuyaux les plus insupportables des tuyaux améliorés par calcul, en utilisant une option qu'il a nommée "Bad pipes". La banque de sons est à 6 canaux et peut être utilisée en 24 bits sur un ordinateur ayant au moins 16 Go de mémoire.

Pour se faire un idée, une version gratuite de démo de 8 jeux (mais sans les jeux d'anche) est proposée.

En mars 2023, Sonus Paradisi nous emmène en Italie avec l'orgue de St. Maria delle Grazie à Este. Cet instrument de 28 jeux sur deux claviers + pédalier a été construit en 1937 par la société Mascioni di Cuvio. Il a été restauré en 1980 par la société Ruffatti, puis en 2006 par la société Scarparo & Vecchiato qui a changé les claviers et refait la traction électrique. C'est un bel exemple de ces orgues symphoniques de la Réforme Cécilienne, qui se fait entendre dans une riche acoustique dont la réverbération est de l'ordre de 7 secondes. On notera en particulier ses deux jeux ondulants, si caractéristiques du répertoire italien: le Coro Viole du récit qui va avec la Viola 8' et la Voce Humana du G.O. destinée à être mélangée au Principal 8' ou à la Flute 8'. Les exemples proposés sur le site sont intéressants.
La banque de sons est proposée en surround à 8 canaux, pour HW 4.2 est suivants; ce qui exige au minimum un ordinateur équipé de 32 Go de RAM pour être ouverte en entier en 16 bits. Elle n'est pas cryptée. Son prix est assez compétitif. Pour se faire une idée, Sonus Paradisi nous offre une belle version de démo de 16 jeux, également en surround à 8 canaux.

La sortie d'un nouveau Cavaillé-Coll est toujours un évènement. Pour cette fin mai 2023 c'en est est un qui se distingue franchement des autres instruments de ce facteur, par bien des points, que nous propose Sonus-Paradisi. celui de Warrington. Cet orgue avait été conçu à l'origine pour être installé en Angleterre dans l'habitation privée de John Hopwood à Bracewell. Après avoir été assemblé à Paris où il a servi pour plusieurs concerts, l'instrument a été transporté, remonté  et harmonisé outre-Manche en novembre 1870. Ce gros orgue "de salon" comportait tout de même 3 claviers (dont deux expressifs) et 41 jeux. Sa composition tranchait nettement avec ce que faisait Cavaillé-Coll à l'époque; il n'avait aucune mutation (cornet, nasard, larigot ou tierce) mais une grande variété de fonds. L'orgue a ensuite déménagé dans une nouvelle maison, plus vaste que la précédente, à Ketton et Cavaillé-Coll lui a ajouté divers jeux, dont un vrai 32 pieds. Encore agrandi l'année suivante par Thomas Lewwis pour trouver sa composition actuelle, cet orgue a été déplacé au théâtre de Warrington en 1926, à la mort de son propriétaire. Restauré en 1972 par Henry Willis & Sons, avec quelques petites modifications il n'a pas fait l'objet de grosses interventions depuis lors mais reste jouable, à l'exception de quelques tuyaux. C'est le seul Cavaillé-Coll de Grande-Bretagne qui soit encore à peu près tel qu'il a été construit et ses sonorités sont, nous dit-on, proches de celles de celui du palais du Trocadéro.
Il s'agit d'un instrument monumental de 47 jeux sur 3 claviers et pédalier: 12 au GO, 12 au Positif expressif avec tremblant, 13 également avec tremblant au Récit expressif et 11 au pédalier. Sonus-Paradisi y a ajouté un Larigot au Positif et un Nasard au récit, empruntés aux mixtures; ce qui porte la banque de sons à 49 jeux. La réverbération est d'environ 3 secondes.
La banque de sons a été enregistrée depuis 4 positions (8 canaux), avec tous les tremblants, ce qui en fait un instrument très exigeant en mémoire (de 29 à 54 Go pour un chargement complet en surround). Elle est pour HW 4.2 et suivants et n'est pas protégée. Elle se compose de deux volumes: Le volume 1 peut être téléchargé gratuitement et est à lui seul un beau Cavaillé-Coll de 21 jeux sur 3 claviers + pédalier. Le volume 2, vendu 400 € Hors-Taxe, vient compléter l'instrument.

• Il y a bien des années déjà, en 2008, Sygsoft nous proposait l'orgue Hinz de Leens. Cette banque de sons, qui a été depuis portée sur HW 5 et suivants) n'a jamais été retouchée. Elle reste magnifique mais un peu démodée dans sa présentation. L'orgue ayant été restauré et ré-harmonisé en 2019, Sonus Paradisi a voulu nous donner sa propre version de cet orgue de Leens. La comparaison est intéressante, mais à mon avis la version de Sygsoft (à peine moins chère que le volume 2 de Sonus Paradisi et sous licence) ne démérite pas.
Il n'y a pas lieu de revenir sur ce qui a déjà été écrit sur ce site à propos de l'orgue Hinz de Leens, construit en 1734 dans le style de l'Allemagne du Nord et fortement inspiré de celui de Zwolle, restauré en 1867, puis en 1922, en 1967 et enfin en 2019. Sonus Paradis en a fait deux enregistrements: le premier en 2017 avant sa restauration et le second en 2022, depuis les mêmes cinq emplacements et avec les mêmes micros ce qui lui permet, grâce à un ODF particulier, de nous proposer les deux versions en une seule banque de sons, au format HW 4.2 non protégé. Elle est donc à 10 canaux (5 voies) et, de ce fait, exige une très forte quantité de mémoire pour être chargée en entier (de 21,5 Go pour la version avant restauration en 16 bits, jusqu'à 57 Go pour la version après restauration en 24 bits). Bien entendu, pour les configurations plus modestes il y a toujours la possibilité de ne l'ouvrir qu'en stéréo ou au mieux avec 2 voies sur 5 (Volume 2)
La banque de sons est en trois volumes dont le premier peut être obtenu gratuitement sur le site du producteur. Cette démo comporte 7 jeux du clavier de G.O. (il ne manque que les jeux de flûte), avant et après restauration, avec les tremblants, sur deux voies (diffuse et rear). Le second volume est également sur ces deux voies; le troisième comporte les 5 voies. Les prix sont raisonnables.

Les banques de sons d’orgues baroques espagnols pour Hauptwerk ne sont pas très nombreuses. En cette fin novembre 2023 Sonus Paradis nous en présente une des plus fastueuses, celle de l’orgue de la cathédrale de Ségovie, une ville de Castille et Leon au nord-ouest de Madrid, connue surtout pour son magnifique aqueduc romain.
Cet orgue a été construit entre 1769 et 1772 par le facteur Joseph Echvarria. Il est en trois parties disposées dans deux buffets qui se font face. D’un côté le grand orgue (Organo Mayor) de 11 jeux coupés en basse et dessus plus un cornet et une flûte uniquement pour le dessus, de l’autre le positif  (Organo Respaldo) de 10 jeux coupés en basse et dessus et puis, à la base de son buffet, dans une boîte expressive dont l’ouverture est commandée par une pédale à droite du pédalier, l’Echo (Cadetera) de 8 jeux coupés plus un cornet. Trois claviers par conséquent. S’y ajoute un pédalier de 26 marches, uniquement diatonique et des accessoires tambour, oiseau, tremblant. Accouplement du Positif et de l’Echo.
Ce qu’on  remarque immédiatement ce sont les trompettes en chamade, une innovation de la famille Echevarria qui a été souvent reprise après eux. À l’écoute cet orgue sonne magnifiquement dans une acoustique de cathédrale où le temps de réverbération est de l’ordre de 8 secondes. Ses jeux d’anche sont impressionnants et les flûtes admirables.
La banque de sons a été enregistrée en 6 canaux: une voie stéréo directe, une voie stéréo diffuse et une  voie stéréo arrière ce qui demande une belle quantité de mémoire si on veut charger le tout (de 26 à 49 Go). Mais d’autres solutions restent possibles. Elle est en deux volumes: le volume 1 est gratuit et constitue à lui seul un bel orgue baroque castillan très complet: 7 jeux coupés du Grand Orgue plus un clairon, 6 jeux coupés de l’écho plus un clairon et le pédalier, Tremblant et accouplement III/II
Le volume 2 est vendu 289 € HT ce qui reste raisonnable pour une orgue de cette qualité et de cette taille.

un peu plus de 3 mois après l'orgue de Ségovie, c'est un autre instrument monumental que nous propose Sonus Paradisi, l'orgue de l'église St. Andreas à Hildesheim. Cet orgue construit en 1965-65 par Rudolf von Beckerath et harmonisé par le suisse Beat Grenacher est avec ses 63 jeux répartis sur 4 claviers et pédalier l'un des plus gros du nord de l'Allemagne. La mise en œuvre de techniques modernes, telles que l'emploi de matériaux composites pour la traction mécanique a contribué à en faire un instrument particulièrement résistant et facile à entretenir. Il a deux consoles: une console principale en tribune, pour l'ensemble des jeux et une console secondaire uniquement pour ceux du Rückpositiv.
La composition et les timbres sont ceux d'un orgue allemand moderne: jeux d'anches étroits, fonds doux avec une attaque qui "tchouffe" et un grand nombre de mutations et de mixtures, harmonisées de façon très homogène, donnant à l'instrument d'infinies possibilités de couleurs sonores. Fonds et anches constituent des couples prévus pour être entendus ensemble. La disposition des 5 divisions est conforme aux traditions d'Allemagne du Nord, sans tirasse entre le G.O et le pédalier qui forme donc à lui seul une imposante division. L'ensemble est très homogène et contrairement à certains gros instruments comme Billerbeck ou Görlitz, qui sont résolument d'esthétique moderne, l'orgue de Hildesheim a une vocation plus universelle et convient aussi très bien à la musique baroque. La réverbération de cette vaste église est longue: de l'ordre de 8 secondes.
La banque de sons est en surround à 6 canaux (Direct, Diffuse et Rear). Elle propose au choix dans un onglet dédié la disposition originale (claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes) ou une disposition étendue (
claviers de 58 notes et pédalier de 32 notes). Pour le Rückpositiv et l'Oberwerk elle donne, sous ce même onglet, le choix entre les tremblants enregistrés ou des des tremblants re-calculés par Hauptwerk. Bien entendu, si vous souhaitez la charger en entier, il vous faudra disposer de beaucoup de mémoire (de 49 à 91 Go) mais en n'utilisant par exemple que les canaux "diffuse" vous en utiliserez beaucoup moins pour un résultat déjà impressionnant. Une polyphonie élevée sera toutefois nécessaire. Sonus Paradis suggère de porter la polyphonie à 12.000 pour une chargement surround complet.
Cette banque de sons est au format HW 4.2 et suivants, non protégée et se compose de deux volumes: Le volume 0, qui est gratuit au téléchargement est à lui seul un bel instrument de 21 jeux sur 3 claviers en surround à 6 canaux pouvant être ouvert au complet en 24 bits dans mes 16 Go de RAM. Le volume 1, qui est vendu 400 € Hors Taxes vient compléter les jeux manquants du volume 0.


notez les imposants 32 pieds en façade

Sonus Paradis produit avec une régularité d'horloge suisse, une banque de sons chaque trimestre. Et en cette fin du mois de mai 2024 c'est un instrument à la longue histoire qu'il nous soumet: l'orgue Puget de la cathédrale de Béziers. Au départ c'était un instrument à 2 claviers construit en 1623 par le facteur flamand Guillaume Poncher; Il en a été conservé les tuyaux en façade de la Montre 8' du G.O. trois jeux du G.O (Cornet, Bourdon 8', Basse de doublette); trois jeux du Positif (Flûte 4', basse du Nazard et basse de la Doublette) dans un beau buffet. En 1680 Jean de Joyeuse y a ajouté quelques jeux dont il subsiste la partie haute de la Voix humaine du Récit et la trompette du Positif. Puis c'est Guillaume Monturus qui est intervenu en 1775 et dont existent encore les tuyaux de façade de la Montre du Positif, les basses en bois des Bourdon 16' et 8' G.O., le Bourdon 8' du Positif et quelques tuyaux de Flûte 8' à la pédale. Isnard est passé ensuite et de son œuvre il reste le dessus du Hautbois du Récit. En 1841 l'orgue a été entièrement refait par Nicolas Chambry qui l'a étendu à 5 claviers tout en lui conservant son caractère classique. On lui doit aujourd'hui les chœurs de Principaux du G.O et du Positif. Il a été bien entendu suivi par Cavaillé-Coll dont l'intervention, faute de crédits, s'est limitée au Salicional 8' du G.O et à la Trompette du Récit. C'est finalement le facteur toulousain Maurice Puget qui en 1930 a donné à cet orgue son aspect actuel: 50 jeux sur 3 claviers et pédalier, ré-harmonisés en 1993. Toute l'histoire de l'orgue français condensée dans un seul instrument. Mais le mélange est très homogène.
Sonus Paradisi nous en propose un grosse banque de sons enregistrée depuis trois positions différentes (6 canaux par conséquent) ce qui exige beaucoup de mémoire: de 24 à 46 Go en surround complet mais on peut limiter ses ambitions si nécessaire. Les tremblants du Positif et du Récit ont été entièrement enregistrés mais une option permet de se limiter à des tremblants re-calculés par Hauptwerk, pour gagner de la mémoire. La réverbération est de l'ordre de 4 secondes. Un ensemble très complet d'accouplements est offert, ainsi que les appels d'anches pour chaque division.
La banque de sons est pour Hauptwerk 4.2 et suivants, au format wave non protégé. Elle se compose de deux volumes. Le volume 0 peut être téléchargé gratuitement et constitue à lui seul un agréable petit orgue romantique de 16 jeux bien choisis dont 4 jeux d'anches et un bourdon de 16' (8 au G.O. et 8 au Récit). Le volume 1 est vendu à un prix raisonnable (360€ H.T.) et vient compléter le volume 0.

Paru à l'instant en cette première moitié d'octobre 2024, l'orgue de l'église St. Marien de Stralsund, un autre monument de l'Allemagne du nord, construit en 1655-1659 par Friedrich Stellwagen pour remplacer un instrument plus ancien qui avait brûlé. Cet orgue imposant, de 51 jeux sur 3 claviers et pédalier, placé dans un buffet richement orné, est le dernier construit par ce facteur, décédé à peu près à la fin du chantier. La position assez haute de l'instrument alliée à une église très réverbérante lui donnent un caractère assez particulier mais on ne peut que rester émerveillé devant la clarté et l'équilibre des jeux de cet orgue qui semble avoir été inspiré des idées, très modernes pour l'époque, de Praetorius. Il a subi de nombreuses modifications au cours des siècles et il ne subsiste environ que 550 des tuyaux d'origine. Il a été entièrement reconstitué en 2004-2208, tel que Stellwagen l'avait conçu, par la société Wegscheider. Les premières démos pointent leur nez sur contrebombarde.
La banque de sons est  à 6 canaux (Direct, Diffuse et Rear) écrite pour Hauptwerk 7 au minimum, cryptée par une licence à inscrire dans le dongle iLok. Elle est très gourmande en mémoire (de 34 à 62 Go pour un chargement complet, des 6 canaux avec les tremblants enregistrés) mais on peut toujours se contenter de 2 canaux stéréo si on manque de mémoire vive. La présentation est comme toujours, très complète et soignée. Le prix de vente est également particulièrement soigné... Pour ceux qui ne pourront se permettre ce luxe, le premier des deux volume peut être obtenu gratuitement. Ce volume 1 comporte 14 jeux sur 6 canaux et est au format HW 4.2 non protégé. J'ai pu le charger entier en 16 bits sur mes Macs 16 Go et c'est déjà très beau.

Pour les fêtes de fin d'année 2024 Sonus Paradisi nous propose un bel instrument baroque des Pays-Bas, celui de l'église évangélique luthérienne de la Haye (den Haag). L’église possédait depuis 1648 un orgue construit par SCHONAT. L’instrument fut agrandi par Appolonius BOSCH en 1668. En 1723, le facteur GARRELS a augmenté l’instrument, refait et décoré le buffet. L’orgue avait alors 14 jeux sur 2 claviers et pédale en tirasse. En 1753, Johann Heinrich Hartmann BÄTZ construisit un nouvel instrument de 23 jeux sur 2 claviers et pédalier dans le buffet de GARRELS. De 1758 à 1760, une nouvelle église fut bâtie pour remplacer l’ancienne. De 1760 à 1762, BÄTZ construisit un nouvel instrument, l’actuel, avec 3 claviers et pédalier. Le buffet de GARRELS a été conservé ainsi qu’une partie des sommiers et du matériel sonore précédent.  L’orgue fut inauguré en septembre 1762.
En 1824, Jonathan BÄTZ, le petit-fils du constructeur, a effectué divers travaux sur les soufflets, les claviers, la traction, le tempérament et a ajouté un tremblant. En 1837, la maison BÄTZ a de nouveau effectué des travaux en modifiant la disposition (près d’un quart des jeux). En 1891, le successeur de BÄTZ, la maison WITTE a restauré l’orgue et a remplacé tous les tuyaux de la façade. En 1921, le facteur BIK a rajouté une division de récit à transmission pneumatique. Puis en 1948, BIK a installé une Sexquialter neuve au Positif de Dos sur un emplacement laissé vacant en 1837. Le Positif intérieur a été agrandi avec un Octave 4’ et un Scherp III placés sur banc au-dessus du sommier et le Salicional 4’ de 1837 a été remplacé par un Nasard 3’.
En 1970 et 1971, DE KOFF a effectué une restauration , sans toucher à la disposition.
Divers travaux par la maison FLENTROP en 1995, 2006 et 2007.
Cet orgue historique est actuellement un instrument de 58 jeux sur 3 claviers, dont deux divisions du Positif (tous avec tremblants) et pédalier. Accouplements et tirasses. Il possède toujours quelques registres de SCHONAT et de GARRELS. Parfait pour la musique baroque des Pays-Bas et du nord de l'Allemagne.
La banque de sons surround à 8 canaux est protégée, sous licence et pour Hauptwerk 7 ou supérieur, à l'exception d'une petite variante stéréo non protégée et utilisable à partir de HW 4.2. Tous les tremblants ont été enregistrés (mais il est possible de les désactiver si nécessaire pour gagner de la mémoire car cette banque de sons est exigeante (de 49 à 94 Go pour un chargement complet des 8 canaux).
Sonus Paradisi en propose 3 versions:
- une version surround compète cryptée et pour HW 7+ (vol. 0 vol.1 et vol.2)
- une version stéréo (canaux "diffuse" uniquement) non protégée, pour HW 4.2 (
vol. 0 et vol.1)
- une version de démo gratuite non protégée de 13 jeux sur 8 canaux pour HW 4.2 (vol. 0)

en marge de tous ces orgues, Sonus Paradisi nous a enregistré un ravissant clavecin, construit en 2008 par František Vyhnálek selon un modèle 1624 de Ruckers. Il existe aussi une démo gratuite limitée à deux jeux de 8 pieds (un sur chaque clavier) et jeu de luth, y compris les canaux arrières. Bien entendu cette démo se charge sans problème avec la version libre de Hauptwerk.

- Sonus Paradisi nous avait proposé il y a quelques années une curiosité: la numérisation d'un clavicorde, copie moderne d'un instrument datant de 1700, conservé au musée de Leipzig. L'initiative est louable et le résultat assez impressionnant, même si le jeu d'un clavicorde réel, avec son vibrato caractéristique, ne peut être reproduit faute de clavier approprié. Un clavier dynamique est souhaitable, pour pouvoir faire des nuances. Probablement à la demande d'un utilisateur, cet instrument qui avait disparu du site web y est revenu en octobre 2014. Il était proposé en partagiciel et ce n'est plus le cas. Son prix a également été augmenté, mais reste raisonnable.



Je me rends compte que j'avais omis de parler aussi du Claviorganum. Il s'agit d'un instrument totalement virtuel que Sonus Paradisi a élaboré à partir d'échantillons anciens déjà enregistrés par lui et re-travaillés pour convenir à l'instrument. Ce claviorganum comporte 16 jeux sur 2 claviers et pédalier auxquels Jiri a choisi de donner des noms latins. À cela s'ajoutent deux options particulièrement intéressantes, qui ne sont pas des jeux à proprement parler: Anima et Spiritus qui, comme leur nom le suggère apportent de la vie grace à une pression du vent volontairement très instable. Accouplement des claviers et tirasses.
Cette banque de sons, parfaitement sèche s'avère être parfaite pour une utilisation dans une église. La présentation est assez basique mais une page d'onglet permet le dosage des  vents pour les différentes divisions, et une autre donne accès à l'harmonisation des jeux. Elle est stéréo, au format HW 4 non protégé. Très peu encombrante en mémoire, elle est acceptée par HW4 Free.




Mises à jour récentes

On m'a fait remarquer que le répérage des fréquentes mises-à-jour de cette page était un vrai parcours du combattant. Je le reconnais volontiers et c'est pourquoi, dorénavant, je donnerai ici un bref résumé de ce qui a changé (j'ai essayé de reconstituer ce que je pouvais pour les dates antérieures) et j'y ai ajouté des liens internes vous conduisant directement à l'article relaté. J'ai mis à la suite une table des matières également indexée.

- 28 décembre 2024: sortie de l'orgue de l'église évangélique luthérienne de Den Haag (Sonus Paradisi)
- 15 décembre 2024: mise à jours des liens pour MDA
- 20 novembre 2024: sortie des orgues Stumm de Meisenheim et de Soberheim (PipeLoops)
- 11 octobre 2024: sortie de l'orgue deStrasund - St. Marien (Sonus Paradisi)
- 8 octobre 2024: ajout de l'orgue Sauer de Dortmund (OAM)
- 7 septembre 2024: sortie de l'orgue van Eeken de Hoogblokland (Sygsoft)
- 21 août 2024: Claviorganum (Sonus Paradisi)
- 23 juilllet 2024: refonte complète du site de Sygsoft, avec de nouveaux liens.
- 10 juillet 20224: refonte du site de Hauptwerk.NL (ex Sygsoft et annonce de gratuité pour plusieurs banques de sons
- 31 mai 2024: sortie de l'orgue de Béziers (Sonus Paradisi)
- 8 mars 2024: sortie de l'orgue von Beckerath de Hildesheim (Sonus Paradisi)
- 20 décembre 2023 - Orgue Willis de la cathédrale de Salisbury  (MDA)
- 14 décembre 2023 - sortie de l'orgue Vulpen de la Hoflaankerk de Rotterdam (Hauptwerk NL)
- 8 décembre 2023 - orgue de l'abbaye de Romsey (BIS)
- 30 novembre 2023: sortie de l'orgue de la cathédrale de Segovia (Sonus Paradisi)
- 26 août 2023: sortie de l'orgue Hinz de Leens (version Sonus Paradisi)
- 12 juillet 2023: sortie de l'orgue de la Pauluskirche de Ulm (Pipeloops)
- 25 mai 2023: sortie du Cavaillé-Coll de Warrington (Sonus-Paradisi)
- 15 mars 2023: sortie de l'orgue d'Este (Sonus-Paradisi)
- 23 février 2023 - sortie de l'orgue Thomas de Vlanen (Sygsoft)
- 28 décembre 2022: ajout de commentaires sur les orgues que je n'ai pas eu la possibilité de tester moi-même
- 23 décembre 2022: sortie de l'orgue d'Adlington (Sonus Paradisi)
- 9 décembre 2022: sotie de la seconde version de l'orgue de ND de Buda (Inspired Acoustics)
- 29 novembre 2022: sortie du grand orgue Riepp d'Ottobeuren (OAM°
- 12 novembre 2022: sortie de l'orgue Sauer de Francfort-sur-l'Oder (Sonus Paradisi)
- 24 octobre 2022: classement de la table des matières par ordre alphabétique
- 22 septembre 2022: sortie de l'orgue de Polná (Sonus Paradisi)
- 26 juillet 2022: sortie de l'orgue Wender d'Arnstadt (Sonus Paradisi)
- 4 juin 2022: sortie de l'orgue de Noordwolde (Sonus Paradisi)
- 28 avril 2022: sortie de l'orgue de Bückeburg (Sonus Paradisi)
- 2 avril 2022: Sygsoft ayant renoncé aux pages françaises de son site, modification de tous les liens concernant cet éditeur
- 7 mars 2022: nouvelle démo de l'orgue de Ménesterol (Sonus Paradisi)
- 19 février 2022: sortie de l'orgue Skynner de la synagogue de San-Francisco (Sonus Paradisi)
- 26 septembre 2021: sortie de l'orgue de Papenburg (Pipeloops)
- 12 septembre 2021: sortie de l'orgue de Lüdingworth (Sonus-Paradisi)
- 15 août 2021: quelques précisions sur l'orgue de Doksy-Kruh (Sonus Paradisi)
- 17 juillet 2021: sortie de l'orgue Backer de Medemblick (Sygsoft)
- 8 mai 2021:sortie de l'orgue du Prytanée de la Flèche (Sonus Paradisi)
- 24 mars 2021: sortie de l'orgue de Valvasone (Sonus Paradisi)
- 1er février2021: sortie de l'orgue de Noordbroek (Sonus Paradisi)
- 21 décembre 2020: une nouvelle version de l'orgue de Doesburg (Sonus Paradisi)
- 28 septembre et 15 octobre 2020: in peu de ménage  et de réorganisation dans le site
- 4 et 6 septembre 2020: découverte de l'orgue Hinsz de la Bovenkerk de Kampen (MDA), sortie de l'orgue Flentrop de Schiedam (Sygsoft)
- 18 août 2020: sortie de la collection espagnole de Francis Chapelet (Sonus Paradisi) - 4 juillet 2020: sortie de l'orgue Sauer de Chemnitz (Sonus Paradisi)

- 15 mai: Note à propos de la 5è octave de l'orgue de St Michel en Thiérache (Sonus Paradisi)
- 11 mai 2020: sortie de l'orgue de l'église St Ludger à Billerbeck (SonusParadisi

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