Les poupées de maman
Lorsque maman était petite (elle est née en 1904) elle jouait à la poupée, comme n'importe quelle petite fille. Mais comme vous allez le voir, ce n'était pas n'importe quelles poupées; car elles étaient deux: une fille et un garçon. Les deux poupées étaient rangées dans une solide petite malle.
Une fois la malle ouverte, on y trouvait, couchées côte à côte, les deux poupées.
C'était deux splendides poupées, avec un corps en tissus rembourré et les têtes, pieds et mains en porcelaine. Voici la fille, dans sa belle robe brodée...
... et voici le garçon, tout de velours noir habillé.
Leurs têtes étaient très finement modelées, avec de vrais cheveux que l'on pouvait peigner et des yeux en verre, qui se refermaient lorsque les poupées étaient couchées.
Comme vous le voyez à la façons dont ils étaient vêtus, c'était des enfants riches. C'est ma grand'mère qui avait elle même confectionné leur trousseau, n'épargnant pas sa peine. Tout est authentique: les broderies, les dentelles, les accessoires au crochet sont faites à la main et très soignés.
Ce trousseau est complet et est encore rangé dans la bas de la malle.
On y trouve tout ce qui semblait indispensable en ce début du 20ème siècle. Des tenues pour les fêtes, bien entendu, avec l'indispensable manteau à col et poignets de fourrure...
... des tenues d'été, avec les chemises et bonnets assortis, et même la paire de jarretelles!
... Les costumes marins, pour les vacances au bord de la mer...
... la petite robe légère et son jupon...
ou encore la robe d'été au grand col de dentelle...
... avec, bien évidemment, toute la lingerie nécessaire...
... petites culottes, jupons, chemises et jusqu'au soutien-gorge! Un vrai catalogue de mode de la Belle Époque. Pour les journées fraîches il y avait des lainages, la pèlerine à capuchon, des bonnets de laine et tout un assortiment de bas, guètres et chaussettes...
... tout ce beau monde fréquentait l'école. Par dessus la petite robe noire toute simple...
... on enfilait la blouse à carreaux, pour ne pas se salir.
Le garçon chaussait ses sabots sur de grosses chaussettes de laine, serrait sa ceinture et la fille mettait des petits souliers de cuir noir ajouré, sans oublier le sac à main; quand ce n'était pas des chaussons pour son cours de danse.
Puis on endossait le cartable dans lequel se trouvent encore les cahiers, plumier, abécédaires, ardoise et son éponge et même la montre de gousset pour être sûr d'arriver à l'heure; le tout pas plus grand que mon pouce!
Comme vous voyez, il ne manquait rien et je pense qu'il existe bien peu de poupées anciennes avec un trousseau aussi exceptionnel.
Un grand merci à Madame Dominique Bergeron, "Poupées Pascaline" à Commana (29) qui a gracieusement procédé au remontage de ces deux poupées, désarticulées par le temps et qui a soigneusement rafraîchi toute leur garde-robe.